La Condition féminine à la fin du XVII et XVIII siècle
Publié le 11/09/2006
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INTRODUCTION Du point de vue sociologique, la condition féminine décrit la position des femmes dans l'organisation sociale. Ainsi, question de l’époque était de traiter des différences de traitement entre les femmes et les hommes dans la société. Il existe également une description psychologique voire philosophique de ce qu'est la « condition féminine «. Elle s'intéresse aux relations entre la place de la femme dans la société (les valeurs et les exigences spécifiques que cette dernière impose -ou propose- aux femmes), et les éventuelles conséquences individuelles (formation du caractère, conséquences morales, traits psychologiques...) C’est ainsi que nous étudierons l’évolution de la condition féminine au XVII et XVIII siècle sur le plan domestique, politique, social, selon les principes philosophiques et religieux.
LA CONDITION féminine AU XVII siècle : Le rôle de la femme au XVIIème siècle est incertain et cela d’un point de vue social, politique, religieux ou sur le plan domestique . L'église veut que la jeune femme fonde un foyer en apprenant les futurs tâches familiales dans un couvent tandis que les moralistes ( auteurs qui écrivent sur les mœurs comme ici Molière ) veulent qu'elles soient présente dans les salons, les réunions ... et qu'elles apprennent à recevoir du monde, les bonnes manières, à danser, à jouer un instrument de musique ... En effet, de nombreux stéréotypes concernant l'éducation des filles sont restés les mêmes durant les dernières décennies et n'ont évolué que assez récemment quant au partage des tâches domestiques : plus de la moitié des filles de plus de onze ans y dédient quotidiennement au moins une heure alors que près de la moitié des garçons n'y consacrent que moins d'une demi-heure par jour comme l’explicite Fénelon dans son dernier C_hapitre premier _où il conclue en présentant des données chiffrées : « 30% des garçons ne consacrent qu’une demi heure par jour au travaux de ménage « . Fénelon fait partie des premiers à s’intéresser au XVII siècle à l’aspect moral de la jeune fille : « L’ignorance d’une fille est cause qu’elle s’ennuie « « La pente aux plaisirs « À âge égal, il est généralement demandé davantage aux filles qu'aux garçons : « gouverner leurs ménages et obéir à leur maris sans raisonner « (_Fénelon_) et celles-ci se trouvent chargées de davantage de responsabilités au sein de la famille : menus services et travaux ménagers, courses ou préparations alimentaires, garde des frères et sœurs plus jeunes si les parents travaillent. C’est là que Fénelon aborde les inconvénients des éducations ordinaires s’étant inspiré de ses anciens ici Molière « Elle manque d’expérience et d’autorité « « Prisonnière du travail des mains « Ainsi en 1662 Molière porte une critique de l’éducation des jeune filles dans «_L’école des femmes _« qui constitue une véritable comédie humaine et des mœurs .Dans cet acte III Arnolphe, aussi appelé M. de La Souche, est un homme d’âge mûr qui aimerait jouir du bonheur conjugal, mais il est hanté par la crainte d’être trompé par une femme. Aussi a-t-il décidé d’épouser sa pupille Agnès, élevée dans l’ignorance, recluse dans un couvent. Agnès présente la jeune fille typique de l’époque, retirée dans un couvent elle a vécu isolée de toute source de savoir et de connaissances. Arnolphe inculque à sa future épouse les rudiments des devoirs conjugaux, sans oublier les terribles effets de l’infidélité : « Votre sexe n’est là que pour l’indépendance « ( L 699 ) « Ces deux moitiés pourtant n’ont point d’égalité « (L 702) « L’une est moitié suprême et l’autre subalterne « (L703) « L’une en tout soumise à l’autre qui gouverne « (L704) Bien sûr en bonne femme de l’époque ellesemble se résigner à ce triste avenir . La récurrence su mot « enfers « dans le texte fait référence à la vision d’ Arnolphe, le mariage est tout sauf une histoire d'amour. C'est un engagement inégal : la femme doit être soumise et respectueuse. Ce n’est que plus tard ( au XVIII siècle : siècle des philosophes des lumières )que des femmes créent des salons afin de parler de curiosités et de disciplines intellectuelles . On y fait des débats philosophiques, scientifiques, mathématiques Elles s'intéressent de plus en plus aux sciences, aux inventions, aux découvertes ... , assistent à des conférences scientifiques et veulent devenir savantes. La femme cherche beaucoup la liberté dans la famille par rapport à son mari, malheureusement les hommes ne les prennent pas au sérieux . Elle est soucieuse d'être légale de son mari et pouvoir faire ce qu'elle souhaite .
LA CONDITION FEMININE AU XVIII siècle : La femme entre nature et société subit le poids des préjugés au XVIIIème siècle . Avant tout, il est essentiel de rappeler que la société occidentale du 18ème siècle est chrétienne. Les mentalités sont forgées de croyances anciennes, sur les femmes notamment. Au 18ème siècle, même si la société chrétienne européenne a quelque peu évolué depuis le Moyen-âge, il est des mythes qui perdurent. Ainsi en est-il du mythe de la femme créée non en même temps que l'homme, mais à partir de l'homme... Sur ce mythe repose l'essentiel du comportement des hommes à l'égard des femmes : la femme doit tout à l'homme, elle lui est soumise... Sans oublier que la femme est le symbole du malheur du genre humain : en effet, n'est-ce pas, Eve qui, dans la mythologie judéo-chrétienne, incita Adam à manger le fruit interdit ? Femme faible de par sa constitution, femme tentatrice, femme fatale, les femmes, depuis des temps très anciens, sont cause de nombreux malheurs. Tout d’abord ce combat de la femme entre nature et société est mis en avant dans ce corpus par le texte « Emile ou de l’éducation « de Rousseau dans lequel il soulève le problème de l'éducation qui est la transformation de l'homme par l'homme. C'est le travail premier de la culture. Mais tout n'irait pas mieux si on laissait faire la Nature ? : telle est la question que traite Rousseau par rapport à l’éducation de la femme. En effet, selon Rousseau, toute action de l'homme non seulement transforme mais défigure ce à quoi elle s'applique, y compris l'homme lui-même. On finit par ne plus rien reconnaître – ni la nature - ni l'homme. Eduquer l'enfant n'est-ce pas inévitablement le transformer en faisant violence à sa propre nature ? Dès lors, l'éducation, comme toute action transformatrice de l'homme, est défigurante, dénaturante même. Comment alors, partant de cette vision pessimiste de la culture, justifier encore la nécessité de l'éducation et quel sens lui donner ? Ainsi il montre que la formation de la femme est étroitement subordonnée au rôle et à l’image que la société se fait des hommes : « La femme est spécialement faite pour plaire à l’homme « (L 1) « Si l’homme doit lui plaire c’est dans une nécessité moins direct il lui plait car il est fort« (L2 et 3) «Cultiver dans les femmes les qualités de l’homme c’est négliger celles qui lui sont propres« (L 5) « Croyez-moi mère judicieuse na faites point de votre fille un honnête homme « (L 11) Rousseau essaie donc de préserver les valeurs propres de la femme sans laisser la société y interférer car elle ne fera de la femme qu’une copie de l’homme . Rousseau recevra un réponse de la part de la Maréchale de Grancey «_Femme honnête et non soumise _« qui a décidé de lui écrire ce qu'elle a pensé de son essai et plus particulièrement de cet extrait . Elle reprendra certains éléments précis de l'argumentation de Rousseau pour le contredire : « Cette habitudequ’il faut nous inculquer selon vous ressemble fort à un domptage « (L5) « Vous osez prodiguer vos leçons aux mères judicieuses vous qui n’y connaissait rien … Mais si elles sont judicieuses elles ne vous liront pas ! « (L 12) « Votre Emile (je remarque que chez vous les enfants ne naissent jamais filles « (L 14) « Et laissez là les femmes auxquelles vous n’entendez rien « (L 28) Maréchale de Grancey défend cette même thèse face à voltaire dans le texte « Femmes soyez soumises à vos maris « . En effet, la Maréchale de Grancey défend la cause féminine auprès de l'Abbé de Châteauneuf. Tout d'abord, nous pouvons voir que dans ce texte, l'utilisation de la forme dialogué s'avère d'une grande efficacité polémique. En effet, chaque personnage incarne une thèse. Celle de l'Abbé lui vient de Saint Paul et veut que les femmes soient soumises à leur mari. Une thèse que Madame de Grancey ne manque pas de réfuter, elle défend l'égalité entre hommes et femmes, réprime l'idée de la docilité féminine et confie aux femmes qu'elles doivent avoir confiance et qu'elles doivent prendre le pouvoir. « Nous nous promîmes d’être fidèles mais ni moi ni lui ne promîmes d’obéir « (L 16) « N’est-ce pas assez qu’un homme après m’avoir épousé ait le droit de me donner une maladie de neuf mois « (L 20) « Qu’ils peuvent donner un coup de poing mieux appliqué « (L 36) (elle présente la supériorité des hommes comme une supériorité de force physique) «Je leur montrerai des reines qui valent bien des rois « (L41) (capacité de gouverner donc même capacité intellectuelle) Cette bataille de ces écrivains du siècle des lumières montre non seulement le poids des préjugés mais aussi la diversité des principes philosophiques. Tous ces préjugés ont en effet ralenti le développement du statut de la femme . Par exemple sur le plan politique : En 1789, lors des débats sur les conditions de formation des assemblées primaires, la question du droit de vote des femmes ne fut même pas soulevée à l'Assemblée Constituante. Elles étaient naturellement évincées des droits civiques, sous le poids des préjugés sur la nature des femmes et de la perception de la frontière entre espace privé et public, l'ordre des rapports naturels et sociaux. La pièce de Beaumarchais, insiste sur cet aspect là de la situation de la femme: : l' absence de droits juridiques pour la femme mariée qui la place sous la totale dépendance matérielle de son mari et la primauté du désir de l'homme auquel la jeune fille doit se soumettre. Marceline part en guerre contre ces états de fait et devient la porte-parole des femmes. Il faut donc que les femmes se soutiennent entre elles contre les hommes : la Comtesse, Suzanne, puis Marceline uniront leurs volontés et leurs ruses pour lutter contre l'emprise des hommes (même de Figaro puisqu'il sera exclu de la dernière ruse et Suzanne agira contre sa volonté.) : « Nous sommes toutes portées à soutenir notre pauvre sexe opprimé, contre ce fier, ce terrible.. (en riant) et pourtant un peu nigaud de sexe masculin."(IV,16) C’est ainsi qu’en 1791, dans une reprise fidèle des droits de l’homme et du citoyen qu’Olympe de gouges propose sa déclaration des droits de la femme et de la citoyenne pour revendiquer l’égalité en droit des deux sexes et ouvre ainsi la voie à d’autres écrivains.
CONCLUSION L'histoire humaine nous propose une image de la femme très contrastée, qui reflète toujours l'époque et l'idéologie sous l'influence desquelles elle a émergé ainsi que le parcours difficile de certains écrivains (Voltaire) damnés par l’église qui ne supporte pas qu’on remette en question sa conception du statut et de l’éducation de la femme bien traditionnalistes. L'inégalité apparente des femmes se fonde donc selon lui sur le manque d'instruction dont elles sont victimes. Condorcet , grand défenseur ouvre ainsi la voie aux féministes du XIXème qui centreront leur lutte sur l'accession des filles à l'instruction. Parallèlement à son combat pour l'instruction des femmes, Condorcet met l'accent sur leurs droits politiques . Les femmes doivent voter car aucune caractéristique naturelle ne peut constituer une contre indication. Tous les féministes de la période révolutionnaire développent le même argument.
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Sans oublier que la femme est le symbole du malheur du genre humain : en effet, n'est-ce pas, Eve qui, dans lamythologie judéo-chrétienne, incita Adam à manger le fruit interdit ?Femme faible de par sa constitution, femme tentatrice, femme fatale, les femmes, depuis des temps très anciens, sont cause denombreux malheurs.Tout d'abord ce combat de la femme entre nature et société est mis en avant dans ce corpus par le texte « Emile ou del'éducation » de Rousseau dans lequel il soulève le problème de l'éducation qui est la transformation de l'homme par l'homme.C'est le travail premier de la culture.
Mais tout n'irait pas mieux si on laissait faire la Nature ? : telle est la question que traiteRousseau par rapport à l'éducation de la femme.En effet, selon Rousseau, toute action de l'homme non seulement transforme mais défigure ce à quoi elle s'applique, y comprisl'homme lui-même.
On finit par ne plus rien reconnaître – ni la nature - ni l'homme.
Eduquer l'enfant n'est-ce pas inévitablement letransformer en faisant violence à sa propre nature ?Dès lors, l'éducation, comme toute action transformatrice de l'homme, est défigurante, dénaturante même.
Comment alors,partant de cette vision pessimiste de la culture, justifier encore la nécessité de l'éducation et quel sens lui donner ? Ainsi il montreque la formation de la femme est étroitement subordonnée au rôle et à l'image que la société se fait des hommes : « La femme estspécialement faite pour plaire à l'homme » (L 1) « Si l'homme doit lui plaire c'est dans une nécessité moins direct il lui plait car ilest fort» (L2 et 3) «Cultiver dans les femmes les qualités de l'homme c'est négliger celles qui lui sont propres» (L 5) « Croyez-moimère judicieuse na faites point de votre fille un honnête homme » (L 11) Rousseau essaie donc de préserver les valeurs propresde la femme sans laisser la société y interférer car elle ne fera de la femme qu'une copie de l'homme .Rousseau recevra un réponse de la part de la Maréchale de Grancey «_Femme honnête et non soumise _» qui a décidé de luiécrire ce qu'elle a pensé de son essai et plus particulièrement de cet extrait .
Elle reprendra certains éléments précis del'argumentation de Rousseau pour le contredire : « Cette habitudequ'il faut nous inculquer selon vous ressemble fort à undomptage » (L5) « Vous osez prodiguer vos leçons aux mères judicieuses vous qui n'y connaissait rien … Mais si elles sontjudicieuses elles ne vous liront pas ! » (L 12) « Votre Emile (je remarque que chez vous les enfants ne naissent jamais filles » (L14) « Et laissez là les femmes auxquelles vous n'entendez rien » (L 28) Maréchale de Grancey défend cette même thèse face àvoltaire dans le texte « Femmes soyez soumises à vos maris » .
En effet, la Maréchale de Grancey défend la cause féminineauprès de l'Abbé de Châteauneuf.
Tout d'abord, nous pouvons voir que dans ce texte, l'utilisation de la forme dialogué s'avèred'une grande efficacité polémique.
En effet, chaque personnage incarne une thèse.
Celle de l'Abbé lui vient de Saint Paul et veutque les femmes soient soumises à leur mari.
Une thèse que Madame de Grancey ne manque pas de réfuter, elle défend l'égalitéentre hommes et femmes, réprime l'idée de la docilité féminine et confie aux femmes qu'elles doivent avoir confiance et qu'ellesdoivent prendre le pouvoir.
« Nous nous promîmes d'être fidèles mais ni moi ni lui ne promîmes d'obéir » (L 16) « N'est-ce pasassez qu'un homme après m'avoir épousé ait le droit de me donner une maladie de neuf mois » (L 20) « Qu'ils peuvent donner uncoup de poing mieux appliqué » (L 36) (elle présente la supériorité des hommes comme une supériorité de force physique) «Jeleur montrerai des reines qui valent bien des rois » (L41) (capacité de gouverner donc même capacité intellectuelle) Cette bataillede ces écrivains du siècle des lumières montre non seulement le poids des préjugés mais aussi la diversité des principesphilosophiques.Tous ces préjugés ont en effet ralenti le développement du statut de la femme .
Par exemple sur le plan politique : En 1789, lorsdes débats sur les conditions de formation des assemblées primaires, la question du droit de vote des femmes ne fut même passoulevée à l'Assemblée Constituante.
Elles étaient naturellement évincées des droits civiques, sous le poids des préjugés sur lanature des femmes et de la perception de la frontière entre espace privé et public, l'ordre des rapports naturels et sociaux.La pièce de Beaumarchais, insiste sur cet aspect là de la situation de la femme: : l' absence de droits juridiques pour la femmemariée qui la place sous la totale dépendance matérielle de son mari et la primauté du désir de l'homme auquel la jeune fille doitse soumettre.
Marceline part en guerre contre ces états de fait et devient la porte-parole des femmes.
Il faut donc que les femmesse soutiennent entre elles contre les hommes : la Comtesse, Suzanne, puis Marceline uniront leurs volontés et leurs ruses pourlutter contre l'emprise des hommes (même de Figaro puisqu'il sera exclu de la dernière ruse et Suzanne agira contre sa volonté.) :« Nous sommes toutes portées à soutenir notre pauvre sexe opprimé, contre ce fier, ce terrible..
(en riant) et pourtant un peunigaud de sexe masculin."(IV,16)C'est ainsi qu'en 1791, dans une reprise fidèle des droits de l'homme et du citoyen qu'Olympe de gouges propose sa déclarationdes droits de la femme et de la citoyenne pour revendiquer l'égalité en droit des deux sexes et ouvre ainsi la voie à d'autresécrivains.
CONCLUSIONL'histoire humaine nous propose une image de la femme très contrastée, qui reflète toujours l'époque et l'idéologie sous l'influencedesquelles elle a émergé ainsi que le parcours difficile de certains écrivains (Voltaire) damnés par l'église qui ne supporte pasqu'on remette en question sa conception du statut et de l'éducation de la femme bien traditionnalistes.
L'inégalité apparente des.
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