La Fayette, Madame de - écrivain.
Publié le 01/05/2013
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La Fayette, Madame de - écrivain. 1 PRÉSENTATION La Fayette, Madame de (1634-1693), romancière française, femme de lettres et grande dame de son temps, auteur de la Princesse de Clèves. Son oeuvre pose le problème de la condition féminine, en un temps ou mariage et amour sont rarement compatibles. 2 L'ENTRÉE À LA COUR ET LES DÉBUTS LITTÉRAIRES Née à Paris, Marie-Madeleine Pioche de La Vergne est issue d'une famille de petite noblesse de robe. En 1649, elle perd son père, et le remariage de sa mère avec le chevalier de Sévigné, qui est frondeur, entraîne l'exil de la famille en Anjou (1652). Dès 1651, grâce à la protection de sa marraine, la duchesse d'Aiguillon, elle devient demoiselle d'honneur de la reine mère Anne d'Autriche. Gilles Ménage contribue beaucoup à sa formation intellectuelle ; il lui fait lire les romans de Madame de Scudéry, Virgile et des ouvrages d'histoire. Elle est alors présentée à Henriette de France et à sa fille (Henriette d'Angleterre, qui épouse le frère de Louis XIV en 1661), se lie avec Madame de Sévigné (1657) et fréquente le salon de Madame du Plessis-Guénégaud. En 1659, elle écrit sa première oeuvre (la seule qu'elle ait signée), un portrait de Madame de Sévigné pour la Galerie des portraits. Ayant épousé le comte de La Fayette en 1655 (de cette union naissent deux fils), elle vit avec lui sur ses terres d'Auvergne jusqu'en 1660, date à laquelle elle revient s'installer seule à Paris. 3 UNE THÉMATIQUE HOMOGÈNE Familière des salons littéraires de la capitale, citée dans le Dictionnaire des précieuses (1660) de Somaize, Madame de La Fayette entreprend d'écrire des romans. En collaboration avec Gilles Ménage, qu'elle reçoit dans son propre salon en compagnie de Pierre Daniel Huet et Jean de Segrais, elle compose une nouvelle historique, la Princesse de Montpensier (1662), qu'elle fait paraître anonymement (il n'est pas d'usage, au XVIIe siècle, qu'un aristocrate, et surtout une femme, publie un roman). La Comtesse de Tende, qui n'est publié qu'en 1724 dans le Mercure de France, semble dater des mêmes années. Les deux oeuvres relèvent du même genre intermédiaire entre l'histoire et la fiction. Dans une évocation de la cour des Valois, elles présentent chacune l'aventure tragique d'une jeune femme mal mariée, qui se déshonore par l'amour qu'elle porte à son amant, et finit par en mourir. À partir de 1665, Madame de La Fayette noue avec le duc de La Rochefoucauld une relation d'amitié exceptionnelle entourée d'un réel mystère, et qui ne cesse qu'à la mort de ce dernier en 1680. Écrit sans doute en collaboration avec lui, Zaïde, histoire espagnole (deux tomes, 1670-1671), que signe Jean de Segrais, tente de faire revivre la tradition oubliée du roman héroïque. Le récit se situe dans l'Espagne du IXe siècle et raconte les amours très romanesques d'un prince en exil (Consalve) et d'une belle inconnue (Zaïde) qui se révèle être une princesse maure. Après maintes péripéties (disparition de Zaïde, arrestation de Consalve, guerre et combats), l'histoire s'achève par un mariage. À la demande de sa protectrice, Madame de La Fayette écrit également l'Histoire de Madame Henriette d'Angleterre (publié en 1720), dans laquelle on retrouve le thème de la princesse mal mariée soumise aux dangers de la séduction. La mort subite d'Henriette en 1670 donne lieu à une Relation émouvante, récit quasi clinique de ses dernières heures. 4 LA PRINCESSE DE CLÈVES : UN MODÈLE DE ROMAN PSYCHOLOGIQUE En 1678, Madame de La Fayette publie, toujours sous l'anonymat, la Princesse de Clèves, qui lui est cependant assez vite attribué. L'ouvrage passe pour le chef-d'oeuvre du roman classique et pour le modèle du roman d'analyse psychologique. Toute une tradition romanesque au XVIIe siècle est effectivement fondée sur l'analyse du sentiment amoureux, en particulier les romans précieux, romans-fleuves alourdis d'interminables digressions qui tentent de décortiquer les mécanismes du coeur. Héritier de cette tradition, la Princesse de Clèves doit son exceptionnelle réussite à l'équilibre respecté entre action et analyse psychologique. Écrit à la troisième personne, le récit a une nouvelle fois pour toile de fond historique la vie à la cour des Valois, dans les dernières années du règne d'Henri II. Une très jeune femme, Madame de Clèves, mariée sans amour, s'éprend du séduisant duc de Nemours. Mais, face à la passion surmontée non sans déchirements, l'héroïne refuse, par exigence morale et lucidité, d'épouser son amant après la mort de son époux et finit ses jours dans le recueillement et l'attente chrétienne de la mort. En cela, l'oeuvre, qui connaît un immense succès, s'inscrit dans la lignée d'un pessimisme moral, sensible chez Racine et La Rochefoucauld, et qu'on attribue souvent à l'influence du courant janséniste. 5 LES DERNIÈRES ANNÉES Après la mort de La Rochefoucauld, dont elle conçoit une très grande douleur, Madame de La Fayette continue à fréquenter la cour, puis se retire chez elle, recevant la meilleure société. Elle écrit encore les Mémoires de la cour de France pour les années 1688 et 1689 (1731), qui rappellent son goût pour le genre des mémoires où ambitions et liaisons amoureuses s'accordent ou entrent en conflit. 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