Jean-Paul Sartre s'était posé la question suivante : « Que signifie la littérature dans un monde qui a faim ? » Vous essaierez de donner une réponse personnelle à cette question en vous appuyant sur des exemples précis.
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
Ce sujet se rattache directement au problème de l'engagement.
Il fut un temps où cette question de l'engagement revenait dans une proportion de presque 50 % dans les sujets d'examen, mais la mode a changé. Pourtant, elle réapparaît à l'occasion. Par ailleurs, on est souvent amené à évoquer cette question dans un sujet de caractère plus général.
Il faut dans la définition de l'engagement insister sur le fait qu'il s'agit des luttes politiques du moment et non d'un avenir lointain. On notera aussi que Sartre a évolué sur ce rôle politique de l'écrivain. Vers la fin de sa vie, il ne croyait plus beaucoup à ses thèses de l'après-guerre sur la littérature engagée.
Il semble bien que des écrivains comme Hugo — par leurs oeuvres ou par leur action extra-littéraire aient contribué à faire évoluer les conditions de vie de leurs compatriotes. Plus près de nous, on pourrait évoquer Soljenitsyne ou Havel.
Cependant, il reste toujours important de distinguer la propagande et la littérature. L'oeuvre de propagande est monosémique (elle n'a qu'un seul sens facile à percevoir). L'oeuvre littéraire est ouverte, polysémique, susceptible de multiples interprétations.
Il est intéressant sur ce point de constater que l'oeuvre la plus populaire de Sartre est Huis clos qui n'est en rien une oeuvre engagée.
Sur l'opposition entre propagande et littérature, l'anecdote qui suit est éclairante. La pièce d'Ionesco, Rhinocéros, devait être jouée en URSS. Mais on demanda à Ionesco quelques modifications pour que le public comprenne bien qu'il s'agissait du fascisme. Ionesco s'y refusant, le spectacle fut annulé.
Liens utiles
- A la question qui lui avait été posée : «Que peut la littérature?», Jean-Paul Sartre a répondu : «En face d'un enfant qui meurt, La Nausée ne fait pas le poids. » Vous direz, d'après votre expérience personnelle de la littérature, ce que vous pensez de la réponse de Sartre.
- Dans Les Mots, Jean-Paul Sartre écrit : « Longtemps j’ai pris ma plume pour une épée. » Vous direz si vous partagez l’idée qu’a pu se faire Sartre de la littérature en vous appuyant sur des exemples précis pris dans vos lectures.
- Dans Qu’est-ce que la littérature , Jean-Paul SARTRE écrit que la poésie ne se sert pas des mots de la même manière que la prose : « Et même, elle ne s’en sert pas du tout ; je dirais plutôt qu’elle les sert… Le poète s’est retiré d’un seul coup du langage instrument ; il a choisi une fois pour toutes l’attitude poétique qui considère les mots comme des choses et non comme des signes. » Vous commenterez ce jugement de SARTRE et analyserez, en vous appuyant sur des exemples précis, ce
- Dans Les Mots, Jean-Paul Sartre écrit : « Longtemps j'ai pris ma plume pour une épée. » Pensez-vous que la littérature soit efficace pour défendre ses idées ? En vous appuyant sur les textes du corpus, sur les oeuvres étudiées en classe et vos lectures personnelles, vous répondrez à cette question.
- Jean-Paul Sartre écrit : «J'enrage de n'être pas poète, d'être si lourdement rivé à la prose. Je voudrais pouvoir créer de ces objets étincelants et absurdes, les poèmes, pareils à un navire dans une bouteille et qui sont comme l'éternité d'un instant» (Carnets de la drôle de guerre). En appuyant votre réflexion sur des exemples précis, vous vous interrogerez sur la signification et la portée de cette définition de la poésie.