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La féminité entre nature et culture

Publié le 19/05/2011

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culture

 

 La féminité est-elle un artifice de culture, ou une différenciation naturelle ?

 

La féminité est-elle un artifice de culture, ou une différenciation naturelle ? Est-ce une chose inée, qu'on possède lorsqu'on nait, ou quelque chose d’acquis, qu'on acquiert en subissant les affluences de telle ou telle société, à telle où telle époque ?

La féminité est l’ensemble des caractères morphologiques, psychologiques et comportementales propres aux femmes. Mais quelles sont ses caractéristiques ? Elles peuvent être naturels En effet, physiquement, une femme se distingue des hommes, n'ayant pas les mêmes essences. Cette différence fondamentale explique t-elle à elle seule la féminité ? La féminité est-elle un état, ou un processus ? Nait-on avec elle dans nos gênes, ou l'acquiert-on au fil du temps, en fonction de la famille et de la société dans laquelle on vit ?

 

Aristote défend l'idée que la nature contient en germe les virtualités qui sont appelées à se réaliser, conformément à la nature, lois non humaine qui déterminent le devenir d'une chose naturelle. De même, l'Homme ne fait pas exception à la règle, car lui aussi, fait partie de la nature. Dans ces conditions, nous serions en droit de parler aussi d’une nature de la femme qui est encore en puissance dans la petite fille, puis qui s’éveille quand elle devient jeune fille et que naturellement, elle devient femme.

La femme a pour elle sur le plan objectif (ce qui correspond à l'objet tel qu'il est, sans qu'on y ajoute quelque chose) de sa physiologie des caractéristiques propres à elle. C'est le cas de sa capacité à pouvoir mettre au monde. L'allaitement et la maternité sont naturellement inclus dans la biologie du corps féminin. De surcroit, une femme a des proportions particulières, une intonation de la voix, une gestuelle, qui sont différents de celle de l'homme. La femme possède la douceur maternelle, la grâce, la beauté. De plus, la musculature des femmes est moins développée que celle des hommes et généralement leur taille est plus petite. En outre, la pilosité de la peau qui est nettement moins abondante chez la femme que chez l’homme et les traits du visage sont chez la femme plus fins et plus réguliers. Dans cette optique, le corps féminin possède une meilleure harmonie que celui de l'homme. Par conséquent, la femme peut apparaître comme un objet esthétique.

 

Mais, est-ce que le seul fait d'être une femme se suffit à lui même pour être féminin ? Comment peut-on alors expliquer qu'une femme préhistorique ne soit pas féminine, alors qu'elle possède bien tous les attributs naturels d'une femme ? Ne doit-on pas prendre en compte d'autres éléments pour définir la féminité ? Qu'est ce qui la détermine donc, en plus des attributs naturels d'une femme ?

 

La féminité ne relève pas exclusivement de la biologie. En effet, la féminité est essentiellement subjective, et elle se comprend de l’intérieur et non de l’extérieur. La féminité à donc un aspect psychologique et socioculturel, en plus de son aspect morphologique. Nous avons vu que la différenciation naturelle suffisait à différencier une femme d'un homme, or, cela ne nous suffit pas à comprendre la féminité – qui est différent de la femme – dans son essence.

Il y'a une différence entre être une femme et être féminine. La citation de Simone de Beauvoir, « On ne nait pas femme, on le devient » (extrait du Deuxième sexe) illustre bien le fait qu'être femme est une caractéristique qui se fonde uniquement sur la nature et la morphologie, et qu'être féminine est une caractéristique qui se fonde sur une acquisition culturelle et la psychologie. Des que nous changeons d'univers cultuel, nous modifions radicalement l'image de la femme.

Rapidement, on peux conclure que la féminité est un artifice. En effet, il n'est pas spontanément apparu chez la femme (cf la femme préhistorique).

 

La culture intervient dans la féminité car c'est elle qui va définir son 'concept'. Celui-ci se révèle relatif car il diffère d'une société à une autre. En effet, en occident, comme en France, la femme doit souvent jouer jusqu'à la provocation pour se montrer femme, en abusant parfois d'artifice tel que le maquillage, mais aussi faire valoir l'érotisme, comme en exhibant un décolleté qui ne laissera pas certains hommes de marbre. En revanche, dans d'autres cultures, la femme doit savoir préserver son mystère dans une grande pudeur. En orient, le port du voile est considéré comme artifice de féminité, au Japon, au siècle dernier, les geisha étaient fières de leurs pied très fin, qu'elles enroulaient dans des bandelettes pour les serrer.

Ces règles culturelles, qui diffèrent donc d'une société à une autre, sont inculquées tôt chez les enfants. Chose qui semble tout à fait naturel, aujourd'hui, est le fait qu'on habille un petit garçon en bleu, le laissant jouer avec des petites voitures, et qu'on habille la petite fille en rose, la laissant se divertir avec des poupées. Ce sont des principes que les parents inculquent à leurs enfants. Il en existes d'autres, mais autrement appris. L' 'image' de la femme, n'est pas apprise par ses parents mais par la société. En effet, pour être féminine, la femme doit paraître conforme à une image. Aujourd'hui, et dans notre société, c'est l'image de la 'femme objet'. Cette femme parfaite, standardisée, jeune, belle, ce stéréotype qui sert à faire vendre, que ce soit produit où services, et qui est omniprésente dans notre société de consommation et de communication.

 

Dans toute femme réside l'essence de la Féminité (ce qui peut nous faire penser à la maïeutique). La féminité n'est pas seulement l'image de la femme, selon les moeurs qui sont les nôtres, qui veut qu'elle soit féminine selon la mode. Ce n'est pas seulement la représentation culturelle de celle-ci, car le caractère biologique intervient pour différencier la femme par rapport à l'homme. La féminité englobe ce qui est caractéristique de la femme, ce qui implique qu'il doit y avoir des valeurs féminines. Mais ces valeurs féminines sont modelées par le contexte familial et les valeurs que la société véhicule. En conclusion, je dirais donc que la différenciation naturelle de la féminité est donc réelle, et qu'elle est donc plus ou moins développée, mise en valeur, grâce à des artifices liés à la culture.

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