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La législation antisémite

Publié le 22/02/2012

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Le fascisme italien, à la différence du nazisme ou des régimes et mouvement d'extrême-droite qui fleurissent un peu partout dans l'Europe de l'entre-deux-guerres, ne fait pas de l'antisémitisme l'un des fondements de sa doctrine. Il compte d'ailleurs dans ses rangs des militants italiens de confession israélite, qui participent à l'avènement de Mussolini au pouvoir, et que l'on retrouve ensuite dans la plupart des organisations fascistes. En 1932, Le Duce se déclare même choquéde l'antisémitisme délirant professé par le parti nazi. Cependant, lorsque l'Italie fasciste se rapproche du Troisième Reich, à partir de 1936, le ton change. À cette date, Mussolini a fait le choix de séduire les pays arabes afin de se tailler un Empire en Afrique, et d'obtenir certains appuis au Moyen-Orient, tandis que la guerre se profile. Il abandonne alors le mouvement sioniste italien à son sort. D'autant que, désireuse de se conserver les bonnes grâces de la Grande Bretagne, l'Italie fasciste laisse les Anglais décider du sort de la Palestine. En 1938, lorsque le pays devient un véritable satellite du régime hitlérien, Mussolini impose à son tour une législation antisémite. Elle frappe dans un premier temps les Juifs étrangers : ceux arrivés en Italie après 1918 en sont expulsés. Puis c'est au tour de la communauté juive italienne : la loi fait de ses membres des citoyens de seconde zone. Ils sont exclus de l'administration, de la fonction publique, de certaines professions libérales, des milieux littéraires et artistiques. Ils ont interdiction de se marier avec des italiens « aryens », et sont bientôt exclus de l'armée. Dans les faits, l'antisémitisme n'étant pas un trait de la société italienne, cette législation n'est que très partiellement appliquée. Beaucoup de dérogations sont octroyées, notamment pour les familles d'anciens combattants ou celle des fascistes de la première heure. De plus, l'administration, rongée par la corruption, se laisse facilement acheter. Au total, sur les 15 000 familles juives que compte l'Italie, 3 552 seront touchées par ses lois. La communauté juive italienne paiera néanmoins son tribu à la Shoah pendant la deuxième guerre mondiale : près de 4 000 personnes ne reviendront jamais des camps de la mort, des centaines seront parquées dans des camps de travail en Italie, sous le contrôle des autorités italiennes, puis des SS, lorsque les nazis prennent en mains la direction du pays, à partir de 1943.

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