Devoir de Philosophie

La croissance menacée

Publié le 15/05/2020

Extrait du document

Dès le milieu des années soixante, l'efficacité de la demande commence à diminuer, pour trois raisons :

— D'une part, à structure de pouvoir et de revenu donnée, la demande solvable est en voie de saturation. En vingt ans, on a produit et vendu 14 millions d'automobiles. Entre 1964 et 1974, les ménages acquièrent 16 millions de téléviseurs, 69 millions de moulins à café et de robots ménagers divers, 1 3 millions de machines à laver, 1 2 millions d'aspirateurs, 30 millions de radios et 3 millions de résidences secondaires m. Ce phénomène de saturation est général dans les pays capitalistes développés. Aux États-Unis, 95 % des habitants ont le téléphone. Le marché de l'automobile et des biens d'équipement est, depuis le début des années soixante, essentiellement un marché de renouvellement. Certes, de nouveaux biens d'auto-entretien sont lancés, comme le lave-vaisselle, qui peuvent espérer toucher une large partie de la population. Certes, on peut vendre plusieurs téléviseurs ou plusieurs machines à laver à un ménage. Mais la croissance des marchés de ces biens ne peut être comparée à celle des marchés de biens durables entre 19 50 et 1 970. De plus, en France, la demande de ces biens est bloquée par l'inégalité des revenus et des patrimoines, qui interdit la solvabilisation d'un grand nombre de besoins : le taux d'équipement automobile est de 91,5 % pour les industriels, les cadres supérieurs et les professions libérales, 86,8 % pour les cadres moyens, 63,3 % pour les ouvriers spécialisés et manœuvres, 59,2 % pour les salariés agricoles. Cette hiérarchie dans la saturation des besoins est à peu près la même pour tous les biens durables. On la retrouve aussi pour le logement où l'inégalité reste particulièrement considérable. Ainsi, si la production de demande a été entretenue par l'inégalité, elle est bloquée par elle.

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles