Kant, Emmanuel - philosophie.
Publié le 08/05/2013
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En 1763, la Seule Base possible pour la démonstration de l’existence de Dieu conteste déjà l’argument ontologique de Descartes et de saint Anselme comme preuve de l’existence de Dieu, et établit l’impossibilité de démontrer rationnellement une
existence.
Contre Swedenborg, les Songes d’un visionnaire expliqués par les songes de la métaphysique (1766) montrent que le rationalisme, s’il veut s’appuyer sur l’expérience, ne peut être que critique.
Dans la Dissertation de 1770, enfin, Kant
démontre l’existence d’éléments a priori au niveau de la sensibilité elle-même, la forme de l’espace et du temps, dont dépend toute activité de l’entendement.
3. 2 La période critique
La période critique, qui concilie idéalisme transcendantal et réalisme empirique, s’amorce dès 1770, mais s’ouvre véritablement avec la parution de la Critique de la raison pure en 1781.
On distingue parfois une ultime période, de 1797 à la mort du
philosophe, durant laquelle Kant élabore une métaphysique de la nature liée à une physique concrète.
Ces dernières notes ont été publiées sous le titre Opus posthumum.
3.2. 1 Refonder la métaphysique
Dans la Critique de la raison pure (1781), l’ambition kantienne est de substituer à la métaphysique traditionnelle « vermoulue » une métaphysique non plus « transcendante » mais immanente, qui se tiendrait dans les limites d’un pouvoir de connaître
où sensibilité et entendement sont toujours indissolublement liés.
Kant se livre donc conjointement, sous l’influence de la lecture de Hume, de Locke et de Rousseau, à une critique de la métaphysique inspirée par Leibniz et Wolff et à une critique des
facultés, c’est-à-dire des instances qui, en l’Homme, reçoivent les impressions et produisent les jugements et les pensées.
Il s’agit de desceller la métaphysique de sa fausse assise spéculative pour la re-fonder dans la raison pure pratique.
Pour ce faire, il prend appui sur la distinction des jugements analytiques et des jugements synthétiques.
3.2. 2 Jugements analytiques et jugements synthétiques
Est analytique un jugement dans lequel le prédicat est contenu dans le sujet, comme dans la proposition « Les maisons noires sont des maisons ».
La vérité de ce type de propositions est évidente, parce qu’affirmer l’inverse reviendrait à rendre la
proposition contradictoire.
De telles propositions sont appelées analytiques parce que l’on découvre la vérité par l’analyse du concept lui-même.
Les jugements synthétiques, quant à eux, sont ceux auxquels on ne peut parvenir par la pure analyse, comme dans l’énoncé « La maison est noire ».
Tous les jugements ordinaires qui résultent de l’expérience du monde sont synthétiques.
Kant répartit les jugements en deux autres types : les jugements empiriques ou a posteriori et les jugements a priori formulés avant toute expérience.
Les jugements empiriques dépendent de la perception des sens, alors que les jugements a priori
sont valides par essence et ne sont pas fondés sur une telle perception.
La différence entre ces deux types de jugements peut être illustrée par la proposition empirique « La maison est noire » et la proposition a priori « Deux plus deux égale quatre ».
Kant soutient qu’il est possible de faire des jugements synthétiques a priori .
En effet, c’est déjà sur un mode empirique que l’on saisit par intuition des phénomènes : l’espace et le temps sont des formes a priori de l’intuition, modes selon lesquels
l’esprit appréhende ce qui est pour lui phénomène.
Kant distingue ce qui apparaît, les « phénomènes », des « choses en soi », qui demeurent inconnues.
Contre l’idéalisme de Berkeley, il affirme l’existence des choses hors de l’esprit.
Cependant, la
constitution des objets n’est pas séparable de ce qu’ils sont pour l’entendement allié à la sensibilité.
3.2. 3 Catégories
L’activité de l’entendement, qui opère la synthèse du donné de l’intuition, est réglée par les catégories et se fonde sur la conscience ultime de soi, le « je pense » ou « sujet transcendantal », qui exprime et assure l’unité de la conscience, identité de
soi à soi.
Les catégories, fonctions qui permettent à l’entendement d’assurer la synthèse du divers représenté dans l’intuition, structurent donc la connaissance que nous avons du monde.
Elles se divisent en quatre groupes : la quantité (unité,
pluralité, totalité), la qualité (réalité, négation, limitation), la relation (substance-accident, cause-effet, réciprocité), la modalité (possibilité, existence, nécessité), et dérivent de la table logique des jugements.
Les jugements par lesquels l’entendement détermine l’objet de l’expérience sont le fruit de cette activité de synthèse du donné de l’intuition médiatisé par les catégories.
Les schèmes de l’imagination mettent en rapport cette application de l’activité de
l’entendement avec le donné de l’intuition sensible.
Hors de cette application aux données de l’intuition sensible, les catégories sont privées de tout sens et signification.
C’est précisément dans cet usage illégitime et non maîtrisé des catégories que sombre la métaphysique classique : cherchant à
déterminer des essences intelligibles indépendamment de l’expérience, elle mène à des antinomies, propositions contradictoires dans lesquelles la vérité des deux membres peut être également démontrée (l’Univers est infini / fini, toute réalité se
ramène à des éléments insécables / toute réalité peut être décomposée à l’infini, etc.).
C’est d’ailleurs la constatation de ces antinomies insolubles qui conduit Kant à la philosophie critique et à sa révolution copernicienne : il entend « mettre un terme
au scandale d’une contradiction manifeste de la raison avec elle-même » ( Lettre à Garve, 21 septembre 1798).
La principale antinomie est celle qui concerne la causalité libre et la causalité naturelle.
Tout l’objet de la Critique est en un sens
d’expliquer un acte à la fois selon la loi de la causalité naturelle et selon la loi de la causalité libre.
C’est là l’essentiel de la philosophie pratique : sauver la causalité libre.
Kant identifie en effet causalité par liberté et causalité par la raison, ce qu’il exprime sous la notion d’« autonomie », où se rejoignent à la fois l’idée de la loi morale comme
exigence d’universalité et l’idée de la liberté comme causalité de la raison.
3.2. 4 Autonomie de la raison et impératif catégorique
Les Fondements de la métaphysique des mœurs (1785), la Critique de la raison pratique (1788) et la Métaphysique des mœurs (1797) développent la philosophie morale de Kant, fondée sur la liberté et sur l’« autonomie » de la volonté (opposée à
l’« hétéronomie »).
L’acte moral est l’acte d’une pure bonne volonté, volonté dans laquelle celui qui agit se détermine par respect de la loi morale, c’est-à-dire de la raison universelle en lui.
Cette affirmation est à l’origine de la distinction entre « impératif hypothétique »
et « impératif catégorique ».
L’impératif catégorique est le commandement de la raison elle-même qui s’exprime comme tel : « Agis de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée en règle universelle .» L’impératif hypothétique ne fait.
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