jugement (philosophie) - philosophie.
Publié le 08/05/2013
Extrait du document


«
prétendait.
Mais, pour ne s’en tenir qu’à l’explicitation de la faculté de sentir, Kant devait paradoxalement mettre un terme à la carrière du beau.
En effet, « pour distinguer si quelque chose est beau ou non, nous ne rapportons pas la représentation à
l’objet au moyen de l’entendement en vue d’une connaissance », comme dans le jugement logique ou déterminant , « mais nous la rapportons par l’imagination (peut-être liée à l’entendement) » au sentiment de plaisir et déplaisir du sujet, c’est-à-
dire à sa faculté de juger réfléchissante, comme plaisir pris « à l’harmonie des facultés de connaître », lequel précède le plaisir relatif à l’objet (artefactuel ou naturel).
Ce jugement, subjectif mais impersonnel, ne « désigne rien dans l’objet » sinon
une occasion adventice de s’apprécier comme tel.
Par là, le beau ne s’entend plus par rapport à l’objet, mais sous le rapport du sujet à lui-même, autorisant du même coup tout le subjectivisme ou l’individualisme dont se réclameront les artistes par la
suite, des romantiques aux artistes contemporains y compris.
5 THÈSES CONTEMPORAINES
Les vues kantiennes, notamment au regard de la distinction entre les jugements dits synthétiques et analytiques ont été remises en question par le logicien américain Quine, lequel prend le relais, fut-il critique, du nominalisme logique du Cercle de
Vienne dans sa quête positiviste d’une tautologique combinatoire dont le sujet est exclu autant que faire se peut.
Or, « dans cette interprétation, écrit Piaget, les structures logico-mathématiques demeurent synthétiques, comme l’étaient les
mathématiques dans la tradition kantienne, et il est difficile de voir en quoi la 'tautologie' des positivistes contredit cette supposition », car elle ne fait jamais, à l’instar de Kant lui-même, que remettre en question le jugement comme « représentation
d’un rapport entre deux concepts » ; du reste, un Hintikka aura rappelé au bon souvenir des logiciens la pertinence des vues kantiennes sur le jugement synthétique.
D’autre part, si en écrivant par exemple, « juger d’une manière active, c’est engendrer des objets de pensée, des formations catégoriales » Husserl ne fait que développer les attendus du subjectivisme (kantien) impliqués dans toute philosophie du
sujet, reste à envisager le cas de Freud notamment, selon qui la « fonction du jugement » s’intègre dans l’économie des pulsions.
Ici, la fonction de prédication est assimilée à la prédation (ou conduite appétitive), comme l’attestent les alternatives de
l’introjection et de l’expulsion (oralité), de l’incursion et du retrait (territorialité), sur laquelle se décalque celle du conscient et du refoulé au niveau psychique ; les formes logiques (jugements positifs ou négatifs), dès lors, ne seraient que des
perlaborations a posteriori d’affects primitifs.
C’est là une hypothèse que l’épistémologue contemporain René Thom, par exemple, reprend aujourd’hui à son compte, dans l’exemple de l’oiseau fasciné par le serpent en tant que forme archétypique du ver : « mais la taille du serpent fait de lui le
prédateur d’où s’ensuit 'la paralysie du jugement' de l’oiseau...
» qu’il compare à la crise en général.
Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.
Tous droits réservés..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Que pensez-vous de ce jugement de Karl Jaspers: "La philosophie sape l'ordre,elle stimule l'esprit d'indépendance et par là,d'indignation et de révolte,elle trompe et détourne l'homme de sa tâche réelle" ?
- « Les Fables de La Fontaine sont plutôt la philosophie dure, froide et égoïste du vieillard, que la philosophie aimante, généreuse, naïve et bonne d'un enfant », écrit, en 1849, Lamartine dans la préface à la réédition de ses Premières méditations. Vous commenterez ce jugement en vous appuyant sur les fables que vous avez étudiées. ?
- LE JUGEMENT (cours de philosophie)
- Henry Miller écrit : « A quoi servent les livres, s'ils ne nous ramènent pas vers la vie ?... Notre espoir à tous, en prenant un livre, est de rencontrer un homme selon notre coeur, de vivre des tragédies et des joies que nous n'avons pas le courage de provoquer nous-mêmes, de rêver des rêves qui rendent la vie plus passionnante, peut-être aussi de découvrir une philosophie de l'existence qui nous rende plus capables d'affronter les problèmes et les épreuves qui nous assaillent. » En v
- Vous commenterez ce jugement de Sainte-Beuve sur Montaigne : « Ce n'est pas un système de philosophie, ni même avant tout un sceptique, mais la nature... la nature au complet sans la grâce » (Port-Royal). ?