La guerre austro-prussienne. Sadowa.

Pour éliminer l'Autriche d'Allemagne, Bismarck cherche d'abord à l'isoler. De Napoléon III, à l'entrevue de Biarritz (octobre 1865), il obtient une garantie de neutralité moyennant de vagues promesses de compensation. Du Piémont, qui veut libérer la Vénétie, il obtient la conclusion, en avril 1866, d'une alliance militaire pour trois mois. Alors Bismarck déclenche le conflit à, propos des duchés : il fait occuper le Holstein et demande à la Diète la réorganisation de la Confédération. L'Autriche refuse, soutenue par les États allemands du Sud, et c'est la guerre. Les opérations sont courtes. Les Allemands du Sud sont vaincus rapidement. Attaqués en Bohême, par le nord et l'ouest, les Autrichiens sont écrasés à SADOWA, le 3 juillet 1866. Les Autrichiens, commandés par Benedek — qui n'a aucune confiance en l'issue de la guerre et réclame la paix, — sont attaqués sur la rive droite de l'Elbe supérieur, par trois armées prussiennes convergentes, près du village de Sadowa. Déjà. sérieusement malmenés par les attaques rontales, les Autrichiens lâchent pied quand survient, sur leur droite, l'armée du prince royal. La défaite est écrasante : plus de 25 000 hommes sont tué.s ou blessés, 15 000 sont prisonniers. Il n'y a plus aucune possibilité d'arrêter l'ennemi avant la capitale.

Pour sauver Vienne, l'empereur demande l'armistice, et la paix est signée à Prague le 23 août.

— l'Autriche sort de la Confédération germanique ; elle ne perd pas de territoires, sauf la Vénétie, donnée au Piémont (grâce à l'entremise de Napoléon III et en dépit d'une défaite subie à Custozza en juin) ;

— la Prusse annexe les duchés danois, le Hanovre, la Hesse-Cassel et Francfort ;

— une Confédération d'Allemagne du Nord est créée sous direction prussienne.

La bataille de Sadowa a done d'immenses conséquences : l'Autriche, vaincue, perd de son autorité en Allemagne et dans son empire même ; la France est surprise par le brutal accroissement de puissance de la Prusse.