Jorge Semprun - L'Écriture Ou La Vie
Publié le 29/07/2010
Extrait du document
Le texte soumis à mon étude est un texte de Jorge Semprun, L'Ecriture ou la Vie. Jorge Semprun est né le 10 décembre 1923 à Madrid. Lui et sa famille s'exile en France lors de la guerre d'Espagne. En 1941, Jorge Semprun rejoint l'organisation communiste de Résistance des Francs Tireurs et Partisans. Il sera arrêté par la Gestapo en 1943 et déporté au camp de concentration de Buchenwald. Il rentrera à Paris en 1945. Il écrira plusieurs ouvrages autobiographique sur son expérience des camps de concentration comme Le Grand Voyage en 1963 et Quel beau dimanche ! en 1980. L'Ecriture ou la Vie est publié en 1994, Jorge Semprun aura modifié 7 fois son ouvrage avant de le publier. Ce récit autobiographique mêle à la fois le témoignage de son expérience et l'exorcisation de ses sentiments face à l'horreur vécue dans le camp de concentration de Buchenwald. Dès la lecture du titre L'écriture ou la Vie on comprend la souffrance qu'il a enduré pour écrire ce livre. Dans ce titre on peut penser qu'il a voulu comparer l'écriture à la mort, car écrire l'oblige à se replonger dans ses souvenirs ce qui lui faisait revivre cette terrible épreuve des camps. Dès le début du texte on comprend que Jorge Semprun aimerait tirer un trait sur ses douloureux moments passés dans les camps de concentration car l'extrait commence avec : " J'avais mis de côtés les pages écrites ce jour là. " ( l.1 ) le fait qu'il utilise " mis de côté " et non ranger donne cette sensation qu'il voudrait pouvoir mettre de te côté cette partie de sa vie. Mais dès la phrase suivante on se rend compte que ce n'est pas possible car il ne peut s'empêcher de les relire " J'en relus les premières lignes " ( l.1 ). Malgré tout le fait qu'il ne relise que les première lignes montre à quel point c'est difficile pour lui de replonger dans toute cette souffrance. La première phrase qu'il lit sont rédigées au présent, " sont " ( l.3 ), " je me vois " ( l.3 ). Ce choix nous révèle que quand il écrit, il se replonge entièrement dans le passé. Cela nous laisse deviné le mal être ressenti par Jorge Semprun et nous fait comprendre à quel point la rédaction de sa vie dans les camps de concentration est douloureuse. Il nous laisse entrevoir l'horreur de sa vie là bas avec le champs lexical de l'horreur dans un premier temps avec " effroi " ( l. 4 ) et " épouvante " puis dans un second temps avec celui de la maigreur : " maigreur croissante " ( l.6 ), " corps dérisoire " ( l.7 ), " pommettes saillantes " ( l.8 ) -> visage maigre donc pommettes ressorte, " le creux " ( l.7 ). L'hyperbole " je vivais sans visage " ( l.5 ) donne l'impression qu'il n'est plus lui car le visage est un des éléments qui singularise chaque être humain, car on a pas tous la même tête. Jorge Semprun nous annonce que ce n'est pas le premier livre qu'il écrit sur cette expérience avec " Un autre livre " ( l.9 ) ainsi qu'à la ligne 23 " tel avait été le cas pour Quel beau dimanche ! mais il nous dit aussi qu'il vas mettre du temps à écrire cet ouvrage. L'utilisation du verbe mûrir pour parler de son livre ( l. 10, 11 ) le confirme car on se sert du verbe murir pour les fruits et que les fruits prennent un certain temps avant d'être mûr. De plus il ajoute " De commencer à naitre, du moins " ( l.9 ) après " un autre livre venait de naitre " ( l.9 ) ce qui conforte cette hypothèse. Cette rectification insiste à nouveau sur la douloureuse épreuve qu'il vit quand il écrit ses lignes ce qui est la cause de la lenteur de son écriture. D'ailleurs le fait qu'il s'étende sur le sujet des livres et de leur temps d'écriture ( l. 10 à 13 ) nous donne l'impression qu'il veut contourner le sujet pendant quelques instants, qu'il essaye de " gagner du temps " pour ne pas se replonger immédiatement dans son passé douloureux. Jorge Semprun veut tirer un trait sur cette expérience " Je m'obstine à les abandonner " ( l.21 ) le fait qu'il utilise le verbe obstiner montre à quel point il s'entête pour effacer ses souvenirs difficile néanmoins la fin de la phrase " à les réécrire " montre qu'il veut tout de même écrire ce qu'il à vécu, s'en doute dans le but de se libérer de son passé. La personnification de ses souvenirs " Ils s'obstinent à revenir à moi " ( l. 21 ) donne à la fois une impression de violence avec la reprise du verbe obstiner mais donne aussi une impression d'omniprésence, comme si son passé le hantait quoi qu'il fasse. Le fait qu'il écrive ensuite " pour être écrits jusqu'au bout de la souffrance qu'ils imposent " ( l.21 ) révèle que malgré ses anciens écrits sur cette période sombre de sa vie, il n'est jamais allez jusqu'au bout, il n'a jamais tout raconter. Et " au bout de la souffrance " indique qu'une fois qu'il aura révéler tout son passé il sera enfin libérer d'où l'utilisation de " au bout " qui marque la fin. Néanmoins la ligne 26 " Quoi qu'il en advint, je mis ces pages de coté " révèle que malgré tout il n'est pas encore près à poursuivre ses écrits. Jorge Semprun nous démontre la singularité de son oeuvre avec " n'était pas à mon habitude " ( l.26 ) quand il parle de la rapidité à laquelle il a trouvé le titre de son oeuvre. Il écrit se titre en gras ( l. 26 ) et dans l'extrait le tape en majuscule ce qui donne une forte impression. Malgré tout on décèle qu'il a changé le titre de départ qui était " L'écriture ou la mort ". Le fait qu'il est changé la mort par la vie laisse sous entendre qu'il a changé d'état d'esprit entre le moment ou il a écrit son livre et celui ou il l'a publié. On peut en déduire qu'à la fin de le rédaction son ouvrage il a réussi à se libérer et à re-vivre et ça grâce à l'écriture. Cet extrait nous révèle à quel point la douloureuse expérience des camps de concentration laisse une marque indélébile car Jorge Semprun a rédigé cet ouvrage 50 ans après sa détention et malgré tout on ressent toute la souffrance qu'il vit encore en dépit de toutes ses années passées.
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