Jung, Carl Gustav - savants et scientifiques.

Jung, Carl Gustav - savants et scientifiques. 1 PRÉSENTATION Jung, Carl Gustav (1875-1961), psychiatre suisse fondateur de l'école de psychologie analytique, basée sur l'existence de l'inconscient collectif. Carl Jung a réinterprété l'oeuvre et la théorie psychanalytique de Sigmund Freud en considérant les troubles mentaux et émotionnels comme les signes de la recherche d'une unité personnelle et spirituelle. 2 LA LIBIDO : UNE ÉNERGIE CRÉATRICE Né à Kesswil, en Suisse, d'un père pasteur protestant, Carl Jung développe pendant son enfance solitaire une tendance au rêve et une activité fantasmatique qui vont exercer une influence importante sur son oeuvre. Après l'obtention de son diplôme de médecine psychiatrique en 1902 à l'université de Bâle, et muni d'une solide culture en biologie, en zoologie, en paléontologie et en archéologie, il devient assistant à la clinique psychiatrique du Burghölzli (université de Zurich) en 1900. Il commence ses travaux sur l'association verbale avec des patients schizophrènes (il est le premier à utiliser la psychanalyse dans le traitement des psychoses). À partir des réponses du patient à des stimuli verbaux, de leurs temps de réaction et des émotions qui les accompagnent, Jung met au jour ce qu'il désigne par le terme de « complexes « ; c'est-à-dire des ensembles structurés de représentations et de souvenirs à forte charge affective. Ses travaux sur les associations de mots sont à l'origine de sa rencontre avec Freud, en 1907. Il noue avec lui une forte relation intellectuelle et amicale, qui prend fin en 1913 en raison d'importants conflits théoriques. En effet, dans Psychologie de l'inconscient et Métamorphoses et Symboles de la libido (1912), Jung s'éloigne de l'interprétation freudienne, exclusivement sexuelle, de la libido. Il propose une explication des motivations humaines à partir de la notion plus large d'énergie créatrice, ou énergie vitale, qui comprend l'ensemble des instincts, depuis la faim jusqu'au besoin de culture. Jung abandonne alors la présidence de l'International Psychoanalytical Association (IPA) et cofonde le mouvement de la psychologie analytique, à la fois cadre théorique et pratique thérapeutique. Cette « psychologie des profondeurs « vise à percer la complexité de l'âme humaine, du psychisme, dans sa totalité. 3 LE DÉVELOPPEMENT PSYCHIQUE DE L'INDIVIDU Dès lors, Jung développe ses théories en utilisant sa grande connaissance de la mythologie et de l'histoire, ses voyages et ses études sur les cultures au Nouveau-Mexique, en Inde et au Kenya, ainsi que les rêves et fantasmes de son enfance. En 1921, il publie un ouvrage majeur, Types psychologiques, dans lequel il propose la distinction désormais célèbre entre les types de personnalité « introvertie « (avec une libido orientée vers la vie intérieure) et « extravertie « (avec une libido tournée vers le monde extérieur). Il complète cette dichotomie par quatre fonctions d'orientation du conscient, plus ou moins présentes chez chaque individu : la sensation, la pensée, l'intuition et le sentiment. Dans Dialectique du Moi et de l'inconscient, son ouvrage le plus complet (publié en 1933), il expose les liens entre le conscient (le moi) et l'inconscient (qui possède une dimension dynamique de croissance, alors que Freud le considère comme une instance de refoulement). Le dialogue entre conscient et inconscient doit permettre le processus d'individuation, c'est-à-dire l'évolution de l'individu vers sa personnalité globale. La qualité de ce dialogue dépend notamment d'un autre dialogue, celui entre la « persona « et l'« ombre «, la persona correspondant à l'image personnelle et sociale, et l'ombre à la partie inconsciente de la personnalité. 4 L'INCONSCIENT COLLECTIF L'idée centrale de l'oeuvre de Jung concerne la distinction entre l'inconscient personnel, ensemble des sentiments et pensées refoulés pendant la vie de l'individu, et l'inconscient collectif. Regroupant les sentiments, les pensées et la mémoire ancestrale de l'humanité, hérités de l'évolution de l'espèce humaine, l'inconscient collectif associe un ensemble d'« archétypes «. Ces archétypes sont de grandes figures au profond sens symbolique, qu'on retrouve universellement dans les religions, les mythes, les légendes et le folklore. Ils s'expriment également dans les fantasmes, les rêves et les symptômes névrotiques. Parmi les principaux archétypes présentés par Jung dans son oeuvre, figurent la « grande mère «, donneuse de vie, consolante mais aussi dévorante ; le « vieux sage «, chargé de nous épargner les erreurs par les fruits de l'expérience ; l'« anima «, c'est-à-dire la nature féminine inscrite dans l'inconscient de l'homme, et l'« animus «, son équivalent masculin dans l'inconscient féminin. Les archétypes ne sont pas directement accessibles consciemment, mais s'animent, sous l'influence des expériences de la vie, dans les rêves ou les comportements. Ils s'expriment par exemple dans la confrontation à la mort, les décisions importantes ou le choix d'un conjoint. L'approche thérapeutique de Jung vise donc à considérer les différentes facettes de la personnalité dans une perspective spirituelle, voire mystique. Critiquée sur ces points par les freudiens orthodoxes, l'oeuvre de Jung est très influente au cours du XXe siècle, et le « jungisme « reste bien implanté en Amérique latine, en Italie et dans le monde anglo-saxon. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.