« La littérature nouvelle fit irruption par le Génie du christianisme », écrivait Chateaubriand, appréciant, après trente-cinq ans, l'influence de ce livre célèbre, dont il ne sépare pas Atala et René. Cette revendication vous semble-t-elle justifiée, et pourquoi? Com-porte-t-elle certaines réserves ?
Publié le 14/03/2011
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Il reste seulement à préciser l'originalité du Génie du christianisme. Rappelons que Chateaubriand s'efforce de prouver que le christianisme est vrai non par des raisonnements, des preuves historiques et logiques, mais parce qu'il est la religion la plus belle, la plus émouvante, la plus consolante. Cette forme de démonstration qui repousse les objections de la raison et s'en tient aux « certitudes du cœur « est déjà expressément dans Rousseau; et ses disciples l'ont abondamment reprise et commentée. Mais elle est chez Châteaubriand beaucoup plus développée et surtout elle fait aux tableaux, aux scènes émouvantes ou pittoresques de la religion une place que ne leur a pas donnée Rousseau, protestant habitué au culte plus sévère et plus abstrait du calvinisme. L'influence de cette poésie sensible de la religion (qui a amené le goût du moyen âge mystique) a été grande sur les premiers romantiques.
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