La charge des cuirassiers à Waterloo
Publié le 06/05/2014
Extrait du document
«
prodige.
Rien de semblable ne s'était vu depuis la prise de la grande redoute de la Moskowa par la grosse cavalerie ;
Murat y manquait, mais Ney s'y retrouvait.
Il semblait que cette masse était devenue monstre et n'eut qu'une âme.
Chaque escadron ondulait et se gonflait
comme un anneau du polype.
On les apercevait à travers une vaste fumée déchirée ça et là..
Pèle mêle de
casques, de cris, de sabres, bondissement orageux des croupes des chevaux dans le canon et la fanfare,
tumulte discipliné et terrible ; là-dessus les cuirasses, comme les écailles sur l'hydre.
Ces récits semblent d'un autre âge.
Quelque chose de pareil à cette vision apparaissait sans doute dans les
vieilles épopées orphiques racontant les hommes chevaux, les antiques hippanthropes, ces titans à face
humaine et à poitrail équestre dont le galop escalada l'Olympe, horribles, invulnérables, sublimes ; dieux et
bêtes.
Bizarre coïncidence numérique, vingt-six bataillons allaient recevoir ces vingt-six escadrons.
Derrière la crête
du plateau, à l'ombre de la batterie masquée, l'infanterie anglaise, formée en treize carrés, deux bataillons par
carré, et sur deux lignes, sept sur la première, six sur la seconde, la crosse à l'épaule, couchant en joue ce qui
allait venir, calme, muette, immobile attendait.
Elle ne voyait pas les cuirassiers et les cuirassiers ne la voyaient
pas.
Elle écoutait monter cette marée d'hommes.
Elle entendait le grossissement du bruit des trois mille
chevaux, le frappement alternatif et symétrique des sabots au grand trot, le froissement des cuirasses, le
cliquetis des sabres, et une sorte de grand souffle farouche.
Il y eut un silence redoutable, puis subitement, une
longue file de bras levés brandissant des sabres apparut au-dessus de la crête, et les casques, et les
trompettes, et les étendards, et trois milles tètes à moustaches grises criant : Vive l'Empereur ! Toute cette
cavalerie déboucha sur le plateau, et ce fut comme l'entrée d'un tremblement de terre...
Soudain paraît un obstacle imprévu, le chemin creux d'Ohain que la crête dissimulait ; lancée au galop, la tête
de colonne s'y écrase dans un effroyable pèle mêle d'hommes et de chevaux jusqu'à ce que le ravin soit
comblé...
Enfin, les survivants, et la colonne Delord, qui a passé plus à gauche, abordent l'infanterie anglaise..
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