Kaédi
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«
Agripp a d 'Aubigné
D'Aubi gné a dû
commencer à écrire ces vers apr~s la mort d'Henri IV, mais certaines stro
phes ont été ajouté es
et rédigées beau coup
plus tard.
C er
taines d'entre elles
ont paru en 1616 , d'autres en 1620 dans l'appendi ce de L 'Histoire univer
selle.
Le livre
Nul ne peut servir deux religions
A
près avoir rappelé l'illustre naissance d'Henri IV, compa
ré à un astre dont la puissance a concentré sur la France
"Ce qu'eut le Firmament de guerres en son rond" , le poète
évoque la figure du guerrier et de ses victoires.
Mais le vain
queur a renoncé à sa foi de naissance (Henri de Navarre a été
élevé dans la religion réformée), et
"Dieu transpercera son
cœur".
Le châtiment divin s'abat sur lui; et Ravaillac, "l'infa
me poux, le ver qui mit ce Roy par terre" , n'est que l'instru
ment de la vengeance divine.
D'Aubigné poursuit son réquisi
toire : Henri
IV a sacrifié à ses calculs politiques sa foi, ses
amis ;
il a comblé de faveurs des ligueurs ralliés et laissé choir
des protestants qui l'ont soutenu dans l'adversité.
L'auteur
assène des vérités incontestables , sans souci d'épargner le roi
défunt :
"Tu as perdu les tiens , faict tes haineux tes maistres ,
Esté dur aux loyaux, trop pitoyable aux
traistres." Dans la péro
raison, il apostrophe
la reine mère, Marie de Médicis, dont les
huguenots ont tout
à craindre , car elle est sous l'influence du
parti espagnol et des jésuites.
La mort d'Henri IV fait renaître l'homme d'action et le
chef militaire
A
u XVI e siècle , on appelle stances des poèmes lyriques
d'inspiration religieuse, morale ou élégiaque.
Composé
d'une soixantaine de strophes de six vers (soit des sixains), ce
discours fut commencé sous le coup de l'événement de l'assas
sinat d'Henri
IV par Ravaillac en 1610 ; cet attentat aurait été
prédit
à l 'auteur par un de ses familiers.
On fit grief à d'Au
bigné de
1 'extrême sévérité avec laquelle il juge son ancien
maître à qui
il consacra des années de sa vie.
D'Aubigné sou
ligne l'ingratitude du monarque à l'égard des fidèles qui l'ai
dèrent à conquérir le royaume .
Le militant du protestantisme
qu'il est n'admit jamais l'abjuration, le "Paris vaut bien une
messe " qui porta Henri sur le trône.
Son amertume s'exprime
avec violence et causticité , férocité , presque.
Ce poème
témoigne des relations passionnelles qu' il entretint avec le roi
et de la cruelle déception d'
un compagnon de route qui, lui,
resta attaché
à sa foi..
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