Kafka, Franz - littérature.
Publié le 30/04/2013
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Kafka, Franz - littérature. 1 PRÉSENTATION Kafka, Franz (1883-1924), écrivain tchèque d'expression allemande, dont les récits, empreints à la fois de réalisme et de fantastique, décrivent pour la plupart un monde absurde et angoissant. 2 DES HÉROS IMPUISSANTS Écartelé entre son besoin impérieux de créer une oeuvre littéraire et son gagne-pain d'employé, entre son attachement au père et ses griefs contre lui, Kafka a tiré de sa propre expérience les thèmes majeurs de son oeuvre. Les héros de ses romans subissent, impuissants, l'hostilité d'un système social dont le sens leur demeure incompréhensible. L'adjectif « kafkaïen « est d'ailleurs entré dans le langage courant pour désigner une situation absurde et oppressante, créée par un mécanisme (bureaucratique, social ou politique) dans lequel l'individu est pris au piège. Mais cette oeuvre où l'inachèvement est une caractéristique récurrente ne se laisse pas pour autant réduire à une interprétation univoque. Satire du monde moderne, incompréhension devant une loi dont les ressorts demeurent mystérieux, culpabilité intime sont quelques-unes des portes qui peuvent ouvrir des voies à l'interprétation. 3 LA LITTÉRATURE POUR PASSION Franz Kafka est né à Prague (à l'époque de la domination austro-hongroise), dans une famille juive de la petite bourgeoisie commerçante ; il est ainsi placé à la croisée de trois univers culturels, juif, allemand et tchèque. En 1901, il se lance sans grande conviction dans des études de droit. Son séjour à l'université allemande lui permet de rencontrer Max Brod. C'est grâce à cet ami et exécuteur testamentaire que nous connaissons certaines de ses plus grandes oeuvres. Employé dans une compagnie d'assurances à partir de 1907, Kafka commence à écrire (Préparatifs de noces à la campagne, 1908, et Journal, à partir de 1910) : la littérature devient bientôt sa seule passion, son bonheur en même temps que sa « croix «. Au centre du mythe personnel de Kafka se trouve le rapport au père, recherche à la fois de la loi et de sa transgression, explicité dans le Verdict (Das Urteil, 1913), la Métamorphose (Die Verwandlung, 1915) et la Lettre au père (1919). En 1912, Kafka rencontre Felice Bauer, une jeune Berlinoise avec qui il entretient une abondante correspondance jusqu'en 1917 : Lettres à Felice (posthume, 1967). Incapable de l'épouser comme de la quitter, Kafka dresse entre eux une série d'obstacles ; la jeune femme part aux États-Unis fonder un foyer. Ni avec Julie Wohruzek ni avec Milena Jesenska, Kafka ne parvient à s'engager dans une véritable relation amoureuse ( Lettres à Milena, posthume, 1967). Il demeure chez ses parents, se consacrant la nuit à la littérature, et, en 1917, contracte la tuberculose. Il meurt au sanatorium de Kierling, près de Vienne, en Autriche. Une grande partie de l'oeuvre de Kafka a été publiée contre sa volonté. En effet, l'écrivain, enfermé dans son pessimisme et dans une relation ambiguë à ses textes, avait demandé à son ami Max Brod de brûler, après sa mort, les manuscrits du Procès (Der Prozess, posthume, 1925), du Château (Das Schloss, posthume, 1926) et de Amérique (Amerika der Verschollene, posthume, 1927). Max Brod n'effectue pas le geste destructeur que Kafka n'avait pas fait lui-même, et décide de publier. Presque méconnu de son vivant, banni par les nazis, Kafka n'est redécouvert que dans les années cinquante. Il occupe depuis lors une place capitale dans la littérature du 4 XXe siècle. L'ANGOISSE COMME FONDEMENT L'oeuvre de Kafka, fantastique à ses débuts, de plus en plus réaliste avec la maturité, est aussi empreinte d'un certain expressionnisme. La solitude, l'angoisse, la culpabilité sont présentes dans l'ensemble de son oeuvre, bien que plus légèrement dans Amérique, sorte de fable sur les possibles promis par le nouveau continent et leurs faux-semblants. Comme Kierkegaard, qu'il a beaucoup lu, Kafka fait de l'angoisse l'expérience fondamentale de l'homme. Ses héros, souvent désignés par une simple initiale -- Joseph K. dans le Procès, l'arpenteur K. dans le Château --, tentent en vain de comprendre la sanction que leur réserve une autorité supérieure dont ils ne saisissent ni les rouages ni le sens. Ils subissent, comme le condamné de la Colonie pénitentiaire (In der Strafkolonie, 1919), l'emprisonnement et la torture, exclus par la communauté, dans un monde qui ressemble au monde réel mais est en même temps un univers de cauchemar. Quoi qu'ils tentent pour se défendre, ces personnages se trouvent écrasés, déniés, par la machine judiciaire ou administrative. Pourtant le rire, fruit d'un humour désespéré, émerge souvent, quand le fonctionnement de cette implacable machine est poussé au bout de sa logique. À partir de son expérience particulière de la solitude et de la marginalité, Kafka a su exprimer dans chacun de ces récits le déchirement fondamental entre l'homme et le monde. Les personnages eux-mêmes, comme celui de Un champion de jeûne (Ein Hungerkünstler, 1922), agissent pour des raisons dérisoires, figure de l'écrivain poussé impérieusement vers son art, à la fois sa raison de vivre et son arrêt de mort. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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