Kant et Cicéron
Publié le 17/07/2018
Extrait du document
Dégagez l'intérêt philosophique de ce texte à partir de son étude ordonnée :
« Si quelqu'un reprochait à Cicéron d'avoir écrit en mauvais latin, il se trouverait quelque Scoppius (un grammairien réputé pour son zèle) pour le remettre à sa place rudement, mais à juste titre; aussi bien ne pouvonsnous apprendre que de Cicéron (et de ses contemporains) en quoi consiste le bon latin. Mais si quelqu'un croyait avoir découvert une faille dans la philosophie de Platon ou de Leibniz, il serait ridicule de lui répondre que Leibniz est au-dessus de toute critique. En effet, ce qui est philosophique-ment juste, nul ne peut ni ne doit l'apprendre de Leibniz; la pierre de touche qui est à la portée de chacun est la commune raison humaine. Il n'y a pas d'auteur classique en philosophie. »
KANT
ARTICULATION FORMELLE DU TEXTE
<• Si quelqu'un reprochait à Cicéron ( ... ); aussi bien ne pouvons-nous apprendre que de Cicéron ( ... ). Mais si quelqu'un croyait ( ... ), il serait ridicule de lui répondre que ( ... ). En effet, ( ... ). Il n'y a pas d'auteur classique en philosophie. »
QUESTIONNAIRE
· Fonction(s) de la comparaison entre Cicéron (et le latin) et Platon et Leibniz (et « le philosophiquement juste >> ?) ?
- Que veut faire apparaître Kant par ce « rapprochement » ?
· Pourquoi, selon Kant, « ce qui est philosophiquement juste, nul ne peut ni ne doit l'apprendre de Leibniz » ?
Qu'en pensez-vous?
· « Il n'y a pas d'auteur classique en philosophie » : est-ce la conclusion du texte?
Est-ce ce que Kant veut faire apparaître ici?
Est-ce que l'enjeu est un enjeu d'ordre « pédagogique » ? D'un autre ordre?
· En quoi ce texte présente-t-il un intérêt philosophique ? Kant (Critique de la raison pure, 2e partie, 3e section).
« D'une façon générale, nul ne peut se nommer philosophe s'il ne peut philosopher. Mais on n'apprend à philosopher que par l'exercice et par l'usage qu'on fait soi même de sa propre raison.
Comment la philosophie se pourrait elle, même à proprement parler, apprendre? En philosophie, chaque penseur bâtit son œuvre pour ainsi dire sur les ruines d'une autre; mais jamais aucune n'est parvenue à devenir inébranlable en toutes ses parties. De là vient qu'on ne peut apprendre à fond la philosophie, puisqu'elle n'existe pas encore. Mais à supposer même qu'il en existât une effectivement, nul de ceux qui l'apprendraient, ne pourrait se dire philosophe, car la connaissance qu'il en aurait demeurerait subjectivement historique ( ... ). »
Hegel « C'est une abstraction sans contenu que de chercher la philosophie en dehors des philosophies effectivement exis¬tantes. »
Cf. Hegel (Encyclopédie, § 13 R) .
« Une telle prise de position, s'il s'agissait d'objets de la vie courante, paraîtrait d'elle même inadéquate et insuffisante, si par exemple l'on demandait des fruits et refusait poires, pommes, raisins, etc., sous prétexte que ce sont des poires, des pommes, des raisins, et non des fruits. Cependant, à l'égard de la philosophie, on se laisse aller à justifer le dédain qu'on a pour elle, par le prétexte qu'il y a tant de philo¬sophies diverses, et que chacune n'est qu'une philosophie, et non la philosophie - comme si les poires n'étaient pas des fruits. »
(Leçons sur l'histoire de la philosophie) pp. 1 25 à 1 26.
« Rien n'est plus facile que de montrer le côté négatif (des philo¬sophies). On donne à sa conscience la satisfaction de se situer au-dessus de ce qu'elle juge, quand on en reconnaît le côté négatif. La vanité en est flattée ; on dépasse en effet ce que l'on réfute. Mais si l'on dépasse, on ne pénètre pas; or, pour découvrir le côté affirmatif, il faut ,avoir pénétré l'objet, l'avoir justifié : c'est bien plus difficile que de le réfuter. >>
La vraie réfutation philosophique, pour Hegel, consiste en ce que « le principe d'une philosophie tombe dans la suivante au rang de simple moment ». « La réfutation ne fait que mettre une détermination à un rang inférieur, en la subor¬donnant. »
Pour Hegel la pensée philosophique doit se développer dans l'histoire de la philosophie (et la lecture des philosophes) puisque toute philosophie doit être critiquée, niée, surmontée dans le mouvement historique de la philosophie.
· Le texte de Hegel donné à Paris, Versailles, Créteil, Série A.
«
QUESTIONNAIRE
• Fonction(s) de la comparaison entre Cicéron (et le latin)
et Platon et Leibniz (et « le philosophiquement juste >> ?) ?
- Que veut faire app araître Kant par ce « rapprochement »?
• Pourquoi , selon Kant, « ce qui est philo sophiquement
juste, nul ne peut ni ne doit l'apprendre de Leibniz »?
Qu'en pensez- vous?
• « Il n'y a pas d'auteur classique en philosophie » : est-ce
la conclusion du texte ?
Est-ce ce que Kant veut faire app araître ici?
Est-ce que l'enjeu est un enjeu d'ordre « pédagogique »?
D'un autre ordre?
• En quoi ce texte présen te-t-il un intérêt philosoph ique ?
Kant (Critique
de la raison pure, 2e partie, 3e section).
« D'une façon général e, nul ne peut se nommer philosophe s'il ne
peut philosopher.
Mais on n'apprend à philosopher que par l'exercice
et par l'usage qu'on fait soi même de sa propre raison.
Comment la philosophie se pourrait elle, même à proprement parler,
apprendre ? En philosophie, chaque penseur bâtit son œuvre pour ainsi
dire sur les ruines d'une autre; mais jamais aucune n'est parvenue à
devenir inébranlable en toutes ses parties.
De là vient qu'on ne peut
apprendre à fond la philosophie, puisqu'elle n'existe pas encore.
Mais
à supposer même qu'il en existât une effect ivement, nul de ceux qui
l'apprendraient, ne pourrait se dire philosophe, car la connaissance
qu'il en aurait demeurerait subjectivement historique ( ...
).
»
Hegel « C'est une abstraction sans contenu que de chercher
la philosophie en dehors des philosophies effectivement exis
tantes .
»
Cf.
Hegel (Encyclopédie , § 13 R).
« Une telle prise de position, s'il s'agissait d'objets de la vie courante,
paraîtrait d'elle même inadéquate et insuffisante, si par exemple l'on
demandait des fruits et refusait poires, pommes, raisins, etc., sous
prétexte que ce sont des poires, des pommes, des raisins, et non des
fr uits.
Cependant, à l'égard de la philosophie, on se laisse aller à jus
tif er le dédain qu'on a pour elle, par le prétexte qu'il y a tant de philo
sophies diverses, et que chacune n'est qu'une philosophie, et non la
philosophie -comme si les poires n'étaient pas des fruits.
»
(Leçons sur l'histoire de la philoso phie) pp.
125 à 126..
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