La France du XIVe siècle

En 1349, la France a fait l'acquisition du Dauphiné. En 1477, les Etats des ducs de Bourgogne sont devenus siens comme est devenue sienne la Provence en 1481, dont la France hérite à la mort du roi René. En 1491, le mariage d'Anne de Bretagne avec Charles VIII commence d'ébaucher le rattachement de la Bretagne à la France, qui n'est consacré qu'en 1532. La conscience politique est d'abord dynastique. Un domaine est inaliénable. C'est ce qui a, par exemple, amené le Parlement de Paris à repousser le traité de Madrid de 1526 par lequel François Ier avait abandonné la Bourgogne à Charles Quint. C'est sans doute encore ce qui conduit Henri IV, lorsqu'il monte enfin sur le trône de France, à ne pas vouloir confondre les fiefs qui sont les siens en tant que Bourbon-Navare avec ceux de la couronne de France, sous prétexte de protéger les droits de sa soeur Catherine. Ce n'est qu'en juillet 1607, trois ans après la mort de celle-ci, qu'un édit royal confond définitivement ses fiefs — du duché d'Alençon au comté de Soissons, du duché de Vendôme au comté de Périgord, du vicomté de Béarn à celui de Limoges, etc. — au domine royal. Reste que ce n'est que dix ans après la mort d'Henri IV que la Navarre et le Béarn, états souverains sont annexés à la France. C'est pour la première fois sous le règne d'Henri IV, en 1602, que la langue française est utilisée dans un texte diplomatique pour justifier le rattachement de Province à la France. A propos du Bugey et de la Bresse, le roi déclare : " Il était résonnable que puisque vous parlez naturellement le françois, vous fussiez sujets du roi de France. Je veux bien que la langue espagnole demeure à l'Espagne, l'allemand à l'Allemagne, mais la françoise doit estre à moi ".