" La femme dans l'histoire " par Émile Durkheim (1910) Le problème que se pose M.
Publié le 28/09/2012
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Émile Durkheim (1910), “ La femme dans l’histoire.
” 2
patriarcat, où le droit collectif se concentre entre les mains du père, sous
l'influence de causes principalement religieuses.
Par suite, les hommes, d'une
manière générale, jouissent d ans la famille d'une situation privilégiée, tandis
que la femme « est désormais une inférieure destinée à devenir une étran -
gère ».
Enfin, la troisième période est celle où nous sommes ; M.
Richard
définit par l'individualisme qui est à la base de sa morale.
La responsabilité
collective y est remplacée par la responsabilité individuelle ; il en résulte une
tendance à l'assimilation de plus en plus complète des deux sexes au point de
vue moral, juridique et politique.
A travers ce schéma, l'évolution de la famille apparaît comme quelque
chose d'assez simple.
Malheureusement on n'a pu arriver à cette simplicité
qu'en confondant sous une même rubrique des formes sociales très différen-
tes.
Ainsi le droit maternel serait celui qu'on observe chez les Australiens , les
Mélanésiens et les Indiens de l'Amérique du Nord.
Or les Australiens ne
connaissent pas la maison ; les Américains en ont le plus généralement et cela
seul suffit déjà à montrer que l'organisation domestique ne saurait être la
même ici et là.
Nous ne comprenons même pas comment on peut parler de
droit maternel en Australie : actuellement, c'est une règle que le mari emmène
sa femme chez lui ; c'est dans la localité de leur père que naissent les enfants ;
la femme vit donc au milieu de gens qui lui sont étrangers, tout comme sous
le régime qualifié de patriarcal.
Sans doute, dans un nombre important de ces
sociétés, c'est par la mère que le totem se transmet ; mais la situation juridique
de la femme n'en est pas autrement affectée.
On peut supposer, il est vrai, qu'il
fut un temps où la femme et ses enfants restaient sur leur territoire natal.
Mais
ce n'est qu'une hypothèse ; il nous est impossible de savoir quelle était l'orga -
nisation domestique à ce moment et, en tout cas, on peut être assuré qu'elle
différait de celle qu'on trouve dans l'Amérique du Nord.
- De même, le régime
patriarcal serait celui des Romains, des Grecs, des Chinois, des Germains, des
Juifs, des japonais de l'âge primitif.
Ce sont là, pourtant, des civilisations bien
différentes.
C' est que, pour M.
Richard, agnation et patriarcat sont termes
substituables ; l'un n'irait jamais sans l'autre et réciproquement.
Or, en fait, il y
a des familles agnatiques sans pouvoir paternel.
La famille, chez les Slaves,
est constituée par un vaste groupe d'agnats qui vivent dans l'indivision ; mais
le droit collectif reste diffus dans la communauté et n'est nullement concentré
entre les mains d'un seul, comme il le fut à Rome.
Il y a donc là deux types
familiaux qui devaient être distingués et le droit de la femme n'est pas le
même dans l'un et dans l'autre.
L'ouvrage se termine par une note où l'auteur discute notre théorie de l'in-
ceste.
C'est par les sentiments religieux qu'inspire le sang, par le tabou du
sang combiné avec le tabou totémique que nous avions expliqué l'exogamie..
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