Jean de Léry
Publié le 10/05/2013
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T1 : J de Lévy, Histoire d'un voyage fait en la Terre du Brésil, 1578 Introduction Le texte proposé à notre étude est un extrait du récit « Histoire d'un voyage fait en la Terre du Brésil « écrit par J de Lévy, artisan d'origine modeste et de religion protestante qui participa à une expédition française au Brésil en 1578. Dans ce tableau du monde Sauvage, l'auteur dépeint la Nature Brésilienne et les coutumes de l'ethnie Tupinambas. Nous nous demanderons comment la description des Sauvages s'apparente à une Démonstration. Dans un premier temps, nous observerons les caractéristiques physiques des Tupinambas, notre deuxième cas mettra en évidence la mise en valeur de ce peuple appelé Sauvage. Caractéristiques physiques 1 Caractéristiques physiques Le premier paragraphe correspond à une description minutieuse du corps du Sauvage. Cette description commence par une vue d'ensemble du corps, ce que nous pouvons observer grâce au champs lexical (procédé) du corps : l4 grand, gros, petit (suite d'adjectif qualificatif), l5 stature, corps, l6 fort, robuste, replet (signe de bonne santé), dispo (vif, éveillé, gaillard), l 11 « les cheveux ni blanc ni gris « (ils ne subissent pas de dégénérescence, l15 il y a une évocation de la fontaine de Jouvence (lieu mythique symbole de d'immortalité, de perpétuel rajeunissement, purification, régénération rappelle Faust La fontaine de Jouvence, fontaine de vie, ou fontaine d'immortalité est un symbole d'immortalité ou de perpétuel rajeunissement. Cette fontaine mythique semble dériver de la mythologie biblique et classique et évoque les notions de purification et de régénération. Repris par Goethe, le docteur Faust est le héros d'un conte populaire allemand ayant qui relate le destin d'un savant, Faust, déçu par l'aporie (difficulté à résoudre un problème) à laquelle le condamne son art, contractant un pacte avec le Diable, qui lui offre une seconde vie, au prix de son âme). Ainsi est évoqué le domaine de la santé qui est la conséquence de la « bonne température « du pays, l15-17 de l'eau pure et de l'absence de maux occidentaux tels que la jalousie « le peu de soins et de soucis qu'ils ont des choses de ce monde «. Nous remarquons la dominance du présent de narration et du passé composé. Il est aussi évoqué la couleur de peau homogène « comme vous le diriez des Espagnols ou Provençaux « Ils ne sont pas présentés comme étant différents. 2 La nudité : authenticité du corps Ce qui ressort de cette description, c'est leur nudité. Dans l'imaginaire européen, la nudité symbolise un interdit (relatif à la religion= un péché) en référence au péché originel. (Que l'on trouve aussi dans les deux autres religions monothéistes). Dans ces pays, il n'existe pas le pêché de la chair. De ce fait, la nudité correspond à une façon d'être liée au climat. Mais les européens calquent leur idées et y voit de la honte. L28/29 « sans montrer aucun signe d'en avoir honte ni vergogne « Les Européens étant chréiens majorité catholique arrivent dans ces pays où il a une authenticité du corps, une osmose entre le corps et la Nature considérée comme Mère nourricière. L26 à 43 développements de la nudité cette gradation constatée dans la construction du texte est renforcé par le connecteur logique « au reste « « demeurent et vont coutumièrement aussi nus qu'ils sortent du ventre de leur mère« comparaison montrant la pureté Nous sommes bien là face à un texte du 19ème siècle. Nous avons l'impression que le corps du « sauvage « est mis en valeur Phrase de transition : nous venons d'observer les caractéristiques physiques des Tupinambas ; notre deuxième partie va montrer la mise en valeur du peuple décrit par l'auteur. mise en valeur 1/ Le Sauvage : miroir inversé de l'Européen De multiples passages mettent en exergue la dimension testimoniale de ce récit. Dès le début de l'extrait, l'auteur rappelle qu'il a vécu auprès des Tupinambas « avec lesquels j'ai demeuré et fréquenté environ un an « (l3). A plusieurs reprises, J de Lévy met en évidence la légitimité que lui donne le privilège d'avoir vu les Tupinambas (au 16ème siècle, les européen entendent parler des sauvages mais peut se sont rendu sur place ainsi y a-t-il de nombreuse légendes sue ces peuples comme le fait qu'ils seraient anthropophages).l26-27 « chose non moins étrange que difficile à croire à ceux qui ne l'ont vu « il insiste sur sa propre qualité de témoin légitime à la différence de ceux qui ne se sont jamais rendus sur place. De fait, les sauvages apparaissent comme le miroir inversé de l'européen, différent mais véritablement humain. L'auteur met ce peuple au niveau des européens par de nombreuses comparaisons et de nombreux superlatif « n'étant point plus grand, plus gros, ou plus petits de stature que nous sommes en l'Europe n'ont le corps ni monstrueux ni prodigieux à notre égard bien sont ils plus forts, plus robustes et replets « (l 4/5/6/7) La gradation ascendante (l6) « bien sont ils plus forts, plus robustes et replets, plus dispos moins sujet à maladies « rehausse leur supériorité au niveau physique (mise en valeur) l'adjectif replet (bien en cher) est une qualité car ils ont des réserves en cas de disette. De plus ils sont moins sujet aux maladies à cause de la sélection naturelles, seuls les plus robustes survivent, et leur environnement est sain, protégé, sans contamination. Ce sont les européens qui apportent les épidémies comme la syphilis. (Pelliciline). De plus, leur nudité traduit plus largement leur virginité (pureté, innocence). Il n'a pas connaissance des vices et des mauvaises passions à la différence de l'européen. Ils ne présentent aucun des 7 pêchés capitaux : gourmandise (ils mangent pour vivre), l'avarice (il n'y a pas d'argent troc et collectivité), la paresse (pas le choix), l'envie (tout est à tout le monde polygamie) ni luxure ou orgueil. Ils ne connaissaient pas les péchés mais les européen leur ont apportés. 2/Prise de position de l'auteur Jean de Lévy conteste la vision stéréotypée que peuvent avoir les européens des sauvages. Il remet ainsi en questions plusieurs légendes qui circulent en France par voie d'imprimerie. Les préjugés de l'apparence physique apparaissent comme le plus tenace (l4 à8) « n'étant point plus grand, plus gros, ou plus petits de stature que nous sommes en l'Europe n'ont le corps ni monstrueux ni prodigieux à notre égard bien sont ils plus forts, plus robustes et replets, plus dispos moins sujet à maladies et même il n'y a presqque point de boiteux, de manchots d'aveugles, de borgnes contrefaits ni maleficiés entre eux « . Il y a dans ses phrases une insistance pour rétablir la réalité. J de Lévy fait une oeuvre de démystification, le sauvage devient un être humain à part entière et non plus une race à part tenant du monstre et de l'animal (sous homme). L'auteur plaide en faveur d'une revalorisation de ces peuples. Conclusion : La description de J de Lévy s'apparent bien à une Démonstration car il dépeint de façon minutieuse et méthodique les Tupinambas. Ainsi, il prouve que les habitants de ce peuples sont des êtres humains en s'engagent pour lutter contre les préjugés. Ce texte, toujours d'actualité, nous renvois au problème du racisme, un thème toujours abordé par les auteurs, notamment au siècle des Lumières avec Voltaire qui appelait à la tolérance.
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