La Guerre De Troie N'Aura Pas Lieue Acte 1 Scène 1
Publié le 24/09/2010
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Commentaire composé
Dans ce commentaire composé, nous allons étudier un texte de Giraudoux, écrivain français né en 1882 et mort en 1944. Surtout réputé pour ses pièces théâtrales, Giraudoux a écrit Électre (1937) ou encore La guerre de Troie n’aura pas lieu (1935). Nous allons étudier la scène d’exposition de ce dernier, où Andromaque et Cassandre sont en train de dialoguer à propos d’une éventuelle guerre qui éclaterait à Troie, à cause de l’enlèvement d’Hélène par Pâris, un prince de Troie. Enonçons la problématique : Comment Giraudoux parvient-il à faire ressortir le poids de la fatalité et la tragédie dès la scène d’exposition ? Tout d’abord, nous étudierons les informations sur le temps, le lieu et l’action et de quelle source est tirée cette pièce. Puis, nous analyserons le dialogue à travers les deux personnages présents : Andromaque et Cassandre. Nous finirons par conclure ce commentaire.
Tout d’abord, cette scène se passe à Troie : nous le devinons car les didascalies du au tout début de la scène nous indiquent que la scène se déroule sur une « Terrasse d’un rempart dominé par une terrasse dominants d’autres remparts « (Paratexte). Tous ces remparts peuvent très bien désigner Troie qui était une citée grecque très fortifiée. De plus, nous savons que l’action se passe entre deux guerres car comme le dit Andromaque, Hector est en guerre depuis 3 mois et il « entre dans la ville, victorieux « (l.11). Andromaque répond ici que son mari Hector lui avait promis que cette guerre serait la dernière. Ici, Giraudoux parodie les généraux français de la première guerre mondiale qui disaient à leur troupe que cette guerre serait la dernière, « la der’ des der’ «. «C'était la dernière. La suivante l'attend « (l.14) : À cette promesse, Cassandre répond par de l’ironie : Il ne faut pas croire ce que disent les soldats, selon elle.
Nous observons maintenant le titre de la pièce : La guerre de Troie n’aura pas lieu. Ce titre est un anachronisme : il tente de prédire au futur un fait déjà passé, qui plus est faux. De plus, nous observons dans cette scène deux registres complètements différents introduits par le même personnage, Cassandre. Le premier registre est le registre tragique : il est introduit par la notion du destin, que Cassandre pourrait prédire. De plus ce destin que Cassandre prédit est une guerre. Nous observons le champ lexical de l’horreur avec « épouvantable « (l.30) ou encore « effroyable « (l.17). Le second registre est le registre ironique : connaissant l’avenir, Cassandre se moque d’Andromaque « C’était la dernière, la suivante l’attend. « (l.15). Nous remarquons ensuite que la source d’inspiration de cette pièce de théâtre est la guerre de Troie dans L’Iliade de Homère. En effet, Giraudoux a même gardé le nom des personnages soit Hélène et Pâris, Hector et Andromaque. Cet ouvrage pièce appartient lui aussi au registre tragique. Cependant, cette scène raconte l’avant guerre, tandis que l’Iliade raconte la guerre .
Ensuite, étudions le comportement d’Andromaque. Nous pouvons affirmer que cette dernière est très pacifiste et a une vision utopique des choses. C’est le premier personnage qui parle dans la pièce et affirme « La guerre de Troie n’aura pas lieu, Cassandre « (l.1). Nous remarquons que la première phrase de cette pièce n’est autre que le titre même de la pièce. C’est une phrase négative montrant l’espoir d’Andromaque : elle ne prédit pas l’avenir mais énonce un souhait. « On va bien la recevoir. On va bien lui envelopper sa petite Hélène « (l.4 à 6) Ici, l’auteur utilise une anaphore pour insister sur l’espérance d’Andromaque. Ici, Andromaque souligne l’importante, la préciosité d’Hélène pas « lui envelopper « ou encore l’adjectif « petite «, comme un objet très précieux. L’espoir d’Andromaque est de nouveau mis en relief à la ligne 16 «Cela ne te fatigue pas «. Ici, Andromaque contredit Cassandre car la femme d’Hector pense que Cassandre est pessimiste. Cependant, Andromaque apparaît ici comme le personnage qui a tort car Cassandre n’est pas pessimiste : elle peut prédire l’avenir. « Oh ! Justement, Cassandre ! Comment peux-tu parler de guerre en un jour pareil ? Le bonheur tombe sur le monde « Nous remarquons de par cette citation qu’Andromaque semble vivre dans un monde utopique. « De toute maison de pêcheur, de tout arbre « (l.66-67). De plus, ces répliques montrent qu'elle ne veut pas comprendre, pas savoir « Je ne sais pas. « « Je ne comprends pas. « (l.27-30) - Sa façon d'aimer son mari : divinisation, soumise, elle croit en tout ce que dit Hector - « Je ne te crois pas « « Tais-toi « (l.76-85) est-ce vraiment un échange, un dialogue ? Non. Pour conclure, Andromaque donne d'elle une certaine image de la femme humaine. Ses répliques poétiques font d'elle une femme sensible, douce et poétique. Cependant, elle ne semble parfois plus crédible car elle aimerait un monde utopique.
Analysons maintenant le second personnage : Cassandre. Cette dernière connaissant l’avenir, sait que « la guerre aura lieu « (l.8). Elle s’oppose donc totalement à Andromaque en se basant sur une vision pessimiste des hommes « Je tiens seulement compte à la bêtise.des hommes « (l.19). Cassandre a ici pour but de préparer Andromaque et de la raisonner. « Le destin s’agite, Andromaque. « (l.78-79), Ici le destin est personnifié comme si il s’agiter : elle veut mettre en garde Andromaque, de plus la virgule coupe la phrase en deux, comme si Cassandre voulait raisonner Andromaque. Cependant, Cassandre se moque parfois d’Andromaque en reprenant ses phrases et en les mettant à la forme négative «C’était la dernière, la suivante l’attend « (l.15). L’auteur veut ainsi créer une complicité entre Cassandre et le public. Ensuite, elle détruit un à un les arguments d'Andromaque : «c'est simplement la forme accélérée du temps « (l.28-29).Ici, Cassandre fait une métaphore du temps : il est en avance c'est le moment où le temps s'accélère, on ne peut plus avoir de prise sur le temps. « le tigre qui dort « (l.33) Il y a une métaphore des jeunes filles qui préfèrent croire ce qu’elles veulent et nier la vérité plutôt que de l’accepter. Puis on observe que Cassandre introduit la fatalité de par ses prophéties de malheur « On va le recevoir grossièrement. On ne lui rendra pas Hélène. Et la guerre de Troie aura lieu. «. Ici, un rythme ternaire est présent et il reprend tout ce qu’avait espérer Andromaque pour prédire le contraire ! Cassandre reproche la vision trop utopique d’Andromaque par une métaphore filée : « Et les cuirassiers se baissent maintenant sur l’étrier pour caresser les matous dans les créneaux !... «.
Evénement de l'antiquité, la Guerre de Troie fait partie du patrimoine culturel, cependant, certains points ont changé par rapport à Homère. Nous observons que Giraudoux oppose deux personnages ayant deux points de vue argumentant ainsi leur thèse. L’un repose sur les espoirs pacifistes d’Andromaque car comme on le dit, « l’espoir fait vivre « mais aussi sur Cassandre, prophétesse de malheur mais moqueuse incarnant la fatalité d’une tragédie ayant parfois des tournures comiques. Une nouvelle problématique s’offre à nous : Comment Giraudoux installe-t-il le doute sur le registre de sa pièce en introduisant la fatalité et l’ironie ?
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