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La France, une puissance en mutation

Publié le 11/11/2015

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Sujet : La France, une puissance en mutation de 1958 aux années 1990. Au sortir de la deuxième guerre mondiale, la France est considérablement affaiblie. Bien que les pertes humaines soient moins importantes que lors de la première guerre mondiale, les dégâts matériels sont considérables. La France doit pourtant se relever pour s'affirmer que ce soit sur le plan national ou mondial, elle va pour cela changer de politique et entrer dans une ère totalement nouvelle. Le gouvernement et la société vont connaître une nouvelle situation : une période de pleine emploi et de croissance continue. On peut alors se demander, comment la France a-t-elle réussi à passer outre ses faiblesses d'après-guerre et quels changements et mutations ont été opérés ? Nous pouvons répondre à cette question en traiter tout d'abord les mutations économiques et sociales, puis les mutations politiques et territoriales et enfin traiter de la France dans le monde. Comme dans la plupart des pays développés, l'économie française connaît une phase de croissance exceptionnelle entre 1945 et 1973. Ce pays semble renaître sur de nouvelles bases. Le premier impératif au lendemain de la guerre est la reconstruction des villes portuaires et de l'Ouest qui ont été particulièrement touchés. L'équipement industriel qui était déjà vieillissant avant la guerre, la destruction de la majeure partie des infrastructures ferroviaires, portuaires et industrielles, l'effondrement de la production agricole ont entraînés une situation accablante sur le plan financier et une accélération de la poussée inflationniste au sortir de la guerre. De plus, comme dans la plupart des pays européens, le libéralisme est discrédité. Entre l'automne 1944 et le printemps 1946, des nationalisations sont mises en place, pour des entreprises comme Renault et SNECMA par exemple, afin de permettre à l’État de disposer d'un moyen de contrôle dans les branches essentielles. De grandes banques sont également nationalisées, comme Banque de France ou Société Générale, des assurances, de l'énergie et Air France. Tout cela est fait pour répondre à des objectifs tels qu'un établissement de rapports sociaux moins conflictuels ou une modernisation des structures économiques face à un patronat jugé malthusien. Jean Monnet, en 1946, met en place un plan sur cinq ans qui accorde une priorité à la reconstruction et à la modernisation des secteurs de base : le charbon, l’électricité, l'acier, le ciment et le machinisme agricole. E plan doit largement sa réussite grâce à l'aide américaine, le plan Marshall. Le PNB de 1938 est retrouvé dès 1949 et celui de 1929 est atteint en 1951, moment qui marque la fin de la reconstruction. La France est relancée dans la course à l'atome grâce à la création du Commissariat à l'énergie atomique. Bien qu'elle n'est pas été retenue parmi les industries prioritaires, l'industrie automobile lance plusieurs modèles de voitures populaires : la 4 CV Renault en 1946 et la 2 CV Citroën en 1948, le succès est tel que les constructeurs n'arrivent pas à répondre à la demande. Cependant les pénuries ne disparaissent pas immédiatement, il reste encore à moderniser l'agriculture et à tenir compte des industries laissées de côté par le plan : les industries de consommation, la chimie et les industries électriques. La reconstruction s'achève en 1950-1951 mais la croissance continue sa progression. Dans les années 1950, les performances de l'économie se situent dans la moyenne des pays occidentaux. Mais la France souffre de lourds handicaps comme une stagnation de la population active, en opposition à l'abondance de main-d’œuvre en Italie, RFA ou encore Japon, une forte inflation qui oblige à maintenir les protection douanière ce qui pèse sur les exportations. Il y a en plus les fortes dépenses qui ont été engagées dans la guerre d'Indochine et la guerre d'Algérie. Mais heureusement, au début des années 60 la croissance va s’accélérer grâce à la fin des conflits coloniaux et à l'arrivée sur le marché du travail des premières générations du baby-boom. La croissance atteint un rythme supérieur à celui des autres pays, seul le Japon est au dessus. La mutation économique la plus spectaculaire des Trente Glorieuses est la transformation de l'agriculture qui s'amorce dès le lendemain de la guerre. L’état multiplie les organisations de marché qui garantissent les prix et encouragent la production, la motorisation et la mécanisation des exploitations avec l'aide des coopératives d'utilisation du matériel agricole (CUMA) sont mises en place. Les pouvoirs publics encouragent aussi le remembrement et la concentration des terres, les lois d'orientation agricoles de 1960 et 1962 créent notamment les sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural (SAFER) qui achètent des terres avant de les rétrocéder sous forme de nouvelles exploitations viables ou de compléments d'exploitations existantes. La France tire aussi un grand profit de la construction européenne notamment grâce à la PAC. Les résultats sont donc impressionnants, en trente ans le nombre d'exploitation est divisé par deux et la taille moyenne passe de 9 hectares à plus de 20 hectares, l'agriculture devient une branche fortement exportatrice à partir de la fin des années 60. La croissance des Trente Glorieuses se traduit par un incontestable progrès social, une augmentation du niveau de vie et une entrée de la France dans la société de consommation. La construction d'un État-providence fondé sur la reconstruction de l'économie nationale permet la mise en place d'une Sécurité Nationale pour protéger les travailleurs contre les risques. La généralisation de ce système s'achève en 1980. Pour former de bons travailleurs, il faut qu'ils aient une bonne éducation, pour cela le budget de l’Éducation Nationale passe de 7% à 17% des dépenses en 1968 : une démocratisation de l'enseignement est mise en place. De 1946 à 1975, la population française passe de 40,5 à 52,6 millions d'habitants grâce à une reprise de la natalité expliquée par la politique familiale mise en place à la IIIe République, poursuivie par Vichy et continuée par à la Libération. Bien que le baby-boom ait eu lieu avant les Trente Glorieuses, ce qui peut expliquer cette hausse de la natalité sont les progrès de la médecine et un meilleur accès aux soins. Mais avec le travail des femmes l'indice de fécondité va se mettre à baisser à partir de 1965. Les Trente Glorieuses connaissent une spectaculaire augmentation du revenu des Français, celui-ci triple entre 1946 et 1974, les entreprises suivent une logique fordiste donc une politique de hauts salaires qui est permis grâce à la hausse de la production et par les gains de productivité. En 1970, le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) instauré en 1950, devient le salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) : la part des revenus du travail augmente face aux revenus du capital. Suite à cette augmentation des salaires, la société française entre dans l'ère de la consommation de masse, surtout à partir de 1960, à cette date 30% des Français ont une voiture, 13% un téléviseur, 27% un réfrigérateur tandis qu'en 1990, 54% des ménages ont une voiture, 80% un téléviseur et 82% un réfrigérateur. La part des dépenses alimentaires chute, les Français accordent plus de dépenses aux bien matériels, au logement, à la santé ou encore aux loisirs, ces derniers étant permis grâce à l'allongement de la durée des congés payés et de la vie. C'est également à cette époque que la publicité connaît un essor particulièrement important, le nombre d'agence est multiplié par 5 en 1960 et cela incite les gens à consommer et à acheter. Pour pouvoir consommer, les crédits à la consommation se développent et les hypermarchés apparaissent. Mais avec tout cela de nouvelles tensions sociales apparaissent. Les différences de revenus au sein des classes moyennes est très marqué et tout le monde ne profite pas de la prospérité. L'industrie et la grande distribution provoque le déclin d'une partie de la classe moyenne, autrefois des importante : les petits patrons de l'artisanat, du commerce et de l'agriculture. EN effet, à partir des années 1950, le monde rural connaît d'importantes transformations, d'un côté l'agriculture s'industrialise et se mécanise permettant une production plus importante mais de l'autre les Trente Glorieuses marquent le déclin des paysans qui passent en dessous de la barre des 10% de la population en 1975. De plus l'exode rural s'accélère pendant les années 1960 vidant les campagnes de leurs habitants. De nouvelles revendications voient le jour : les femmes qui ont obtenu le droit de vote en 1944 souhaitent intégrer le monde politique. Ce dernier ne s'ouvrent à elles que dans les années 1950 où elles ne représentent que 6% des députés. Les représentations traditionnelles où la femme reste à la maison pour s'en occuper dominent. L'évolution de la condition féminine ne s'amorce vraiment que dans les années 1960 : le taux d'activités féminines passe de 38% en 1962 à 54% en 1975. La démocratisation de l'enseignement par exemple va leur profiter, à partir de 1971 elles représentent plus de la moitié des effectifs. En 1970, l'autorité parentale est partagée, et enfin, la loi Neuwirth légalise en 1967 la contraception mais les décrets d'application ne sont signés qu'en 1972. Au début des années 1990, on observe une remontée du taux de fécondité qui avait baissé lors des années 1970, ainsi qu'un taux de rendement du capital en forte hausse par rapport au début des années 1980 alors que le chomage continue de croître et que la croissance est relativement faible. La France retrouve un excédent commercial en 1992 et se situe en deuxième position, juste derrière les Etats-Unis dans le secteur de l'agroalimentaire. Entre 1958 et les années 1990, de nombreuses mutations politiques et territoriales se mettent en place. En effet, le général De Gaulle annonce en 1958 la création de la Vème République qui se base sur un régime parlementaire rationalisé qui s’oppose aux principes de l’assemblée constituante, caractéristique de république précédente. Cette Vème République a pour but premier la stabilité du pouvoir que n’arrivait pas à atteindre l’assemblée constituante mais aussi donner plus de pouvoir au gouvernement, et surtout au président de la République, au détriment du parlement. Cela révolutionne également, depuis 1962, la manière d’élire le président qui sera élu au suffrage universel direct et non par l’assemblée comme précédemment. Elle se base aussi sur un équilibre du pouvoir entre les 3 institutions nationales. L’une des politiques phares d’après 1958 fut la politique culturelle menée par les différents gouvernements en place. En effet depuis 1959, il existe en France un ministère de la culture. Ce nouveau ministère a pour mission de « rendre accessibles les œuvres capitales de l’humanité, et d’abord de la France, au plus grand nombre possible de Français» .Pour ce faire, André Malraux, le premier ministre de la culture, décide l’ouverture de Maisons de la Culture mais également de politiques visant à la sauvegarde du patrimoine français. Cependant les idées de Malraux furent fortement critiquées, notamment pour le côté trop élitiste des Maisons de la Culture, par la commission culturelle du 6e plan qui, inspiré de mai 68, promeut une vision plus large du terme culture et réintègre la pédagogie dans l’action culturelle. Les actions pour promouvoir la culture portent leurs fruits car entre 1960 et 1978 la fréquentation des musées double, la télévision s’impose également comme nouveau vecteur culturel au détriment de la radio. La culture passe aussi par l’éducation et sa démocratisation. On peut voir le budget de l’éducation nationale passer de 7 à 17% du budget de l’Etat en 1968. Le recul de l’âge de fin d’étude montre également la volonté des français à effectuer des études de plus en plus longues pour des qualifications de plus en plus élevées. La France a énormément subit lors du choc pétrolier de 1973 à cause de sa dépendances aux hydrocarbures qui représente 70% de sa consommation suite à la transition énergétique. Entre 1960 et 1973, la dépendance énergétique de la France est passée de 35 à 75%. Tout ceci a pour effet le déséquilibre de l’économie française et entraine une très forte hausse du taux d’inflation (de 6,2 à 13,7 entre 1972 et 1974). La balance commerciale excédentaire devient déficitaire en 1974 (2,5% du PIB). Pour répondre à cette crise, la France décide à travers le plan Messmer, en mars 1974, de développer l’électricité nucléaire dans un seul but : réduire le plus possible sa dépendance énergétique. Au plan Messmer, il faut rajouter les mesures mises en place par le gouvernement Messmer qui lance une politique d’économie d’énergie à travers l’Agence française pour les économies d’énergie en 1974. Depuis ce choc pétrolier, les politiques se succèdent mais n’arrivent pas à contenir l’inflation et le chômage croissant. A partir de 1981, Mitterrand tente une politique de relance keynésienne et de déficit budgétaire pour soutenir la consommation qui entraine des dévaluations compétitives ce qui entraine une nouvelle phase d’expansion à partir de 1987 mais qui sera stoppée par la récession de 1992-1993. La France est également inspirée par les politiques étrangères. Le projet européen de la CEE en est le parfait exemple, la France en tant que pays membre doit se plier aux politiques européennes comme la Politique Agricole Commune (PAC) ou alors des politiques de désarmement douaniers. Les décisions européennes d’élargissement deviennent après 1973 les cibles des critiques et on peut voir apparaitre un Euroscepticisme chez les français. Cela se caractérise notamment par la montée dès 1986 et son entrée à l’Assemblée nationale. L’Euroscepticisme est aussi montré par le fait de la courte victoire du OUI à Maastricht au référendum de 1992 (51%), cela montre un certain manque de confiance en l’avenir européen de la part des français. La France se lance dans une politique d’aménagement et de transformation du territoire motivée par la volonté d’équilibrer les inégalités entre les régions au Nord de la ligne Le Havre-Marseille, développées et industrialisées, et celles situées au sud de cette ligne à dominante rurale mais aussi entre Paris et la province. Cela se traduit par une politique d’aménagement du territoire dès les années 50 qui apparait comme un énorme enjeu économique pour la France. La création de la DATAR en 1963 permet un « développement en cascade » qui passe par l’institution de métropoles d’équilibres en 1964. Ces métropoles et des centres régionaux permettent un rayonnement des régions françaises grâce au dynamisme de ces centre et métropoles. Il faut également souligner un rattrapage du Sud et de l’Ouest sur le plan démographique et économique. Démographiquement, ces régions connaissent une croissance supérieure à la moyenne nationale. Sur le plan économique, le développement du commerce touristique des façades méditerranéennes et atlantiques ajouté à l’héliotropisme et le thalassotropisme permet un développement des littoraux français. La politique de décentralisation industrielle permet une industrialisation de la Bretagne notamment. L’aménagement du territoire passe par une urbanisation du territoire à cause de l’exode rural mais aussi un essor des mobilités et la création de voies ferroviaires et autoroutières. Les lois introduisant les parcs nationaux en 1960 et les parcs naturels nationaux en 1967 et la loi littorale transforment le territoire. Le phénomène d’exode rural est la conséquence d’une métropolisation, la plupart des richesses est de plus en plus concentré dans les métropoles. Les dépenses publiques croissante ont permis la transformation et bouleversé le territoire français. En effet de part des investissements l’Etat permet de réduire les inégalités entre les régions mais également se prémunir des crises vécues dans les territoires comme par exemple la longue crise industrielle dans le Nord-Pas-de-Calais. La DATAR, reconnu comme un modèle en Europe, inspire la CEE pour tenter de créer une « cohésion territoriale » entre les membres à l’aide des Fonds européen de développement régional. Les lois de décentralisation de 1982-1983 donnent de plus en plus d’importance aux collectivités territoriales qui permettent un partenariat entre l’Etat et les acteurs régionaux. A partir des années 1990, un autre enjeu apparait, celui du développement durable. Ce qui tend à obliger les acteurs du développement territorial à le prendre en compte. Il leur faut également prendre en compte le contexte de mondialisation qui ouvre les entreprises à une compétition internationale. Pour ce fait, la politique d’aménagement territoriale, au lieu d’aider les zones en difficulté, préfère favoriser et aider au développement des régions les plus avancées dans un domaine Tout ceci montre une certaine spécialisation des pôles productifs français en fonction de leur domaine de compétence, inspiré par la mondialisation et la DIT. Durant le deuxième partie du 20ème siècle, la France occupe une place importante et propre à elle dans le monde, bien qu'elle semble condamnée par la décolonisation, au contraire cette dernière lui permet de réorienter ses priorités. Le Gouvernement Provisoire de la République Française opère un rétablissement spectaculaire de la position internationale de la France, la conférence de San Francisco du 16 mai 1945 la déclare membre permanent du conseil de sécurité de l'ONU, la France prend donc de l'importance sur la scène internationale. Elle est également membre du FMI, signataire du GATT : elle s'insère dans un nouvel ordre mondial dominé par les États-Unis. En effet, la France adhère au Plan Marshall qui a été indispensable pour sa reconstruction. Suite à cela est crée l'OECE en 1948 dont le siège se trouve en France, à Paris. Malgré tout la France subit des déceptions sur le plan coloniale, subissant des pressions de la part de ses pays colonisés, elle met en place en 1946 l'Union Française afin de donner un sentiment de liberté à ses pays tout en les gardant sous son joug. Mais suite à de nombreuses manifestations la France change radicalement de politique et entame des négociations qui vont finalement se soldées par l'indépendance de la Tunisie et du Maroc en 1956, tandis que depuis novembre 1954 l'Algérie commence également à se révolter avec ses troupes du FLN. La guerre d'Algérie va avoir un impact catastrophique sur les finances de la France et va participer à l'augmentation de l'inflation. De plus l'usage de la torture et de la répression par les troupes françaises ternissent l'image de la France et isolent le pays sur la scène internationale. La Ve République est née de la guerre d'Algérie en 1958. De Gaulle veut restaurer le rang de la France dans le monde, et le 18 mars 1962 les accords d'Evian sont signés reconnaissant l'indépendance de l'Algérie. Malgré tout les intérêts pétroliers français en Algérie sont conservés. Les guerres d'Algérie et d'Indochine poussent la France à agir en Afrique Noire pour éviter de nouveaux affrontements : la Constitution de 1958 instaure une communauté entre la métropole et ses anciennes colonies, qui accèdent à l'autonomie interne. Bien que de Gaulle ne soit pas un grand partisan de l'ONU car il trouve qu'elle a tendance à trop se mêler des affaires des États, après la décolonisation cette organisation retrouve de l’intérêt à ses yeux, en effet un non-alignement s'y développe et c'est en accord complet avec sa politique gaulliste de refus des blocs. De plus, le fait que la France soit, en 1964, la premier puissance occidentale à reconnaître la Chine populaire ou le fait qu'elle dénonce la guerre du Vietnam, lui attire la sympathie de pays du Tiers-Monde et cela conforte sa place à l'ONU. Outre l'aspect politique, la France à également un rôle à jouer dans le secteur économique sur la scène internationale. Tout d'abord, entre 1945 et 1958, malgré une modernisation spectaculaire des entreprises et des infrastructures, le commerce extérieur français est resté déficitaire. Pourtant les investissements ne cessent de progresser mais la forte inflation qui persiste rend les produits français peu compétitifs. Dès 1958, le plan Pinay-Rueff est mis en place : il s'agit de l'ouverture à la concurrence internationale, en janvier 1959, 90% des échanges avec les pays européens sont libérés de tout contingentement, au cours de 1960 les droits de douane à l'intérieur de l'espace communautaire sont progressivement réduits, et disparaissent en 1968. Une dévaluation à lieu en 1958 pour maitriser l'inflation et dynamiser l'exportation. Finalement, la part des exportations dans la richesse nationale ne cesse de progresser, elle passe de 11,4% en 1958 à 23% en 1980. La balance commerciale se rééquilibre. Le général de Gaulle à un projet européen, une Europe qui doit avoir « une vocation englobante de l'Atlantique à l'Oural ». La PAC qui est mise en place en 1962 est une volonté de la France afin de pouvoir moderniser son agriculture et en faire un point fort de ses exportations. De plus, de Gaulle est favorable à la création d'un couple franco-allemand dans le but d'en faire un moteur et de la construction européenne. Adenauer voit d'un très bon œil cette alliance car elle pourrait redonner un rôle de premier plan à la RFA. Le 22 janvier 1963 est donc signé le traité de l'Elysée qui officialise les relations entre la France et l'Allemagne. Des relations entre la France et l'Afrique sont également très présentes, en 1974, Houphouët-Boigny parle même de « Françafrique » qui nous montre à quel point cette relation est étroite. La compagnie Elf a pu donc longtemps bénéficié de l'exclusivité de l'exploitation pétrolière au Gabon, au Congo et au Cameroun. La Françafrique est également un espace monétaire autour de la zone franc. La France a pendant longtemps le deuxième réseau diplomatique du monde avec plus de 150 ambassades. Un Europessimisme gagne les pays européens au début des années 1980, c'est le Président Giscard d'Estaing qui va répondre à cela en instaurant une nouvelle institution : le Conseil Européen qui rassemblent les Chefs de gouvernement de la CEE. De plus, pour montrer l'engagement européen de la France, il faut savoir que les programmes d'Airbus et d'Ariane sont largement dus à la France et en 1985, François Mitterrand image le plan Eurêka qui permet de relancer la recherche. La France compte également des points forts sur le plan international en matière de service, les banques françaises sont puissantes dans les années 1980, le Crédit Agricole est alors 4e banque du monde, et jouent un rôle décisif. En 1989, 45 banques sont présentes dans 104 pays. Air France et UTA , qui s'adaptent à la démocratisation du voyage aérien, participent à faire à montrer que la France est un acteur économique d'envergure. La France est également très présente dans le monde, notamment grâce aux DOM-COM et à la francophonie. Cette langue est la 11e parlée dans le monde, environ 270 millions de locuteurs dont 90 millions dont c'est la langue natale. C'est également la langue officielle du Comité International Olympique. La Zone Economique Exclusive de la France est la 2e du monde, elle est de 11 millions de km2 et couvre 8 % de toutes les ZEE. Suite à un transfert négatif de capitaux qui pèse sur la balance des transactions, les étrangers en France sont plus nombreux que l'inverse : 4,5 millions au milieu des années 1980 contre 1,4 millions d'expatriés. Dans la seconde partie du 20e siècle, la France connaît de grandes mutations qui vont affecter tout son fonctionnement, que ce soit dans le domaine politique, économique ou encore territorial. Elle va donc réussir à se relever de la deuxième guerre mondiale et à s'affirmer sur le plan national et mondial. Mais aujourd'hui, après cette longue période d'influence, de plein emploi et de croissance, la France n'est-elle pas entrain de subir un déclin ?

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