Jules verne, voyage au centre de la terre
Publié le 24/02/2011
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Nous allons analyser le titre Voyage au centre de la Terre, l’œuvre mythique de Jules Verne.
En lisant le mot « Voyage » dans le titre, nous pouvons dans un premier temps dégager la fonction informative. Voyage signifie que les protagonistes partent loin du lieu où ils vivent, donc ce livre est un roman d’aventure. Puis, en lisant « au centre de la Terre », ce qui au XIXe siècle est impossible relève d’un registre fantastique.
Ainsi, juste en lisant le titre, nous pouvons déduire que « Voyage au centre de la Terre » est un roman de science fiction
Comme à l’habitude de Jules Verne, le roman est mélange de données scientifique et d’aventure. Dans son roman, Jules Verne met en scène trois protagonistes.
À une première lecture, les personnages, même si Jules Verne a prit soin d'insérer des descriptions pour les présenter, n’ont que des traits caricaturaux, paraissent proches de la marionnette, sans épaisseur psychologique réelle, figés dans deux ou trois comportements types qui ponctuent le récit comme certaines formules lexicalisées des contes. Pourtant, les figures des trois héros sont parmi les mieux campées d’entre ses personnages, psychologiquement cohérentes, s’équilibrant avec bonheur dans une opposition pleine de mesure et d’humour.
Hans, figure quasi muette et tutélaire qui résout toutes les difficultés matérielles sans cesser de veiller sur Axel, est évidemment le moins actualisé, Jules Verne le présentant comme libre de tout affect : «Dans ce monde sa philosophie ne pouvait être ni étonnée ni troublée.»
Lidenbrock est un savant original, qui vit uniquement sur le mode de la connaissance intellectuelle, avec tous les clichés que suppose cette imagerie, physiquement et psychiquement : «nez aimanté », « enjambements mathématiques» (pages 5-7), bégaiement qui trahit son inaptitude au contact direct avec I'autre. Durant tout le voyage, son comportement ne se dément jamais : sa passion scientifique s'exprime par un entêtement que seule l'affection pour son neveu vient parfois corriger : «Il fallait de telles épreuves pour provoquer chez le professeur un pareil épanchement». Pourtant, il dissimule sous les apparences d'un rat de bibliothèque un formidable aventurier rompu à toutes les performances physiques et prêt à toutes les audaces. Il manifeste aussi, avec une hâte toujours plus accentuée, une volonté de résistance et de domination : «Je ne céderai pas, je ne reculerai pas d'une ligne, et nous verrons qui I'emportera, de I'homme ou de la nature...» (Page 299)
Axel est le personnage le plus riche, le plus ambigu. Comme il est le narrateur de l'histoire, nous le voyons tantôt vivre l'aventure dans l'effroi et I'inconscience, tantôt avoir un regard «mûri» par les épreuves. Mais, s'il voit, nul ne le voit ; il n'est jamais décrit. Cependant, on constate que ce voyage est pour lui l’occasion d’une métamorphose psychologique. Dans les premières pages du roman, il se décrit comme un être dominé : «Mon oncle ne laissait pas d'être riche », « La maison lui appartenait, contenant et contenu. Le contenu, c'était moi» (page 7). Il n'est encore qu'un enfant qui tremble devant la figure idéale du père qu'incarne pour lui Lidenbrock : «Il n'y avait qu'à obéir. Je me précipitai dans son cabinet.» (Page 9). La descente dans les profondeurs, les épreuves solitaires du labyrinthe et de la grotte, de la solitude, du noir et de la mort, sont la traversée de tout une agglutination d'instincts, d'émotions, de processus intérieurs inexploités, inconscients. Il fait une douloureuse expérience du moi dans la grotte : «Enfin une dernière lueur trembla dans la lampe. Je la suivis, je l'aspirai du regard, je concentrai sur elle toute la puissance de mes yeux, comme sur la dernière sensation de lumière qu'il leur fût donné d'éprouver, et je demeurai plongé dans les ténèbres immenses. Quel cri terrible m'échappa ! Sur terre, au milieu des plus profondes nuits, la lumière n'abandonne jamais entièrement ses droits ! Elle est diffuse, elle est subtile, mais, si peu qu'il en reste, la rétine de l'oeil finit par la percevoir ! Ici, rien. L'ombre absolue faisait de moi un aveugle dans toute I'acception du mot.» Mais Axel survit à cette mort initiatique ; il quitte la grotte pour déboucher dans la lumière : «D'abord, je ne vis rien. Mes yeux déshabitués de la lumière se fermèrent brusquement. Lorsque je pus les rouvrir,je demeurai encore plus stupéfait qu'émerveillé. La mer ! m'écriai-je.On concevra sans peine qu'après un emprisonnement de quarante-sept jours dans une étroite galerie, c'était une jouissance infinie que d'aspirer cette brise chargée d'humides émanations salines. Aussi n'eus-je point à me repentir d'avoir quitté ma grotte obscure.» Après la mort symbolique, il connaît la guérison et la renaissance à une nouvelle vie, le sacrement du baptême en se baignant nu dans les eaux de cette mer : «Le lendemain, je me réveillai complètement guéri. Je pensai qu'un bain me serait très salutaire, et j'allai me plonger pendant quelques minutes dans les eaux de cette Méditerranée.» (Page 245) Le bain est comme la poussée instinctive vers I'individuation : en se dépouillant de ses vêtements, il quitte le personnage public qu'on joue et qui recouvre une vérité nue plus mouvante. On retrouve cette nudité dans I'expulsion finale qui est la dernière épreuve. Il réalise alors ce qui avait été annoncé dès le début du roman par Graüben : «’’Au retour, Axel, tu seras un homme, son égal, libre de parler, libre d’agir, libre enfin de...’’ La jeune fille rougissante n'acheva pas.» (Page 59). Ce personnage falot a donc connu, dans le ventre de la Terre, une seconde naissance qui fera de lui un compagnon digne de Graüben.
L’histoire se passe au XIXe siècle en 1863. Jules Verne commence l’intrigue le 24 mai 1863 à Hambourg en Allemagne dans la maison du Professeur Linderbock qui fait l’acquisition du manuscrit d’un sage islandaise dans lequel il trouve un cryptogramme composé de rune. A l’aide d’Axel, son neveu, il parvient à le déchiffrer. Il s’agit d’une révélation d’un obscur alchimiste qui prétend avoir trouvé un passage menant au centre de
la Terre. Le professeur Otto Lidenbrock est un homme enthousiaste et impétueux. Il décide de partir dès le lendemain pour l’Islande emmenant avec lui son neveu Axel, beaucoup plus réticent
Avant d’arriver à Reykjavik en Islande, Otto Linderbrock et Axel passe par la ligne de chemin de fer qui devait les conduire au rivage des Belt. En moins de vingt minutes de trajet, ils entraient sur le territoire du Holstein. Ensuite ils arrivent à Kiel, un petit village à deux pas de la mer. Puis, ils embarquèrent dans le bateau « Ellenora » pour aller à Copenhague au Danemark. Ils arrivent enfin en Islande. À Reykjavik, ils engagent un chasseur d’eider nommé Hans Bjelke, qui sera leur guide. Les trois hommes voyagent jusqu’au pied du volcan Sneffels, et en font l’ascension le 28 Juin 1863. Ils sortent alors du volcan Stromboli en Sicile le 28 Août 1863. Avant de rentrer chez eux en Allemagne ils passent par Marseille en France. Ils retrouvent leur maison le 9 Septembre 1863. Ainsi le voyage a duré 3 mois et 7 jours.
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