La mort rend-elle l'existence humaine vaine et absurde ?
Publié le 26/06/2009
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Chez l'animal, l'espèce domine l'individu, qui peut être supprimé pour préserver la vigueur et la vie de son espèce : les nouveau-nés débiles, ou les individus trop vieux sont abandonnés par le groupe. Chez l'homme, la conscience individuelle prime sur l'espèce. L'individu se pense par un rapport de ressemblance et de différence à autrui, et pense sa propre mort comme certitude. La mort est primitivement vécue comme violence radicale, qui bouleverse l'ordre établi par le temps, les efforts de construction et de travail. L'angoisse de mort ne doit pas être confondue avec la peur de mourir. Être angoissé devant la mort, c'est éprouver ce sentiment insupportable d'une existence "finalement" absurde, fondamentalement vaine, puisque destinée au néant. Freud a montré que pour l'inconscient, la mort est improbable, et que l'idée de la mort est constamment niée et refoulée. De cette impossibilité de penser la mort et son "avenir" sont nées les croyances et les religions d'un au-delà. A l'origine, Platon voyait la mort comme une délivrance méritée de l'âme à l'endroit de la prison du corps, où elle ne contemple les Idées qu'au travers des barreaux de nos besoins charnels et de nos désirs ; la religion chrétienne a postulé l'existence d'une Cité de Dieu, où les âmes seront livrées à l'éternité. La conscience de la mort porte celle de l'immortalité qu'on aperçoit ici-bas dans le rythme des saisons, et la survie des espèces par la procréation.
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