La condition ouvrière de Simone Weil
Publié le 29/07/2010
Extrait du document
«
Les ouvriers sont obligés de se soumettre à l'oppression des chefs afin de ne pas se faire renvoyer.
Ne pouvant passe permettre d'être insolent avec leurs chefs ils doivent accepter de mettre de coté leurs humeurs afin d'obéir àleurs chefs et de leur être totalement dociles.
Comme nous l'explique Simone Weil : « il faut se taire et obéir, quandà ses propres accès d'énervements il faut les ravaler, ils ne peuvent se traduire par la parole ou par les gestes carles gestes sont à chaque instants déterminés par le travail, dans cette situation, on ne peut pas être conscient ».Les ouvriers doivent donc faire intérieurement un vide mental car comme le dit l'auteur « cette absence de penséeest indispensable aux esclaves de la machine moderne ».Les ouvriers vivent donc à l'usine dans une subordination perpétuelle et humiliante toujours aux ordres des chefs etont en permanence crainte de louper car si un des ouvriers rate une pièce cela se répercute sur l'ensemble desouvriers.
Simone Weil nous dit : « il ne faut pas se laisser ralentir par le souci de difficultés imaginaires ».
Lesconditions morales du travail ouvrier sont donc invivables à long terme car ils sont rabaissées à des machines, n'ontaucune sécurité professionnelle et leur travail dégradent au fur et à mesure leurs capacités physiques etintellectuelles ce qui est impossible à supporter au niveau psychologique.Par ailleurs on comprend aussi qu'au niveau social leur situation est tout aussi intenable car étant toujoursconsidérablement fatigués que ce soit physiquement ou moralement ils n'ont plus la force d'avoir une vie sociale.Comme le souligne Simone Weil : « quand on rentre chez nous on a qu'une envie c'est dormir ».L'auteur après avoir travaillé en tant qu'ouvrière et vécu ces conditions de travail inhumaines, a donc essayé derésoudre la question de l'oppression sociale en y apportant des améliorations qui seraient en accord avec le souci deproduction.
II Les améliorations qui pourraient rendre les conditions de travail à l'usine plus vivables
Simone Weil a pour but de dresser un tableau théorique d'une société libre qui comprendrait une analyse approfondiesur la notion de liberté conçue comme « rapport entre la pensée et l'action ».
Elle insiste donc sur deux points: lefait que l'ouvrier doive retrouver sa dignité personnelle afin qu'il puisse se sentir homme et non machine et le faitqu'on doive installer de nouvelles machines qui puisse donner à l'ouvrier une nouvelle perception de son travail.
1.
Aider l'ouvrier à conserver sa dignité personnelle
Concernant le premier point, il faut afin que l'ouvrier puisse retrouver sa dignité, qu'il n'y ait autorité que de l'hommesur la chose et plus d'autorité de l'homme sur l'homme.
Même si les chefs voient en priorité la production de l'usineavant les ouvriers ils doivent tout de même chercher des solutions qui organiseraient des conditions de travail lesplus humaines possibles.
Cela en diminuant la pression des ouvriers face à leur travail et en évitant donc de leshumilier.
Les échanges entre patrons et ouvriers devraient donc être d'une égalité totale, d'une franchise et d'uneclarté complète de leurs parts.
On veut essayer de séparer soumission et acceptation car les ouvriers peuventaccepter des souffrances physiques et morales inévitables s'ils ne sont pas considérés comme des esclaves maiscomme des hommes effectuant leur travail.
L'auteur explique que les patrons pourraient récompenser moralement lesouvriers qui font du bon travail afin que ceux ci soient satisfaits d'eux même et qu'ils aient l'impression de faire unréel travail.
On pourrait essayer de trouver une solution qui concilie le plus possible les intérêts de l'entreprise et lasatisfaction des ouvriers.
Cependant même si l'ordre lié à l'esclavage n'est pas tenable pour les ouvriers, l'industriene peut pas vivre sans ordres.
Pour cela il faut trouver un ordre nouveau compatible avec les libertés des ouvrierset leurs sentiments de dignité ouvrière.La discipline de travail doit donc reposer sur la notion d'obligations réciproques.
On doit mettre en place des normesétablissant une certaine sécurité de l'emploi concernant les licenciements afin que les ouvriers ne puissent plus vivredans la crainte et l'humiliation.
La direction pourrait alors prendre des sanctions pour négligence, fauteprofessionnelle, mauvais travail ou refus d'obéir mais les personnes menacées de sanction seraient alors appelerdevant une commission tripartite (ouvriers, techniciens, patrons) qui donnerait une décision finale.
Par ailleurs unpatron voulant licencier un ouvrier devra s'engager à lui trouver une place dans une autre entreprise et sa demandede licenciement sera contrôlée par des experts de la CGT.
De plus des normes d'hygiène et de sécurité concernantla santé et la vie des ouvriers devront être mises en place en fonction du danger du travail fourni.Un dernier élément concernant à aider les ouvriers à conserver leur dignité personnelle serait de les faire participer àla vie de l'usine en organisant par exemple des visites sur l'organisation de l'entreprise le samedi afin qu'ils puissentse rendre compte des innovations, des perfectionnements techniques et voir de temps en temps l'achèvement del'oeuvre sur laquelle ils ont travaillé.
De plus ils devraient aussi faire visiter l'usine à leurs familles afin qu'ils sesentent fiers de leur travail.
2.
Améliorer le rapport de l'ouvrier à la machine
Le second point à améliorer consiste à installer des nouvelles machines.
Le problème principal de l'usine, est le faitque l'organisation du travail ne doit pas reposer sur l'utilisation de la force humaine c'est à dire la rationalisation maisdoit reposer sur une science nouvelle des machines.
Cela permettrait à la science de jouer son rôle de libération aulieu d'être une contrainte.
Il faudrait donc que la machine ait la possibilité de modifier son fonctionnement selon« les variations de l'activité réfléchie, pensée et opérée » par l'individu qui travaille.
Il faut chercher une formesupérieure de travail mécanique où le pouvoir du créateur ait un champ plus vaste que dans le travail artisanal.
Ainsice sera le moyen de permettre aux ouvriers de dominer la matière et de fraterniser avec ses semblables sur un piedd'égalité.
La solution serait donc l'installation de machines automatiques et souples.
L'objectif serait de transformerle rapport de l'ouvrier à l'ensemble de l'usine ainsi que la manière dont le temps s'écoule dans l'usine.
L'ouvriereffectuera un travail manuel mais aussi un effort de réflexion qui sera donc beaucoup plus satisfaisant..
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