JEAN STAROBINSKI, Jean-Jacques Rousseau, La Transparence et l'Obstacle
Publié le 22/02/2012
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La conscience se tourne vers un monde antérieur, dont elle aperçoit tout ensemble qu'il lui a appartenu et qu'il est à jamais perdu. Au moment où le bonheur enfantin lui échappe, elle reconnaît le prix infini de ce bonheur interdit. Il ne lui reste plus alors qu'à construire poétiquement le mythe de l'époque révolue : autrefois, avant que le voile ne se soit interposé entre le monde et nous, il y avait des « dieux qui lisaient dans nos coeurs », et rien n'altérait la transparence et l'évidence des âmes. Nous demeurions avec la vérité. Dans la biographie personnelle comme dans l'histoire de l'humanité, ce temps est situé plus près de la naissance, au voisinage de l'origine. Rousseau est l'un des premiers écrivains (il faudrait dire poètes) qui aient repris le mythe platonicien de l'exil et du retour pour l'orienter vers l'état d'enfance et non plus vers une patrie céleste.
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- Dans l'avant-propos de Jean-Jacques Rousseau, la transparence et l'obstacle, Jean Starobinski écrit : « Rousseau désire la communication et la transparence des coeurs ; mais il est frustré dans son attente, et, choisissant la voie contraire, il accepte et suscite l'obstacle, qui lui permet de se replier dans la résignation passive et dans la certitude de son innocence. » Vous expliquerez ces réflexions en les illustrant d'exemples précis empruntés aux quatre premiers livres des Confess
- LA Transparence et l’Obstacle : ROUSSEAU LU PAR JEAN STAROBINSKI
- Jean Starobinski : « Rousseau désire la communication et la transparence des coeurs ; mais il est frustré dans son attente, et, choisissant la voie contraire, il accepte et suscite l'obstacle, qui lui permet de se replier dans la résignation passive et dans la certitude de son innocence. »
- Jean Starobinski, dans La Transparence et l'Obstacle, écrit à propos du souvenir dans Les Confessions : « Le souvenir se présente souvent comme une émotion plus intense, il possède une acuité beaucoup plus bouleversante que l'impression originale. C'est pourquoi le passé, loin de s'estomper dans la mémoire, s'y amplifie et gagne une résonance plus profonde. » Vous commenterez et justifierez ce point de vue.
- TEXTE D’ETUDE : Jean-Jacques Rousseau, Emile ou De l’Education, 1762, chapitre III