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Karnataka

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1 PRÉSENTATION Karnataka, État du sud de l’Inde, bordé au nord et au nord-est par les États du Maharashtra et de Goa, à l’est par l’État de l’Andhra Pradesh, au sud par les États du Tamil Nadu et du Kerala, et à l’ouest par la mer d’Oman. 2 GÉOGRAPHIE Le Karnataka est divisé en quatre grandes régions géographiques : les plaines côtières, les Ghats occidentaux, le plateau vallonné du Karnataka à l’est et la région cotonnière au nord-ouest. La façade maritime, luxuriante, n’est accessible que par mer. Les Ghats occidentaux, très boisés, abritent de nombreuses chutes d’eau et une faune abondante. Les sols du plateau du Karnataka sont pauvres et subissent régulièrement des périodes de sécheresse. Les trois grandes rivières du Karnataka, que sont la Cauvery, la Krishna et la Tungabhadra, y prennent leur source. Bangalore est la capitale de l’État. 3 ÉCONOMIE L’économie est dominée par l’agriculture qui rapporte plus de 50 p. 100 du revenu du Karnataka et emploie 80 p. 100 de la population active. Les plaines côtières sont une zone de cultures intensives : riz et canne à sucre. On trouve des plantations de thé et de café dans les Ghats occidentaux ; 90 p. 100 du café indien provient de cet État. C’est des forêts des Ghats occidentaux que l’on tire la majeure partie du bois de santal produit dans le monde. Les plaines du Karnataka ont un énorme potentiel hydroélectrique qui permet la pratique d’une grande variété de cultures irriguées. L’État recèle également d’importants gisements miniers : c’est le seul producteur d’or en Inde, le premier producteur de chromite, et il partage avec l’État du Tamil Nadu le titre de fournisseur national exclusif d’oxyde de manganèse. Ces ressources minérales, qui incluent aussi le mica, le cuivre et le minerai de fer, furent à la base du développement industriel du Karnataka. Bangalore est aujourd’hui la plaque tournante industrielle de l’Inde, juste derrière Bombay, et, grâce à la prospérité de son activité dans le secteur des logiciels informatiques, elle est parfois baptisée « la Silicon Valley de l’Inde ». Les autres industries dynamiques sont les télécommunications, l’aérospatiale, l’ingénierie légère et le textile (soieries). Mysore est un centre séricicole important. 4 HISTOIRE La région est occupée depuis plus de 2 000 ans. La période de l’Empire vijayanagar (1336-1646) fut prospère pour les arts, la religion et les échanges en général. Au cours du xviiie siècle, la mauvaise gestion des wadiyars, famille royale de l’État princier de Mysore, permit au mercenaire Haidar Ali d’usurper le pouvoir. À la mort de son fils Tipu Sahib, en 1799, Mysore passa sous protectorat britannique, et les Anglais remirent au pouvoir les wadiyars qui, à l’exception de la période 1831-1881, administrèrent l’État, dont ils devinrent par la suite gouverneurs, jusqu’à la restructuration du territoire dans les années 1950. Formé en 1956 dans le cadre de la loi de restructuration des États pour réunir les habitants de langue kannara, le Karnataka réunit l’ancien État princier de Mysore, des parcelles des anciens États de Coorg, de Bombay, d’Hyderabad et de Madras. Le Karnataka s’appela Mysore jusqu’en 1972. Superficie : 191 791 km2 ; population (2001) : 52 733 958 habitants.

« à Khayyâm, en restituant beaucoup d'autres à leurs véritables auteurs, ils se fondèrent en outre, pour identifier les quatrains, sur leurs similitudes de fond et de style.

Khayyâm est du petit nombre des poètes qui usent d'un style simple, sans recherche ni affectation d'images ou de vocabulaire.

Sa pensée s'exprime tout uniment, soutenue par le rythme et la rime; mais, servie par une remarquable propriété de termes, elle est fréquemment si vive ou si subtile qu'elle peut se passer d'ornements.

Car la poésie de Khayyâm est celle d'un penseur, aussi pessimiste qu'un Schopenhauer- pessimisme causé sans doute par les malheurs du temps, manifesté non seulement au cours des quatrains, mais encore au début du traité d'algèbre.

Dans la mesure où l'on peut se fonder sur les quatrains qui l'expriment, la pensée de Khayyâm se concentre sur trois problèmes principaux : la relativité de la connaissance, la destinée de l'homme, la mort.

S'opposant aux mystiques qui se flattent de se fondre en Dieu, donc d'atteindre l'absolu, Khayyâm proclame que notre esprit se meut en d'étroites limites; si l'homme peut se rendre maître d'une série de notions, il ignorera toujours l'origine et la constitution de l'univers : « Ceux qui ont embrassé science et littérature -brillants flambeaux parmi les êtres accomplis - n'ont jamais pu sortir de cette nuit obscure - ont récité leur fable et se sont endormis.

» D'où venons-nous? Où allons-nous? Ce bas monde n'est que mal et douleur; notre vie n'est qu'illusion : « Non par allégorie, mais véritablement- nous sommes les pantins que le ciel met en danse -nous jouons quelque temps sur ta natte, existence! - et puis nous retournons au cercueil du néant.» L'impassible nature poursuit son évolution, sans souci de nos efforts stériles.

Semblables à la balle de polo frappée par le maillet, nous sommes les jouets du destin; le mieux est donc de savoir accepter : «Au destin livre-toi; c'est le mieux pour le sage.>> Pourtant, il ne sied point de s'abandonner, renonçant à la grandeur d'âme et à l'indépendance : mieux vaut manger son pain d'orge à soi que mendier un dessert à la table d'un coquin.

Il faut dédaigner les grandeurs périssables et tirer de la vie le meilleur parti possible, tout en songeant qu'elle se terminera bientôt et sans retour.

Car l'idée de la mort domine la poésie de Khayyâm.

Tandis que les mystiques aspirent à l'anéantissement en Dieu, il est sans cesse hanté par l'approche de l'anéantissement absolu.

Souvent il rappelle que la mort fait des plus grands potentats les égaux de leurs plus humbles sujets, qu'elle moissonne aveuglément les êtres jeunes et beaux.

Quand il évoque les beautés de la nature, c'est pc ur laisser entendre qu'elles vivent et revivront tandis que les humains passent seulement quelques jo trs sur cette terre qui les recouvrira pour toujours : « Puisque le sort, ô cœur! te met dans la misère -puisque, du corps, soudain, s'en ira l'âme pure -vis quelques jours en paix, assis dans la verdure - avant qu'elle renaisse, un jour, de ta poussière.

» Autrement dit, sans penser au passé ni à l'avenir, profitons du moment qui ne reviendra plus.

Carpe diem, avait déjà dit Horace.

Mais l'homme qui réfléchit pourrait-il oublier sa condition misérable? Même au milieu des délices, surgit quelque chose d'amer : ainsi Khayyâm, à travers les siècles, répond à Lucrèce.

Or le remède à cette mélancolie, Khayyâm le prescrit en de nom­ breux quatrains, et aussi dans son Naurou;::-nâmé: « Rien n'est plus salutaire que le vin; ...

sa pro­ priété principale est de bannir le chagrin.

» On a voulu voir en Khayyâm un athée, un hypocrite, un libertin prêchant l'ivrognerie, un pur mystique, un esprit oscillant du mysticisme au blasphème.

L'incertitude qui pèse sur son œuvre interdit toute affirmation péremptoire; pourtant il est permis de le considérer comme un sage, ni athée ni mystique, conscient de son ignorance, obsédé par l'indigence de la nature humaine et recherchant un instant d'oubli, non certes dans l'ivrognerie mais dans l'usage modéré du vin, quand l'âme succombe sous la tristesse causée par un sentiment trop vif de l'inconnaissable.

HENRI MASSÉ Membre de l'Institut Administrateur de l'École Nationale des Langues Orientales Paris 297. »

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