jardins, histoire des - architecture.
Publié le 14/05/2013
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Turquie (v.
1580), le platane, de Perse, via le sud-est de l'Europe (v.
1582), la pomme de terre, d'Amérique du Sud (1585), le yucca, d'Amérique centrale (1593), le tournesol, d'Amérique du Nord occidentale, via l'Espagne (av.
1597), la capucine,
d'Amérique du Sud (av.
1597), le marron d'Inde, des Balkans (av.
1616), la passiflore, d'Amérique centrale (av.
1629), la vigne vierge, d'Amérique du Nord (1637), le pois de senteur, de la Sicile (1699).
Pour l'Angleterre du XVI e siècle, on parle de « knots gardens », du nom de « knots » (nœuds) que l'on donnait à chaque carré composant le jardin.
Ces carrés étaient généralement bordés de petits arbustes à feuilles persistantes, tels que le thym, la
santoline, le romarin ou le buis, et donnaient une impression de « broderies », avec des rangées de plantes de couleurs différentes s'entrecroisant comme des fils verts, argentés ou gris-vert.
Chacun d'entre eux était différent du voisin ; certains
contenaient un motif géométrique simple, d'autres des lettres ou des symboles héraldiques, d'autres encore un labyrinthe.
L'ensemble des douze ou seize knots composant le jardin pouvait donc être à la fois diffus et mystérieux.
L'espace séparant les
rangées de fleurs était souvent rempli de gravier ou de sable coloré, ou parfois de fleurs isolées.
Hampton Court Palace près de Londres possède un des plus fameux exemple de labyrinthe.
5 LE JARDIN À LA FRANÇAISE
Au début du XVII e siècle, les jardiniers français combinèrent les divers éléments en un motif homogène de manière à obtenir une plus grande unité formelle.
Le parterre, composé de plusieurs unités, était conçu pour être vu de haut.
Il représentait,
au pied de l'habitation, un motif visible depuis les fenêtres.
Le parterre fut une des composantes essentielles des jardins dit « à la française », élaborés par des architectes jardiniers dont André Le Nôtre est le plus connu.
Les Tuileries, Vaux-le-Vicomte
et Versailles possèdent des jardins conçus en partie ou totalement par Le Nôtre.
Le jardin à la française inspira toute l'Europe du XVII e siècle et on trouve notamment son influence aux Pays-Bas, à Het Loo, en Angleterre, à Hampton Court, en
Allemagne, à Herrenhausen et en Suède, à Drottningholm.
Dans les jardins à la française, la perspective centrale était essentielle.
Construits suivant un axe central, matérialisé par une allée partant du centre de la maison, ils mettaient la demeure au centre d'une nature domestiquée, d'un monde soumis à
l'homme.
De part et d'autre de l'allée centrale, la nature était en effet apprivoisée, ordonnée, embellie et traduisait la puissance du maître des lieux.
Le principe de la symétrie s'appliquait également aux haies et aux arbres bordant le jardin, ainsi
qu'aux avenues de verdure qui, comme à Versailles, s'étendent sur des kilomètres et constituent le parc.
Avant ces grands jardins d'agréments, le XVII e siècle français avait donné le jour à des jardins plus scientifiques dont le Jardin des Plantes, à Paris, est sans doute un des plus beaux exemples.
Projeté dès le XVI e siècle par Henri IV et Sully, le Jardin
des Plantes ne fut réalisé qu'en 1626 sous Louis XIII et développé par Buffon au XVIII e siècle.
Il vit passer les plus grands botanistes et naturalistes français et réunit encore les essences parmi les plus rares.
6 LE JARDIN À L'ANGLAISE
La tradition des jardins à la française se poursuivit dans toute l'Europe jusque vers 1780.
Toutefois dès le début du XVIII e siècle, de nouvelles tendances apparurent en Angleterre, pour des raisons à la fois politiques et esthétiques.
Les jardins français
symbolisaient la monarchie absolue, alors qu'une monarchie de nature différente s'était mise en place en Grande-Bretagne.
Pour l'idéalisme anglais épris de liberté, le « naturel » était préférable à l'artificiel.
Les lignes droites étaient rejetées au profit
des courbes plus douces (le « serpentin » ou ligne en « S » en particulier) et l'art de la taille ainsi que les fontaines furent exclus.
On appréciait, au contraire, les éléments pittoresques : champs vallonnés, méandres des cours d'eau et forêts au loin.
Les architectes jardiniers tentèrent soit d'imiter de tels paysages, soit de les rendre présents visuellement dans leurs jardins en remplaçant les haies et les murs par des fossés qui ne faisaient pas obstacle à la vue et constituaient néanmoins une
barrière difficilement franchissable.
On parla de jardin à l'anglaise par opposition au jardin à la française.
Au cours du XVIII e siècle, le paysage prit une importance de plus en plus grande.
Vers la fin des années 1720, William Kent donna au lac artificiel de Chiswick un contour irrégulier pour lui donner une apparence plus naturelle ; il fut imité en cela à
plusieurs reprises par Capability Brown.
Brown détournait les cours d'eau et laissait l'eau envahir naturellement le jardin.
C'est dans cet esprit qu'il travailla aux jardins de Blenheim Palace.
Les aspects les plus sauvages de la nature furent progressivement introduits dans le jardin à l'anglaise sous forme de falaises, de bosquets touffus et de monuments primitifs.
7 LE XIX E SIÈCLE
Dans les années 1820-1830, deux événements exercèrent une influence considérable sur l'art du jardinage : les grandes serres et la tondeuse à gazon.
On trouve, déjà au XVI e siècle, des constructions spéciales destinées à abriter les plantes fragiles.
Dès le XVII e siècle, on construisit pour conserver les agrumes et les essences exotiques des orangeraies, parmi lesquelles il faut citer celle de
Versailles, aux proportions imposantes.
Il fallut attendre 1820 pour voir les premières serres.
La grande serre du parc de Syon, près de Londres, fut construite en 1827-1830 ; elle comportait des poutres en fonte, des larges baies vitrées et un
dispositif de chauffage approprié afin que les plantes exotiques aient suffisamment de lumière, d'espace et de chaleur.
En France, les trois serres du Jardin des Plantes ont été construites entre 1830 et 1837 par Rohault de Fleury, un des premiers
architectes français à expérimenter le fer en tant que matériau de construction.
La première est consacrée aux plantes mexicaines, la deuxième aux plantes australiennes et la troisième, le Jardin d'hiver, est réservée aux végétaux tropicaux.
La tondeuse à gazon, inventée par Edwin Beard Budding, fut brevetée en 1830.
Les jardiniers devaient auparavant faucher l'herbe et, dans le cas de grandes étendues, on laissait paître les moutons.
L'invention de Budding, qui fut rapidement
fabriquée à grande échelle, permit de tondre très facilement et régulièrement les pelouses.
Le XIX e siècle est également, en France, une période de création de jardins publics.
Le parc des Buttes-Chaumont, projet de Napoléon III pour l'est de Paris, fut conçu grâce à une volonté d'aménager des espaces verts pour les classes laborieuses de
la ville.
Créé entre 1866 et 1867, par l'ingénieur Darcel et le paysagiste Barillet-Deschamps, sous la direction du grand ordonnateur des promenades parisiennes du second Empire, Alphand, le jardin culmine à 101 m d'altitude.
C'est à ce type de parc,
transformé en paysage de ruines, aux terrains volontairement accidentés pour donner un air plus sauvage que l'on donne le nom de jardin pittoresque.
Né à la fin du XVIII e siècle et très en vogue au XIX e siècle, le jardin pittoresque est soumis à
l'asymétrie, à l'irrégularité et emprunte volontiers aux architectures exotiques ou folkloriques.
Si l'architecture chinoise (et en particulier les pagodes) fut souvent imitée dans les jardins européens à partir du XVIII e siècle, la conception asiatique du jardin ne fut réellement prise en compte dans les pays occidentaux que vers le milieu du
XIX e siècle.
Et l'influence du jardin japonais ne s'est fait sentir que dans les années 1880-1890.
8 LE XX E SIÈCLE.
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