Kivu. Kivu, région de l'est de la République démocratique du Congo

Kivu. Kivu, région de l'est de la République démocratique du Congo d'une superficie de 256 000 km2 et divisée administrativement en deux sous-régions, le Nord-Kivu (chef-lieu Goma) et le Sud-Kivu (chef-lieu Bukavu). Le Kivu, situé à 2 500 km de Kinshasa, est limité à l'est par l'Ouganda, le Rwanda et le Burundi, et à l'ouest par la rivière Lomami, un affluent de la Lualaba, nom du cours supérieur du Congo qui traverse Kindu, une grande cité minière à l'ouest de Bukavu. Occupant le versant occidental de la dorsale Congo-Nil, le Kivu est principalement constitué, dans l'Est, de hauts plateaux dont la terre riche, d'origine volcanique, est favorable à l'agriculture et à l'élevage. C'est une région touristique qui partage les richesses naturelles avec ses voisins, sa frontière orientale traversant le massif du Ruwenzori (5 119 m au pic Marguerite), le lac Édouard, la région des volcans Virunga, dont trois sont situés entièrement en territoire congolais (Mikeno, 4 437 m ; Nyamulagira, 3 056 m ; Nyiragongo, un volcan toujours actif, 3 470 m), et les lacs Kivu et Tanganyika. La ville de Bukavu, s'élève à 1 500 m d'altitude au sud de la rive occidentale du lac Kivu. Capitale provinciale, maintes fois pillée durant les conflits et les sécessions qui ont affecté le pays, elle donne accès au parc de Kahuzi-Biega (600 000 ha). On y trouvait encore quelques familles de gorilles avant que la pression démographique et la progression des cultures ne les obligent à trouver refuge dans des endroits inaccessibles, sinon à disparaître, victimes des braconniers. Au nord du lac Kivu, Goma, en face de la ville rwandaise de Gisenyi, est un point de départ pour la visite du volcan Nyiragongo et du parc national des Virunga qui abritait quelques-uns des derniers gorilles des montagnes à la veille du conflit qui a débuté en 1994 dans la région. La douceur du climat qui règne dans les zones intermédiaires entre la cuvette congolaise chaude et humide, et les sommets volcaniques, froids et soumis à des pluies diluviennes, a fait attribuer à cette région du Kivu le surnom de « Suisse d'Afrique centrale «. Des pasteurs tutsi venus du Rwanda s'installent dans la région du Masisi, à l'ouest de Goma, au milieu du XIXe siècle, puis des agriculteurs hutu au siècle suivant pour travailler dans les plantations de thé et de café développées à l'époque coloniale. Le développement des cultures vivrières et industrielles destinées à l'alimentation de Kinshasa et à l'exportation, avive les tensions entre les Banyarwanda (« habitants du Rwanda «) et les agriculteurs hunde locaux. En plus de cette richesse du sol, qui fait du Kivu le « jardin potager de Kinshasa «, la région est riche en diamants, en or, en étain, et en méthane liquéfié dans les profondeurs du lac homonyme. Cible de l'expansion rwandaise à la fin du XIXe siècle en raison de l'étendue de ses pâturages, le Kivu est également convoité par les Anglais, les Allemands et les Belges lors de la conquête coloniale. En 1910, des rectifications de frontières au profit de la colonie belge du Congo amputent le Rwanda de l'île d'Ijwi au centre du lac Kivu, attribuant la majeure partie du lac à la Belgique. Ces problèmes territoriaux resurgissent depuis peu à travers les conflits qui ensanglantent la région et qui ont leur origine dans l'histoire et dans l'explosion démographique des anciens royaumes interlacustres (Ouganda, Rwanda, Burundi). '