La France à la « Belle époque (1900-1914), un pays sur le déclin ?
Publié le 24/01/2011
Extrait du document
«
effet, la presse se démocratise avec des journaux populaires accessibles, des suppléments : c'est la naissance desjournaux culturels, sportifs, des romans-feuilletons, par la suite édités sous forme de livres.
De nouvelles collectionsbon marché ouvrent la lecture à tous.
Le cinéma, inventé en 1895 par les frères Lumière, est lui aussi démocratisé :plus accessible que le théâtre et présent même en périphérie des villes, où la place y est vendue pour une sommemodique.
En ce qui concerne l'art, c'est le renouveau de la peinture avec le fauvisme et le cubisme.
Les Françaisbaignent donc dans la montée en puissance de la culture, et, par extension, de loisirs, ce qui contribue à uneévolution des mentalités de l'époque.
A cette époque, Paris est la capitale de la modernité.
Aussi appelée « ville lumière », elle est un pôle d'attractionpour les artistes notamment, comme Marinetti, Stravinsky, Picasso, Chagall,…Tous ces artistes en recherche deconsécration ont su trouver celle-ci à Paris, avec le triomphe de leur œuvres.
Mais Paris, ville de l'art et de laculture, n'attire pas seulement les artistes : elle est le lieu privilégié pour étudier ; ainsi beaucoup d'étrangerviennent y faire leurs études.
Un autre symbole puissant pour l'époque : l'Exposition Universelle de 1900 : elle estl'ouverture triomphale du XXe siècle, avec la Tour Eiffel notamment, et clôt par la même occasion le XIXe siècle enbeauté.
Paris voit donc affluer toutes sortes de personnes de classes sociales différentes pour l'occasion : Parisrayonne dans le monde entier.
Paris est la fierté des Français, à plus forte raison suite à l'Exposition Universelle.
En plus de l'enthousiasme des Français avec le renouveau qu'apporte l'entrée dans le XXe siècle, la Franceaffirme plus que jamais sa puissance et sa stabilité politique.
La France de la « Belle époque » vit sous la IIIe république : celle-ci est enfin acceptée des Français.
Eneffet, les crises successives de la fin du XIXe siècle ont à plusieurs reprises menacé sa survie : c'est le cas de lacrise Boulangiste (1889), contestant la république et voulant réinstaurer un régime autoritaire.
Boulanger tenait unréel discours de revanche envers l'Allemagne et antiparlementaire.
Mais constituant une menace, il est écarté : cefut la fin de la tentation autoritaire.
Le scandale politico financier de Panama anima lui aussi le camp del'antiparlementarisme (régime corrompu, etc).
Ce fut suite à la longue « affaire Dreyfus » que la république futdéfinitivement acceptée : les dreyfusards ont défendu plus largement des notions de valeur morale par exemple,dont on retrouve trace ensuite au XXe siècle.
La minorité royaliste ou Bonapartiste du XIXe n'est plus influente : larépublique prend le dessus.
Plus précisément, la France a à son pouvoir le « Bloc des gauches » : c'est-à-dire une coalition entre lesradicaux de gauche et la SFIO (Section Française de l'Internationale Ouvrière).
Ces deux partis sont ceux qui ontlutté pour Dreyfus : ils défendent, en tant que Dreyfusards, des valeurs de liberté individuelle et de justice.
Lesradicaux défendent la démocratie parlementaire, sont pour une décentralisation des pouvoirs.
Ils accordentbeaucoup d'importance à l'éducation ; ils sont anticléricaux, c'est-à-dire qu'ils pensent que l'intervention de l'Eglisedans la gestion de l'Etat et au niveau social est mauvaise.
C'est pour cette raison que depuis 1905, la France est unEtat laïc (loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat).
Le pays, pacifiste, rejette les « pulsions » belliqueuses decertains, et défend les intérêts des classes moyennes, ceux qui vivent de leur travail.
Le discours tenu plaît donc aupeuple, notamment au classes moyennes et ouvrières.
Les trois engagements du parti sont : défendre lesinstitutions, réformer progressivement la société, défendre la nation.
La guerre contre l'Allemagne peut donc paraîtremoins probable aux yeux de la nation qu'au temps de Boulanger et ses discours de « Revanche »…La « Franceradicale » essaie d'assurer sa position : en effet, elle compte tout de même de nombreux et différents adversaires :l'Eglise catholique, les nationalistes, les « socialistes » (en fait les communistes, car elle défend la propriété privée),l'armée, les antidreyfusards…En ce qui concerne ces derniers, les ligues sont dissoutes.
Malgré une rupture rapideentre socialistes et radicaux, ce nouveau régime rassure les Français.
La France, qui demeure malgré tout une grande puissance mondiale, rayonne sur le monde grâce à denombreux atouts.
Elle entre autres à la tête d'un immense empire colonial, un des plus conséquents avec celui duRoyaume-Uni.
Même si la question de « sur importance » de cet empire se pose en 1900, les 10 millions dekilomètres carrés de territoires coloniaux que possède la France offrent à celle-ci un commerce important (946millions de Francs en 1900).
Parmi les colonies, on compte l'Afrique occidentale française, l'Indochine, la Nouvelle-Calédonie, le Maghreb, ceux qui deviendront les DOM-TOM (Martinique, Guadeloupe…)…Si la question de lasoumission de ces peuples se pose, on peut tout de même retenir le fait qu'avec leurs ressources particulièresapportés (coton, métaux, laine, tabac, épices,…), ces colonies permettent une ouverture de la France sur le monde,et une découverte des autres cultures par exemple.
Ce qui contribue à donner une image positive de la France.
LaFrance est un Etat puissant et un modèle dont la voix compte au plan international.
Malgré des retards en matière d'économie et un régime démographique peu avantageux, la France à la «Belle époque » demeure un pays en pleine prospérité, et surtout une puissance mondiale incontestée.
Elle possèdede nombreux atouts et il est compréhensible que les Français regrettent cette époque suite à la guerre.
Toutefois, ilserait exagéré de parler de « l'apogée de la France » -autant que de son déclin- étant donné ses quelques retardset inconvénients.
D'ailleurs, ces nombreux atouts propres évoqués y sont-ils pour beaucoup dans la victoirefrançaise de 1918 ?.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- André Malraux par Roger Stéphane Quand André Malraux naît à Paris, la France s'essuie de l'Affaire Dreyfus et entre allégrement dans cette " belle époque " qu'interrompra seulement le coup de revolver de Sarajevo.
- La France de la Belle époque
- La france à la belle époque
- La Belle époque en France
- LA BELLE ÉPOQUE Gastronomique de 1900 à 1909 : Histoire