« La Cigale et La Fourmi »
Publié le 23/09/2010
Extrait du document

Introduction :
« La Cigale et La Fourmi « est une fable extraite du recueil des « Fables « écrit par Jean de La Fontaine en 1668. Il s’agit de la première fable du premier livre ce recueil. Cependant, il n’est pas certain que se soit la première qu’ait écrite par l’auteur. C’est une ses fables les plus populaire.
La Fontaine n’est pas réellement à l’origine de cette fable, il n’a fait que reprendre une fable d’Esope en ajoutant aux personnages des traits de caractères plus formels, une plus grande personnalité, ainsi qu’une structure poétique. La Fontaine ne le cache pas du tout puisqu’il fait plusieurs allusions dans ses fables à cet écrivain grec.
Technique :
Une fable est un récit caractérisé par l’usage symbolique d’animaux, dans le but de critiquer la société dans laquelle vit l’auteur. C’est une sorte de poésie écrite en vers ou en prose.
Une fable est constituée de deux parties : la première qui se trouve être l’histoire en elle-même et la deuxième qui correspond à la morale, le plus souvent une morale implicite. Celle—ci fait partie intégrante du texte car sans elle ce ne serait plus une fable.
Nous avons 11 rimes différentes :
Les premières rimes sont des rimes suivies, elles sont faites sur la base du schéma AABB…
-V 1-2 : « té «, suffisante masculine
-V 3-4 : « u «, faible masculine
-V 5-6 : « ceau «, suffisante masculine
-V 7-8 : « ine «, suffisante masculine
-V 9-10 : « ter «, suffisante masculine
-V 11-12 : «elle «, suffisante féminine
-V 13-14, « al «, suffisante masculine
Par contre les quatre dernières rimes changent de disposition, ce sont des rimes embrassées qui suivent le schéma ABBA.
-V 15-18, « euse «, riche féminine
-V 16-17, « o «, faible masculine
-V 19-22 : « enant «, riche masculine
-V 20-21 : « aise «, suffisante féminine
Les temps verbaux les plus récurant dans cette fable sont le passé simple, le présent ainsi que le participe passé.
Le texte est fait de telle façon qu’il créé une sorte de mélodie, grâce à l’utilisation des heptasyllabique. En effet tous les vers sont des heptasyllabiques sauf le vers 2 qui a 3 syllabes. Cette régularité donne un effet chantant à la fable.
Résumé :
La cigale a passé tout son été à chanter et n’a pas travaillé à sa réserve de nourriture pour l’hiver contrairement à la fourmi. L’hiver arrive, la cigale implore sa voisine la fourmi de lui venir en aide. Malgré le fait que la cigale promet de rembourser la fourmi au plus vite, la fourmi avare lui répond que comme elle a passé l’été à chanter, maintenant elle peut passer l’hiver à danser (ce qui signifie qu’elle ne lui donnera rien).
Analyse :
La fontaine donne la parole aux animaux et c’est à travers eux qu’il peut critiquer et mettre à jour la société dans laquelle il vit qui est une monarchie régis par Louis 14 où la liberté d’expression n’existe pas et où la censure du roi est importante. Les animaux qu’il utilise dans cette fable sont la cigale et la fourmi. La cigale est un insecte qui chante tout le temps par beau temps. Tandis que la fourmi passe son été à préparer comme la plupart des animaux, de la nourriture pour sa colonie. Ces deux animaux caractérisent deux traits de caractères opposés. La fourmi représente le caractère économe, raisonnable, prévoyant tandis ce que la cigale représente plus immédiat, insouciant, qui profite de la vie. Elle vit au jour le jour et pense pas au changement de saison. Elle représente aussi le monde artistique puisqu’elle chante tout l’été.
Nous pouvons aussi remarquer une opposition entre les personnages comme dans toutes les autres fables. Il y a l’animal fort, celui qui détient le pouvoir matériel, physique et/ou intellectuel. Et le faible qui ne contrôle pas sa vie, qui la subit. Dans cette fable, l’insecte qui se trouve avoir le pouvoir est la fourmi puisqu’elle possède de la nourriture pour l’hiver contrairement à la cigale. Cette dernière se retrouve donc dans une situation de faiblesse dans laquelle son destin se trouve entre les mains et la bonne volonté de la fourmi.
Cette technique est souvent utilisée dans les fables de Jean de La Fontaine, nous pouvons le voir dans « Le Renard et la Cigogne «, le « Corbeau et le Renard «, « Le lièvre et la Tortue «…
Nous pouvons diviser ce passage en deux parties distinctes :
* La première du vers 1 au vers 16, c’est le récit.
* La deuxième du vers 17 au vers 22, c’est la morale.
Cette division se caractérise aussi par un changement de la structure des rimes, la première partie n’a que des rimes suivies tandis que la deuxième n’a que des rimes embrassées.
1) Le récit, du vers 1-16
La cigale qui a chanté tout l’été se retrouve dans une situation de faiblesse envers la fourmi. Nous pouvons voir qu’elle voudrait modifier le cours du temps, elle regrette déjà l’été, la saison où elle a pu s’amuser à chanter et rêvasser tout du long (vers 2). Elle n’a pas anticipé l’arrivé de l’hiver symbolisé par la « bise « vers 4. La Fontaine en utilisant les mots « se « se trouva fort dépourvue « au vers 3 et le passé simple du verbe « se trouver « démontre un manque d’anticipation de la part de la cigale. L’arrivé de l’hiver serait presque une surprise pour elle. . Et par conséquent elle se retrouve dans un état de faiblesse comme nous pouvons le voir au vers 3 avec les mots « fort dépourvu «. Elle a beau cherché de quoi se nourrir, elle ne trouve rien. La Fontaine avec son absence de verbe dans les vers 5-6 inciste sur l’aspect immédiat, radical et urgent de la situation. Il intensifie cela au vers 7 avec « elle alla crier famine «.
Pour remédier à sa situation elle va demander de l’aide à sa voisine la fourmi en espérant émouvoir cette dernière en lui expliquant sa situation.
Elle veut lui emprunter juste un peu de nourriture, juste de quoi se pouvoir survivre durant l’hiver.
La Fontaine, pour traduire la détresse que la cigale veut transmettre à la fourmi, utilise les verbes « prier, subsister «.
La cigale cherche la charité envers la fourmi « la priant de lui prêter… «, Elle recherche un moyen morale d’amadouer la fourmi pour l’obliger à lui prêter secours. Elle ne lui demande que quelques grains pour qu’elle puisse survivre à l’hiver (vers 10) elle implore ainsi la pitié de la fourmi. Elle cherche de la compassion, est-ce que la fourmi aura-t-elle le courage de laisser sa voisine mourir de faim ? Tel est la question à laquelle cet insecte essaie d’arriver. Elle lui promet même de lui rendre son du à la saison prochaine au vers 13 en lui proposant de lui donner des intérêts. Le vocabulaire de la banque « payer, intérêt, principal, préteuse «On dirait qu’on est à la banque( payer interet principal préteuse) vocabulaire de la banque
entrain de demander un crédit et malgré le fait que la fourmi puisse avoir un avantage à cet emprunt « intérêt et principal « vers 14, elle ne veut pas faire affaire avec cette cigale. C’est aussi une façon d’essayer d’amadouer la fourmi. Cette dernière a bien remarqué que la cigale n’est pas une cliente très solvable puisqu’elle n’avait rien prévu comme réserve de nourriture pour l’hiver et par conséquent elle ne pourra peut-être pas rembourser un prêt.
2) La morale, du vers 17 au 22
La fourmi ne veut pas du tout prêter à la cigale. Elle défend la position que : seuls ceux qui travaillent sont protégés, et repousse ceux qui pensent et font en fonction leur plaisir donc de chanter dans le cas de la cigale. Cette façon de penser est considérée comme le petit défaut de la fourmi vers 16 : « c’est là son moindre défaut «. On n’arrive pas à lui trouver autre défaut. La Fontaine insiste avec cela que la fourmi est forte tandis que la cigale est faible au vers 16-17. Au vers 18, la fourmi demande à la cigale pourquoi elle n’a pas pu faire des réserves pour se donner bonne conscience puisqu’elle sait la réponse. Tout naturellement elle lui avoue qu’elle a passé son été a chanté tandis que la fourmi a passé le sien à travailler. Se trouvant dans une position de pouvoir, la fourmi ne peut que se venger de cette oisiveté en se moquant de cette « emprunteuse « qui a eu de la chance de s’amuser contrairement à d’autres. Elle répondit donc par mépris : « vous chantiez ? J’en suis forte aise : Eh bien ! Danser maintenant. «. La fourmi est très dure avec cette cigale, tout d’abord elle ne lui prête rien pour l’hiver puis elle devient ironique et presque méprisante envers sa voisine. La fourmi ne considère pas du tout l’art comme un travail qui mérite de se faire rémunérer, elle punit donc sa voisine pour avoir passer un été à s’occuper à cette tâche. Et comme elle a passé son été à « travailler « à chanter, la fourmi lui propose de passer son hiver à faire un « travail « du même genre.
Dans cette fable, la morale reste ouverte. Il y a deux partis bien distincts, le partie de la fourmi qui est travailleuse, qui anticipe, qui fait des réserves, qui reste très terre à terre et le parti de la cigale qui est plus dans l’émotion, à profiter du moment présent. L’auteur n’insite pas le lecteur à prendre position. Mais on peut distinguer que La Fontaine essaie de dénoncer le fait que les artistes n’étaient pas payés auparavant. Ils étaient traités comme des fainéants et finissaient souvent par mourir de faim par défaut d’un métier qui paie et donc cela exige le mécénat. La fourmi est vu comme une égoïste et avare contrairement à la cigale qui exprime la joie de vivre, le bonheur à travers son art qu’elle veut faire partager et faire entendre. Le « soit disant « petit défaut qu’on applique à la fourmi au vers 16 s’avère en fait être énorme dans ce cas la.
Elle nous montre donc juste qu’il ne faut pas être négligeant ni envers le travail de l’un ou de l’autre qu’il soit rémunéré ou pas.
Conclusion :
Dans cette fable, La Fontaine a mis en opposition deux types de fonctionnement, d’un côté l’ « insecte-artiste « qui est la cigale et qui vit de son plaisir de chanter et d’un autre la fourmi qui est travailleuse et qui pense à ses intérêts matériels. Dans cette fable, il a voulu défendre sa cause. En étant poète, il se trouve dans la position de la cigale. Son métier ne nourrit pas. Les artistes ont du mal à combiner leur vie artistique avec un autre travail et vivent donc du mécénat. C’est donc grâce à ce dernier que l’art a pu continuer à exister à l’époque de Jean de La Fontaine. C’est ce qu’il cherchait donc à dénoncer dans cette fable, ce disfonctionnement dans la société dans lequel il vivait.
L’art est en quelque sorte une échappatoire, un moment de détente pour la classe ouvrière qui passe son été à travailler. Mais c’est aussi une façon de s’exprimer et de donner son opinion comme il le fait si bien dans les fables. C’est ce qu’il cherchait donc à dénoncer dans cette fable, ce disfonctionnement dans la société dans lequel il vivait.
Bibliographie :
* http://lastree.net/log/2007/10/post 3 .php
* http://www.lafontaine.net/lesFables/afficheFable.php?id=1
* Profile d’une œuvre de Hubert Curial, Fables Jean De La Fontaine, Edition Hatier
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