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La génération du feu

Publié le 22/02/2012

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La guerre de 14-18, par la violence de ses combats, et les millions de morts ou d'estropiés qu'elle a occasionné, a créé un véritable traumatisme chez tous ceux qui sont allés « au feu ». Démobilisés, ces hommes ont souvent du mal à se réinsérer dans la vie civile, à tirer un trait sur ces années passées dans la boue en défendant une cause qui est devenue, face au sang versé inutilement, de moins en moins mobilisatrice. Ces vétérans attendent maintenant que la patrie leur soit reconnaissante, et qu'elle fasse la preuve que cette boucherie augure désormais d'une vie meilleure. En France, la réintégration de ces anciens combattants ne se fait déjà pas sans mal. De plus, elle s'accompagne de la montée d'un fort courant pacifiste, qui va gagner la majeure partie des démocraties européennes, courant qui va peser lourdement sur la sécurité collective du vieux continent. Toutefois, en 1918, la situation est bien plus dramatique en Allemagne et en Italie. L'Allemagne a perdu la guerre, et sa toute jeune démocratie est accusée par nombre de ses anciens combattants d'avoir accepté l'humiliation du traité de Versailles. Certains se tournent alors vers l'extrême-droite, qui se fait fort de laver cette humiliation et de redonner sa grandeur au pays. Le schéma se répète en Italie, où la population, qui n'avait pas souhaité la guerre, accepte d'autant plus mal d'être traitée par les autres vainqueurs comme un pays de seconde zone. L'extrême-droite s'enthousiasme pour l'aventure de Fiume, qui fédère tous ceux qui, du paysan au petit bourgeois, se sentent exclus de la société. Et c'est dans ces deux pays que le fascisme, puis le nazisme, vont bientôt l'emporter.

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