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La lente marche vers l'abolition de l'apartheid

Publié le 01/08/2006

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apartheid

1986 à 1990 - chronologie spécialisée

   
31 janvier 1986
Le président Pieter Botha annonce, devant le Parlement du Cap, la prochaine suppression des laissez passer pour les Noirs et affirme que l'apartheid est un " concept périmé ".

 

7 mars 1986
L'état d'urgence instauré le 21 juillet 1985 est levé dans les 23 circonscriptions où il était encore en vigueur. Mais les troubles se poursuivent dans les cités noires.

 

19 mai 1986
L'armée sud africaine lance trois opérations de commando contre les " bases terroristes " de l'ANC (Congrès national africain), à Gaborone (Botswana), ainsi que, pour la première fois, à Harare (Zimbabwe) et à Lusaka (Zambie).

 

12 juin 1986
L'état d'urgence est instauré sur l'ensemble du territoire. Le 16, tandis qu'un sévère contrôle gouvernemental est imposé à la presse sud africaine et étrangère, les cités noires sont soumises à un quadrillage policier sans précédent pour empêcher toute manifestation à l'occasion du dixième anniversaire des émeutes de Soweto  mais la grève générale, à l'appel d'organisations anti apartheid et de syndicats, est très suivie.

 

29 juillet 1986
Sir Geoffrey Howe, secrétaire britannique au Foreign Office, chargé par la CEE d'une mission de bons offices auprès de Pretoria, regagne Londres après une semaine en Afrique australe sans avoir obtenu aucune concession du président Pieter Botha.

 

4 août 1986
Margaret Thatcher n'accepte de prendre que des mesures limitées contre l'Afrique du Sud, alors que les chefs d'Etat ou de gouvernement de six autres pays du Commonwealth, réunis avec elle à Londres, décident des sanctions plus radicales contre le régime de l'apartheid.

 

26 août 1986
Au moins vingt personnes sont tuées par les forces de l'ordre de Soweto dans des affrontements avec des manifestants qui tentaient de s'opposer à l'expulsion de partisans de la grève des loyers.

 

16 septembre 1986
Les ministres des affaires étrangères des Douze décident la mise en oeuvre des sanctions économiques communes limitées contre l'Afrique du Sud qui avaient été envisagées au conseil européen de La Haye, en juin.

 

26 septembre 1986
Ronald Reagan oppose son veto aux sévères sanctions contre l'Afrique du Sud votées par le Congrès. Mais la Chambre des représentants, le 29, et le Sénat, le 2 octobre, rejettent le veto présidentiel.

 

11 décembre 1986
Une censure encore plus stricte est imposée à la presse locale et étrangère, accusée d'entretenir un " climat révolutionnaire ". En 1986, les violences ont fait 1 300 morts en onze mois.

 

10 avril 1987
Un décret interdit de faire campagne pour la libération des détenus politiques emprisonnés dans le cadre de l'état d'urgence instauré le 12 juin 1986. Leur nombre officiel s'élève à 4 244, dont 1 424 âgés de douze à dix huit ans. Mgr Desmond Tutu juge cette interdiction " immorale " et appelle à l'enfreindre.

 

6 mai 1987
Aux élections à la Chambre blanche du Parlement tricaméral, réservées aux Blancs, 82 % des voix vont à la droite : le Parti national, au pouvoir depuis 1945, progresse avec 123 des 166 sièges, et le Parti conservateur, opposé aux prudentes réformes engagées par le président Pieter Botha, obtient 22 sièges (+ 5). Le Parti fédéral progressiste (libéral) est en recul avec 19 sièges.

 

30 août 1987
Fin de la grève des mineurs noirs, déclenchée à l'appel du Syndicat national des mineurs (NUM) et largement suivie depuis le 9. Après des affrontements, qui ont fait dix morts, et des licenciements massifs, les grévistes n'ont obtenu que très partiellement satisfaction.

 

24 février 1988
Les activités politiques de dix sept organisations anti apartheid, dont le Front démocratique uni (UDF) et la COSATU, la plus grande centrale syndicale noire, sont interdites par le gouvernement.

 

17 mars 1988
Après de vives pressions internationales, la Cour suprême diffère de quatre semaines l'exécution de six Noirs condamnés à mort en 1985 pour complicité dans le lynchage, au cours d'une manifestation, le 3 septembre 1984, du maire adjoint de Sharpeville. Quatorze autres condamnés à mort, dont douze Noirs, sont pendus, le 25 et le 29, ce qui porte à trente six le nombre des exécutions en 1988.

 

12 août 1988
Nelson Mandela, chef historique du Congrès national africain (ANC), emprisonné depuis 1963, est hospitalisé au Cap après avoir contracté la tuberculose.

 

23 novembre 1988
Le président Botha décide de gracier les " six de Sharpeville ", tous les recours judiciaires ayant été épuisés après le sursis à exécution obtenu le 17 mars.

 

15 mars 1989
Pieter Botha reprend ses fonctions à la tête de l'Etat après la congestion cérébrale dont il a été victime le 18 janvier. Le Parti national, au pouvoir depuis 1948, a souhaité, le 13, que Frederik De Kerk, qui dirige le parti depuis la démission, le 2 février, de Pieter Botha, devienne président de la République " dans l'intérêt du pays ".

 

5 juillet 1989
Le président Pieter Botha reçoit, dans sa résidence du Cap, Nelson Mandela, chef historique de l'ANC emprisonné depuis 1963, qui se prononce pour " une évolution pacifique de la situation ".

 

14 août 1989
Pieter Botha, au pouvoir depuis 1978, renonce à ses fonctions de président de la République, après un conflit avec son successeur désigné, Frederik De Klerk. Ce dernier, devenu, le 15, chef de l'Etat par intérim avant d'être élu officiellement le 14 septembre, confirme ses intentions réformistes et sa volonté de supprimer l'apartheid.

 

6 septembre 1989
Les élections aux trois Chambres (blanche, métisse et indienne) du Parlement ont lieu pour la première fois le même jour. A la Chambre blanche, le Parti national (centre droit), au pouvoir depuis 1948, conserve de justesse la majorité absolue avec 93 (-30) des 166 sièges, contre 39 (+ 17) au Parti conservateur (droite) et 33 (+ 13) au Parti démocrate (centre gauche). Une grève décidée par les syndicats noirs et les mouvements anti apartheid, exclus du scrutin, est largement suivie. Des affrontements dans les cités noires et métisses des environs du Cap ayant fait vingt trois morts, le président De Klerk autorise exceptionnellement une marche de protestation contre la répression, qui rassemble plus de trente mille manifestants, le 13, au Cap.

 

15 octobre 1989
Huit dirigeants nationalistes, dont Walter Sisulu, compagnon de Nelson Mandela, sont libérés après vingt cinq ans passés en prison. Les sept membres de l'ANC libérés participent, le 29, au premier rassemblement autorisé par le régime depuis 1960, qui réunit soixante mille personnes dans le stade de Soweto.

 

2 février 1990
Le président sud africain Frederik De Klerk annonce devant le Parlement la légalisation des mouvements nationalistes noirs, dont le Congrès national africain (ANC), interdit depuis 1960, la libération des prisonniers politiques qui n'ont pas commis de violences, la fin de la censure et la suspension des exécutions capitales.

 

11 février 1990
Nelson Mandela est libéré après vingt sept ans de captivité.

 

13 février 1990
Parlant devant plus de cent mille personnes au stade de Soweto, à Johannesburg, Nelson Mandela multiplie les appels " au calme et à la discipline ".

 

16 février 1990
Le comité exécutif de l'ANC, réuni depuis le 14 à Lusaka (Zambie) en l'absence de Nelson Mandela, accepte de rencontrer Frederik De Klerk.

 

20 février 1990
Alors que la Grande Bretagne annonce la levée des sanctions économiques contre l'Afrique du Sud, les onze autres membres de la CEE refusent de prendre la même décision, souhaitant d'autres pas vers " l'élimination complète de l'apartheid ".

 

4 mars 1990
Lennox Sebe, " président à vie " du bantoustan du Ciskei, est renversé par un coup d'Etat militaire dirigé par le général Josh Gqozo. Le nouveau pouvoir réclame la réintégration du Ciskei au sein de l'Afrique du Sud.

 

16 avril 1990
Nelson Mandela, vice président du Congrès national africain (ANC), est ovationné par soixante dix mille personnes réunies au stade de Wembley, à Londres, pour un concert de rock organisé en son honneur.

 

2 mai 1990
Le gouvernement et l'ANC tiennent leur première série de discussions directes au Cap : ils s'engagent à " lutter contre la violence et l'intimidation, d'où qu'elles viennent ".

 

9 mai 1990
Le président De Klerk commence une tournée européenne par Paris, où il est reçu, le 10, par François Mitterrand et Michel Rocard. Il se rend ensuite jusqu'au 25 en Grèce, au Portugal, en Belgique, en Grande Bretagne, en RFA, en Suisse, en Espagne et en Italie.

 

7 juin 1990
L'état d'urgence, instauré le 12 juin 1986, est levé, sauf dans la province du Natal, où se poursuivent des affrontements entre factions rivales dans les cités noires. Le 19, la loi abolissant, à partir du 15 octobre, la ségrégation raciale dans les lieux publics est votée par les députés.

 

6 août 1990
Le gouvernement et l'ANC tiennent, à Pretoria, leur deuxième série de pourparlers préalables à des négociations sur une nouvelle Constitution. Dans l'accord signé après quinze heures de discussions, l'ANC annonce qu'elle suspend la lutte armée, tandis que le gouvernement s'engage à libérer tous les prisonniers politiques et à autoriser le retour des exilés avant la fin de l'année. Le 13, éclatent de très violents affrontements entre partisans de l'ANC et partisans du mouvement zoulou Inkatha dans les cités noires autour de Johannesburg.

 

15 août 1990
La police déclenche l'opération " Poigne de fer " dans les cités noires de la banlieue de Johannesburg pour mettre fin aux tueries qui ont fait près de huit cents morts en cinq semaines.

 

18 octobre 1990
L'état d'urgence est levé au Natal, seule région où il était encore en vigueur en raison des affrontements entre membres de l'Inkatha et militants de l'ANC, qui ont fait plus de quatre mille morts en quatre ans. 

 

apartheid

« 6 mai 1987 Aux élections à la Chambre blanche du Parlement tricaméral, réservées aux Blancs, 82 % des voix vont à la droite : le Partinational, au pouvoir depuis 1945, progresse avec 123 des 166 sièges, et le Parti conservateur, opposé aux prudentesréformes engagées par le président Pieter Botha, obtient 22 sièges (+ 5).

Le Parti fédéral progressiste (libéral) est en reculavec 19 sièges. 30 août 1987 Fin de la grève des mineurs noirs, déclenchée à l'appel du Syndicat national des mineurs (NUM) et largement suivie depuisle 9.

Après des affrontements, qui ont fait dix morts, et des licenciements massifs, les grévistes n'ont obtenu que trèspartiellement satisfaction. 24 février 1988 Les activités politiques de dix sept organisations anti apartheid, dont le Front démocratique uni (UDF) et la COSATU, laplus grande centrale syndicale noire, sont interdites par le gouvernement. 17 mars 1988 Après de vives pressions internationales, la Cour suprême diffère de quatre semaines l'exécution de six Noirs condamnés àmort en 1985 pour complicité dans le lynchage, au cours d'une manifestation, le 3 septembre 1984, du maire adjoint deSharpeville.

Quatorze autres condamnés à mort, dont douze Noirs, sont pendus, le 25 et le 29, ce qui porte à trente six lenombre des exécutions en 1988. 12 août 1988 Nelson Mandela, chef historique du Congrès national africain (ANC), emprisonné depuis 1963, est hospitalisé au Capaprès avoir contracté la tuberculose. 23 novembre 1988 Le président Botha décide de gracier les " six de Sharpeville ", tous les recours judiciaires ayant été épuisés après le sursis àexécution obtenu le 17 mars. 15 mars 1989 Pieter Botha reprend ses fonctions à la tête de l'Etat après la congestion cérébrale dont il a été victime le 18 janvier.

LeParti national, au pouvoir depuis 1948, a souhaité, le 13, que Frederik De Kerk, qui dirige le parti depuis la démission, le 2février, de Pieter Botha, devienne président de la République " dans l'intérêt du pays ". 5 juillet 1989 Le président Pieter Botha reçoit, dans sa résidence du Cap, Nelson Mandela, chef historique de l'ANC emprisonné depuis1963, qui se prononce pour " une évolution pacifique de la situation ". 14 août 1989 Pieter Botha, au pouvoir depuis 1978, renonce à ses fonctions de président de la République, après un conflit avec sonsuccesseur désigné, Frederik De Klerk.

Ce dernier, devenu, le 15, chef de l'Etat par intérim avant d'être élu officiellement le14 septembre, confirme ses intentions réformistes et sa volonté de supprimer l'apartheid. 6 septembre 1989 Les élections aux trois Chambres (blanche, métisse et indienne) du Parlement ont lieu pour la première fois le même jour.

Ala Chambre blanche, le Parti national (centre droit), au pouvoir depuis 1948, conserve de justesse la majorité absolue avec93 (-30) des 166 sièges, contre 39 (+ 17) au Parti conservateur (droite) et 33 (+ 13) au Parti démocrate (centre gauche).Une grève décidée par les syndicats noirs et les mouvements anti apartheid, exclus du scrutin, est largement suivie.

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