«La littérature est parfaitement inutile : sa seule utilité est qu'elle aide à vivre.» Claude Roy, Défense de la littérature (Chap. XII, «L'utile inutile»). En vous fondant sur votre expérience de lecteur, vous vous interrogerez sur la portée de cette affirmation.
Publié le 27/09/2010
Extrait du document
Le correcteur sait à l'avance qu'une partie des candidats va se fourvoyer. Ceux qui ont une « tartine « toute prête sur l'engagement vont assimiler « aider à vivre « et « obtenir une vie meilleure «. Mais il faut toujours lire la totalité du sujet avec attention. Le titre du chapitre, « L'utile inutile «, pouvait conduire à écarter une interprétation trop simple. Claude Roy considère peut-être ici la littérature dans ce qu'elle apporte au créateur. Le sujet pouvait soit envisager ce point de vue soit se placer du point de vue de « consommateur«. Le libellé du sujet « En vous fondant sur votre expérience de lecteur « pousse un peu dans ce sens. Il existe de nombreuses manières de comprendre en quoi la littérature « aide à vivre «.
1. L'ÉVASION. On distingue parfois la littérature d'évasion (littérature de divertissement jugée superficielle) et la grande littérature. Mais toute littérature est d'évasion. Elle nous sort du quotidien et de nous-mêmes. Quand nous lisons des grandes oeuvres, tout aussi bien qu'à l'occasion d'autres lectures moins relevées, nous oublions nos propres problèmes pour prendre en charge ceux des personnages ou de l'auteur.
2. UNE EXPÉRIENCE DE LA VIE. Nous pouvons découvrir la vie par personnages interposés. On pourrait comparer cette expérience à celles que les militaires tirent des manoeuvres. Il s'agit d'une guerre mimée mais dont il est possible de retirer un enseignement.
3. LA PURGATION DES PASSIONS. Voir la citation sur la catharsis. On peut suivre d'autres pistes. La littérature, comme la peinture, nous aide à découvrir la beauté du monde. Elle peut aussi rapprocher les hommes en leur faisant prendre conscience d'une communauté de destin. Elle peut encore aider à vivre en aidant à relativiser et à considérer les choses avec une certaine altitude.
Liens utiles
- « Quand l'écrivain à sa table, dit Claude Roy dans son livre Défense de la Littérature, regarde par la fenêtre le couvreur qui répare un toit et le vitrier qui remet un carreau, ces métiers des hommes dont on sait exactement à quoi ils servent, il se dit : « Écrivain, pour quoi faire?» Car nous avons besoin pour vivre, comme le rappelait prudhommesquement Sully Prudhomme dans un poème célèbre, de tous les corps de métier, sauf du métier de ces drôles de corps, les parleurs, les artiste
- Vous expliquerez et vous apprécierez cette réflexion de Claude Roy sur l'utilité de la littérature : A quoi servent les chefs-d'œuvre ? D'abord à être des chefs-d'œuvre, c'est-à-dire l'expression suprême qu'un homme donne de la joie d'être homme, de l'honneur d'être homme, de l'angoisse d'être homme. Mais enfin, nous ne lisons jamais pour oublier la vie, au contraire pour l'éclairer. Il ne s'agit pas de passer sa vie « le nez dans les livres. Il faut bien relever le nez, et que les liv
- Les oeuvres d'André Malraux ne sont faites que des mémoires et des antimémoires. En vous basant sur votre expérience de lecteur vous vous interrogerez sur la portée de cette affirmation.
- « Les livres sont pour moi plutôt des amis que des serviteurs ou des maîtres. » Commentez et au besoin discutez cette affirmation de l’écrivain contemporain Claude Roy(1915-1999), en vous appuyant sur des arguments et des exemples tirés de votre expérience de lecteur.
- « Un roman n'est jamais une tranche de vie servie crue, mais toujours l'art qu'a un homme de trancher dans la vie pour la tirer au clair. » Claude Roy, Défense de la littérature. En vous fondant sur des exemples précis tirés de vos lectures, vous commenterez cette réflexion.