LA CHANSON DE ROLAND
Publié le 16/12/2018
Extrait du document
«
L'ART
DANS LA CHANSON DE ROLAND
Le poète partait d'une donnée assez banale : la trahison et la punition du traître.
Mais
il a su enrichir ce mélodrame et en faire un drame, non de la fatalité, mais de la volonté.
Roland et ses compagnons, loin de subir leur destinée , en sont les artisans volontaires.
La com position L'Exposition nous révèle les ressorts de l'action : la
lassitude des Français surtout de Ganelon et la fougue
de Roland.
S'il désigne Ganelon, c'est pour l'honorer, mais, égaré par quelque vieille
haine familiale, ce dernier défie Roland et ses pairs, sans savoir encore où le mèneront
ces menaces.
La Trahison nous est présentée avec une fine psychologie ; Ganelon veut se venger
tout en restant fidèle à Charles, mais cédant à sa passion de vengeance, il livre le secret
qui perdra Roland.
En le désignant pour l'arrière-garde, il montre clairement qu'il veut
l'exposer.
Roland, acceptant de commander l'arrière-garde, ne veut ni se dérober, ni demander
du renfort ; sa noblesse d'âme fait de lui le prisonnier de Ganelon.
A Roncevaux, Roland refuse de sonner du cor pour appeler Charlemagne, parce que,
moralement, il ne peut pas demander du secours : les Français doivent se montrer dignes
de l'hommage que leur a rendu Ganelon en les désignant pour la mort.
C'est seulement
quand le devoir est accompli que Roland sonne du cor.
La V engeance de Charlemagne symbolise le triomphe du monde chrétien sur le monde
païen.
Après sa victoire sur les Sarrasins, Ganelon est convaincu de trahison et meurt
écartelé, « comme un misérable félon "·
Les caractères Certes
le v1eux poète ne nous peint pas des âmes
complexes, mais il a su donner à chacun de ses person
nages sa physionomie, son individualité.
Charlemagne est plein de noblesse.
C'est un sage ; c'est aussi un conquérant chrétien.
A l'occasion , il a des défaillances : il craint pour les siens ; il pleure ses barons.
Roland est avant tout un preux.
Sa force est prodigieuse.
Il est orgueilleux.
Son
principal souci est celui de l'honneur.
Dans sa rudesse, il est sensible aux douceurs d'une
loyale amitié.
C'est aussi un chrétien qui en mourant demande à Dieu le pardon de ses
fautes.
Ganelon lui-même, le traître, a fière allure.
Mais il est plus près de l'humanité moyenne.
Las de guerroyer, il s'attendrit sur son fils.
Le poème moral La Chanson de Roland est un témoignage de l'idéal
chevaleresque caractérisé par le sens de l'honneur féodal
(toutes les actions sont subordonnées au service du suzerain), par le sens de l'honneur
familial (qui rend l'homme solidaire de son lignage), par le sens de l'honneur national
(qui est une des premières manifestations du patriotisme).
La piété des héros est aussi
éclatante que leur bravoure : Charles a un rôle presque sacerdotal.
Olivier et Roland se
recommandent à Dieu, vénèrent les reliques de leurs épées.
Ils luttent pour élargir la
Chrétienté, et Dieu intervient d'ailleurs en faveur des siens.
Ce qui fait la supériorité de la Chanson de Roland sur les autres Gestes, c'est l'alliance
de la psychologie et de la grandeur épique.
Les mœurs y sont moins barbares, l'esprit
chevaleresque plus pur.
C'est comme si la dégradation même de la féodalité, contre
laquelle réagira l'esprit courtois, se reflétait dans les épopées postérieures..
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