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La conscience, l'inconscient, le sujet

Publié le 29/01/2011

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conscience
a conscience, l’inconscient, le sujet Ce groupement de notions peut évoquer un contexte déterminé, caractéristique de la pensée moderne et contemporaine : la confrontation entre ce qu’on peut appeler « philosophies de la conscience » d’une part, et d’autre part des recherches qui ont pour effet de déstabiliser une position privilégiée qui serait accordée à la conscience. L’expression « philosophies de la conscience » ne désigne pas une doctrine arrêtée, mais une attitude commune à des œuvres différentes, et qui consiste à voir dans la conscience à la fois une réalité fondamentale et un point de départ pour l’établissement de vérités. On peut entendre ici et dès maintenant par conscience une relation à soi, aux autres, aux choses, telle qu’elle enveloppe une connaissance d’elle-même, fût-ce une connaissance qui n’est pas d’emblée élaborée par la réflexion. Bien des textes de Husserl, ou de Sartre, sont exemplaires d’une telle attitude ; et on pourrait leur reconnaître un ascendant commun avec le Descartes des deux premières Méditations métaphysiques. Quant aux recherches susceptibles de contester le primat de la conscience, elles relèvent notamment, à l’époque contemporaine, de la psychanalyse. Celle-ci est d’abord une méthode thérapeutique, et non pas une philosophie ; mais elle a donné lieu à de telles élaborations théoriques de la part de Freud, son fondateur, et de certains de ses successeurs, qu’elle sollicite inévitablement l’attention du philosophe. Mais d’autres pensées encore, aux confins de la philosophie et de certaines disciplines comme la psychologie ou la linguistique, contribuent à cette contestation du primat de la conscience : en réfléchissant sur le langage, les cultures, le corps, sont mises au jour des données qui paraissent encore plus fondamentales que la conscience et qui déterminent le mode d’être de celle-ci. Sans se perdre dans la prolifération des recherches, on peut donc saisir pour l’essentiel l’objet de la discussion : au lieu d’être une réalité en elle-même dont la reconnaissance peut avoir fonction de principe, la conscience ne se dissout-elle pas en une multiplicité d’effets produits par des processus qui la précèdent et l’excèdent ? Toutefois, il ne faut pas simplifier cette confrontation jusqu’à la caricature. Une philosophie pour laquelle l’analyse de la conscience est centrale n’ignore pas qu’il y a de l’inconscient : non seulement des réalités hétérogènes à la conscience, telles que les choses de la matière inerte, mais des faits qui, tout en lui échappant, la concernent en son déroulement, tels que les phénomènes psychiques à l’œuvre durant le sommeil ou encore dans la sélection entre ce qui est oublié et ce qui est retenu. Inversement, la mise au premier plan de l’inconscient ne revient pas à annuler la conscience ni à la réduire à un statut d’effet secondaire : comment la prise en compte de l’inconscient serait-elle possible en effet sans une conscience capable de réfléchir et de décider ? Sans édulcorer la confrontation dont on vient de partir – il y a bel et bien des orientations divergentes – on devra donc nuancer et affiner les perspectives ainsi mises en opposition. Précisons encore deux points en guise de préliminaires. Un premier point concerne la mise en contexte qu’on vient d’esquisser : pourquoi en effet rapporter dès le début cette série de notions à la pensée moderne et contemporaine ? La réponse tient précisément dans une de ces notions, celle de sujet. Ce terme de « sujet » signifie initialement ce dont on parle, ce dont on affirme ou nie quelque chose, donc un substrat de qualités : cette pierre est lourde, les fleurs ne sont pas encore ouvertes, la musique adoucit les mœurs… En chacun de ces exemples, le sujet est respectivement : « cette pierre », « les fleurs », « la musique ». Or selon cette acception classique, on ne voit pas ce que vient faire la notion de sujet dans une « série » constituée par ailleurs des notions de conscience et d’inconscient. Mais il est vrai que ce terme a été de plus en plus employé, dans les temps modernes, pour désigner la source de toute pensée et action ; cet emploi n’est d’ailleurs pas sans rapport, on aura l’occasion d’y revenir, avec sa signification première ; il est en tout cas la seule justification de la présence de cette notion de sujet dans une « série » qui associe en même temps celles de conscience et d’inconscient, et c’est pourquoi ces trois notions, mises ensemble, semblent renvoyer de façon privilégiée à la modernité. Cependant – c’est le deuxième point à préciser – il n’y a pas à enfermer la réflexion sur ces notions dans une période historique déterminée. Pour les raisons qu’on vient d’indiquer, on s’appuiera surtout
 

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