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L’homme est-il un animal comme les autres ?

Publié le 03/12/2015

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L’homme est-il un animal comme les autres ?     Au cours du temps, l’apparition de l’homme a évolué selon les théories. Ainsi, le livre de la Genèse soutient que Dieu aurait créé l’Univers, les êtres vivants et l’homme en six jours. Cette théorie du Créationnisme est contredite au XIXème siècle par Darwin qui établit la filiation entre l’homme et l’animal. En effet, selon la théorie de l’évolution de l’espèce, l’apparition de l’homme n’est pas le but ultime de la création du monde mais le résultat du hasard et de l’hérédité. Ainsi, l’homme descend du singe et d’un point de vue biologique, nous ne pouvons nier que l’homme est un animal. On peut alors se demander si l’homme, qui a certes d’importantes distinctions avec l’animal, ne peut-il pas, parfois, retomber à son état primaire ?  Nous verrons premièrement quels sont les traits de distinction entre l’homme et l’animal puis après avoir vu les éléments qui empêchent l’homme de régresser à l’état animal, nous verrons enfin que l’homme peut parfois redevenir un animal dans son comportement.     Dans un premier temps nous allons voir que l’homme se distingue de l’animal par plusieurs éléments. Tout d’abord, il s’en distingue par le langage, en effet le langage animal et le langage humain diffèrent en deux points distincts. D’une part, le type de contenu que l’animal ou l’humain est en capacité de communiquer est différent. En effet, le langage animal se limite à communiquer des émotions, tels que le plaisir ou la douleur et des besoins vitaux notamment les besoins nutritionnels. Par exemple, un chat pour exprimer sa faim va miauler. Tandis que le langage humain, selon Descartes, peut exprimer et communiquer sur des idées et des pensées, c’est-à-dire sur des notions morales. Il peut, par exemple, dire ce qui est juste ou injuste et ce qui est bien ou mal. Aristote appelle cela le langage de l’intelligence, il parle de « logos », c’est-à-dire d’un discours rationnel et raisonné. D’autre part, le langage humain a pour caractéristique d’être modifiable, productif et inventif, en effet, il permet de former un nombre infini de phrases à partir de plus de dizaines de milliers de mots contrairement au langage animal qui n’évolue pas et qui n’a finalement pas d’histoire. Ainsi, une expérience a été faite par un couple de chercheurs qui, lorsque leur bébé est né, a adopté un bébé chimpanzé ; ce couple a essayé de leur apprendre à parler, il en a résulté qu’au bout de 2 ans le bébé commençait à parler mais pas le singe.             De plus, l’homme se distingue de la bête par sa supériorité, qui est due à sa conscience réflexive. En effet, l’homme a une conscience car d’après la définition de la conscience faite par Hegel, l’homme se distingue lui-même et distingue le monde extérieur, il possède la capacité de comprendre et de transformer le monde, à l’opposé des animaux qui eux s’adaptent à lui. Ainsi, l’homme a conscience de son existence, c’est ce qu’on appelle la connaissance médiate ou indirecte, elle passe par des représentations de mots, d’idées ou d’images, on dit alors que l’homme possède une conscience réflexive. En opposition, l’animal a seulement le sentiment de son existence, c’est alors une connaissance immédiate, c’est-à-dire la conscience spontanée. Par exemple, dans le cadre du travail, l’homme imagine toujours le résultat de son travail contrairement à l’animal qui réalise son travail sans l’avoir imaginé. Ainsi, l’homme a un plus grand pouvoir sur la nature car lui seul possède et développe des technique permettant l’évolution du monde, il est le seul à pouvoir agir sur la nature, il construit des maisons, des routes et même des villes entières alors que les animaux ne peuvent rien changer sur le monde qui les entoure.             Enfin, l’instinct est également un élément important qui distingue l’homme et l’animal. A première vue, l’animal et l’homme possèdent tous les deux un instinct. Cependant, l’animal est totalement guidé par son instinct, c’est une règle naturelle qui est innée et qui lui permet de vivre dans la nature. Rousseau l’explique dans son discours sur l’origine de l’inégalité par le terme de « machine ingénieuse ». L’homme, quant à lui, possède un infime instinct, qui ressort dans les cas de danger, mais c’est sa capacité à agir librement, c’est-à-dire à avoir une liberté de choix, qui prime sur cet instinct, il peut donc ne pas le suivre. Par exemple, si un bébé est abandonné à la naissance, il ne pourra pas survivre car il a besoin d’être élevé et éduqué, tandis que l’animal quand il nait, va pouvoir survivre et se développer normalement, sans aide, cela est dû à son instinct. De plus, Rousseau évoque le fait que l’homme, étant un agent libre, poursuit d’abord ses intérêts et tout ce qui lui est avantageux. Or, cela peut parfois le perdre car cette liberté peut lui ouvrir les portes sur des mauvais choix. En effet, seul l’homme est capable de s’égarer et de commettre des actes préjudiciables aux autres, car l’animal, lui, est limité par son instinct.       Cette liberté d’action conduit donc parfois l’homme à l’excès et ainsi elle peut le faire régresser à son stade d’animal primaire.   Nous allons donc voir dans une seconde partie, ce qui empêche l’homme de retourner à l’état de simple animal et enfin quelles en sont les limites.  Tout d’abord, certains éléments permettent à l’homme de ne pas adopter un comportement animalier. En effet, il existe une partie de l’homme qui s’appelle le « surmoi », c’est une instance qui représente l’intériorisation des normes morales, sociales et culturelles. Ce qui l’empêche de redevenir animal, c’est donc l’influence qu’ont, par exemple, son éduction, ses croyances et ses convictions, sa notion du bien et du mal ainsi que la société dans laquelle il vit et les règles qui y sont inculquées. Ainsi, l’homme a établi des règles universelles qui, en théorie, ne devraient pas être enfreintes, telles que l’inceste, le viol ou le non-respect de l’autre. Aussi, cette partie de notre conscience assure un autocontrôle sur l’homme et de ce fait, selon les normes qu’il a apprises dans son passé, l’homme à chacune de ses actions, se demande, de manière consciente ou inconsciente, si ce qu’il va faire est en accord avec ses normes sociales, morales et culturelle, autrement dit, il va vérifier si son « moi » est en accord avec son « surmoi ».  Toutefois, tous les hommes possèdent, également, une partie dans leur inconscience, appelé le « ça ». Il représente les pulsions de chacun, sources de besoin corporel tel que la faim, la soif ou le besoin sexuel. C’est en fait, la partie animale de l’homme qui sommeille en lui. Ainsi, lorsque le « moi », le « surmoi » et le « ça » ne sont pas équilibrés, le « ça » peut prendre le dessus. L’homme perd alors une part de son humanité, il est ainsi dominé par ses pulsions instinctives rappelant l’animal et franchit alors ses barrières morales. C’est le cas par exemple, des violeurs qui font primer leur pulsion sexuel sur la notion de l’interdit moral. Mais on peut également citer des exemples historiques, par exemple lors d’exterminations de peuples, telles que le génocide des juifs par les nazis ou lors de l’esclavage.     L’homme se singularise certes de l’animal par des traits distinctifs, mais il peut redevenir un animal lorsque ses pulsions instinctives habituellement refoulées dans l’inconscient prennent le dessus et le dominent. Il perd alors toutes notions morales.

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