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La guerre est-elle « la continuation de la politique par d'autres moyens » ?

Publié le 11/02/2011

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Remarque. Le sujet proposé reprend une thèse célèbre de Clausewitz, général prussien qui écrivit un traité intitulé De la guerre. Ce que vise cette thèse, c'est l'illusion très répandue selon laquelle la guerre, ayant un ordre propre, interromprait les processus politiques et leur substituerait sa propre logique. Sans nier la spécificité de certaines des incidences de la guerre — cf. par exemple l'interventionnisme accru de l'État pendant la guerre de 1914-1918 —, il convient de saisir le caractère éclairant de cette thèse. Nous avons vu plus haut que la politique est le domaine des rapports de force tant qu'il existe des groupes d'intérêts opposés. Les rapports des nations n'échappent pas à cette règle, notamment lorsqu'on observe les luttes pour le partage impérialiste du monde, qui faisaient dire déjà à Jaurès : « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage. « Pour traiter efficacement le sujet, on pourra s'appuyer sur un exemple historique précis (les guerres mondiales, ou les guerres de libération nationale) que l'on développera dans toutes ses implications afin d'évaluer la portée de la thèse. Voici un extrait de l'ouvrage de Clausewitz, édité dans la collection 10-18 et aux Éditions de Minuit : « On sait évidemment que seuls les rapports politiques entre gouvernements et nations engendrent la guerre ; mais on se figure généralement que ces rapports cessent avec la guerre et qu'une situation toute différente, soumise à ses propres lois et à elles seules, s'établit alors. Nous affirmons au contraire : la guerre n'est rien d'autre que la continuation des rapports politiques, avec l'appoint d'autres moyens« (ouvrage cité, livre VIII).

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