jeunesse, littérature pour la - littérature.
Publié le 28/04/2013
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filles.
Les Mémoires d’un âne rapporte à lui seul plus de trois millions or, et la comtesse de Ségur doit écrire deux romans par an jusqu’en 1871 ( les Petites Filles modèles, 1859 ; les Malheurs de Sophie, la Fortune de Gaspard, 1864 ; Un bon petit
diable, 1865 ; le Général Dourakine, 1866), tous illustrés par de grands artistes, parmi lesquels figure Gustave Doré.
Sans doute ce succès s’explique-t-il d’abord par la nature des intrigues qui composent ces ouvrages.
Malgré leur mièvrerie apparente
et leur cruauté, l’univers qu’ils évoquent est réaliste : désormais l’enfant-lecteur peut s’identifier aux enfants-héros.
3. 4 La volonté d’instruire
Le développement de l’instruction primaire ( voir histoire de l’enseignement) s’accompagne de l’émergence d’une littérature documentaire d’information scientifique et technique, qui se développe parallèlement à la littérature d’imagination.
Ce
contexte éducatif est à l’origine de la célèbre revue le Magasin illustré d’éducation et de récréation, fondée par Pierre Jules Hetzel.
Le premier numéro paraît en 1864.
Pas moins de trente-huit ouvrages illustrés de 5 000 dessins vont paraître par le
biais de cette revue.
Autour d’Hetzel, les écrivains sont groupés selon leur spécialité : Jean Macé se consacre aux livres scientifiques et instructifs, Jules Verne au roman d’aventures, Jules Sandeau et Hector Malot aux romans « domestiques ».
L’édition pour la jeunesse progresse au point de permettre à Hetzel de renoncer dès 1872, à l’exception de quelques œuvres, à tout ce qui ne concerne pas l’enfance et la jeunesse.
Le livre pour enfants est définitivement passé dans les mœurs.
3. 5 Un phénomène mondial
À l’étranger, la littérature pour la jeunesse se développe également, et plusieurs écrivains se tournent vers ce nouveau public.
Au Royaume-Uni, Lewis Carroll publie ainsi les Aventures d’Alice au pays des merveilles en 1865 et sa suite, De l’autre côté
du miroir, en 1872.
Comme ces ouvrages, l'Île au trésor de Robert Louis Stevenson (1883) et le Livre de la jungle de Rudyard Kipling (1894) sont devenus des classiques.
De même apparaissent aujourd’hui comme des chefs-d’œuvre de la littérature
pour la jeunesse Heidi (1880) de l’écrivain suisse Johanna Spyri, dont l’héroïne est une petite fille pleine d’allant vivant dans les Alpes suisses ; les Aventures de Pinocchio (1881-1883) de l’Italien Carlo Collodi, texte à visée ouvertement éducative qui
relate les malheurs d’une poupée de bois qui fait les quatre cents coups mais parvient finalement à devenir un enfant ; ou encore le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson (1906-1907) de Selma Lagerlöf, écrit directement pour le public scolaire, dont
le personnage principal traverse la Suède sur le dos d’une oie.
Le regain d’intérêt pour le folklore enrichit, comme au temps de la culture orale, le registre des mythes, des légendes et des histoires merveilleuses.
Dans cette veine, les frères Grimm
composent des recueils de contes qui sont publiés entre 1812 et 1815 et traduits dans le monde entier (Contes de Grimm). Les enfants ne cessent pas, pour autant, de lire les œuvres prévues à l’origine pour les adultes.
Aussi les romans de chevalerie
de Walter Scott font-ils les délices de bon nombre de jeunes lecteurs.
Il en va de même pour certains récits de James Fenimore Cooper ou d’Alexandre Dumas (le Comte de Monte-Cristo, les Trois Mousquetaires…), ou encore pour les récits policiers
(séries des Sherlock Holmes d’Arthur Conan Doyle).
Ils montrent une fois de plus combien le développement de la littérature populaire et celui de la littérature pour la jeunesse sont intimement liés.
3. 6 Les livres illustrés
Progressivement, l’importance de l’image est prise en considération, et une tradition du livre illustré pour enfants se développe.
Des écrivains, véritables précurseurs de la bande dessinée, commencent à agrémenter leurs récits de vignettes.
Le texte
n’est pas intégré à l’image mais figure généralement dessous.
En Allemagne, Wilhelm Busch met en images, dès 1860, l’histoire d’une souris qui perturbe le repos des braves gens ; mais ce sont surtout les aventures de deux garnements, Max et
Maurice, publiées en 1865, qui font sa célébrité.
En France, Christophe compose à partir de 1873 des récits illustrés : la Famille Fenouillard, 1889-1893 ; les Aventures du sapeur Camember, 1890-1896 ; le Savant Cosinus, 1893-1899 .
3. 7 Les premiers périodiques pour enfants
Les premiers périodiques pour enfants jouent un rôle actif dans le développement de la littérature pour la jeunesse, et leur influence reste tangible jusqu’au début du XXe siècle.
En 1775, en Allemagne, Christian-Felix Weiss lance à Leipzig Der Kinderfreund (littéralement « l’ami des enfants ») ; ce journal a pour but d’amuser les enfants et de les amener naturellement à être vertueux.
Rapidement, les titres proposés
deviennent de plus en plus « soporifiques » (Ô douce et chère application ; Enfant, ressemble à l’abeille), et le succès de cet auteur s’estompe.
En France, les publications pour la jeunesse se multiplient au fil des années : l’Ami des enfants (1782), d’André Berquin ; le Portefeuille des enfants (1783), d’Antonin Duchesne et Auguste Savinien ; le Portefeuille récréatif (1791), le Courrier des
enfants (1795), le Courrier des adolescents (1797), le Dimanche ou Récréation de la jeunesse (1815).
Durant toute cette période, le lectorat se limite aux enfants riches, bourgeois ou aristocrates.
Malgré l’accroissement du public potentiel dû aux
progrès de l’instruction primaire, le journal pour enfants reste un privilège.
Au fil du XIXe siècle, le contenu rédactionnel des journaux pour les jeunes évolue ; il prend en compte les goûts des lecteurs (histoires divertissantes) et s’adapte aux nouvelles méthodes commerciales en vigueur dans la presse adulte (recours à la
publicité).
L’écrivain Jules Janin définit l’idée du journal moderne pour enfants dans le premier éditorial du Journal des enfants, lancé par Eugène Foa en 1832 : « Dans un siècle où tout se fait par les journaux, nous voulons que les enfants aient leur
journal.[…] Nous voulons un journal tout simplement écrit, un enseignement progressif, une littérature facile, des enseignements paternels… Les hommes, les meilleurs de la littérature contemporaine, nous ont tous promis leur concours ».
En effet,
ce périodique offre des histoires écrites par de grands auteurs : Charles Nodier, Désiré Nisard, Chateaubriand, Alfred de Musset, Jules Janin, Louis Desnoyers.
Dans le même esprit, Hachette publie en 1857 un nouvel hebdomadaire pour enfants, la Semaine des enfants. Il est mis en vente au prix compétitif de dix centimes le numéro.
Ce journal se propose d’enseigner en retenant l’attention du jeune lecteur
par des jeux et des histoires.
Il remplit de surcroît une fonction commerciale de premier ordre, puisqu’il permet à son éditeur de se renseigner sur les goûts du lectorat avant de publier des récits sous la forme de livres.
Tous les ouvrages de la
comtesse de Ségur paraissent ainsi dans cet hebdomadaire avant leur publication en volumes.
En Italie, Martini lance en 1881 un Journal des enfants, où paraît en feuilleton l’ Histoire d’un pantin, de Carlo Collodi, qui devient deux ans plus tard, publié en volume, les Aventures de Pinocchio.
Ce n’est cependant qu’à la toute fin du XIXe siècle que les journaux pour les jeunes prennent un essor véritable, cela pour deux raisons : d’abord parce que l’évolution des techniques d’édition permet alors de lancer sur le marché des feuilles à moindre
coût et accessibles à un large public ; ensuite parce qu’apparaît à cette période un gisement de nouveaux lecteurs formés par l’école gratuite et obligatoire.
4 LA LITTÉRATURE POUR LA JEUNESSE AU XX E SIÈCLE.
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