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japonisme - peinture.

Publié le 15/05/2013

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japonisme - peinture. 1 PRÉSENTATION japonisme, mouvement d'engouement manifesté à l'égard de l'art japonais dans la seconde moitié du XIXe siècle. 2 AUTOUR DES EXPOSITIONS UNIVERSELLES Amorcée dès le XVIIIe siècle par la diffusion de récits de voyages (Kämpfer, 1712), puis renforcée dans les années 1830 grâce aux publications de Philipp Franz von Siebold, la découverte de la culture japonaise effectue un important bond en avant en 1854, date de la signature du premier traité commercial nippo-américain. Les différentes expositions universelles qui jalonnent la seconde moitié du XIXe siècle -- notamment l'exposition de 1862 qui se tient à Londres et déclenche le phénomène, ou encore l'exposition parisienne de 1878 qui présente la collection d'objets d'art religieux d'Émile Guimet (voir Guimet, musée) et les peintures de son compagnon de voyage Félix Régamey -- renforcent encore la curiosité pour ce pays exotique. Le public occidental se prend de passion pour l'art de l'estampe mais également pour les créations en porcelaine, céramique, laque et bronze. Gens de lettres (Mallarmé, Baudelaire) et artistes fréquentent les boutiques spécialisées qui se transforment en lieux de rencontre, en particulier celle des époux Desoye, rue de Rivoli (1862) et « À la Porte chinoise «, rue Vivienne. Les artistes inaugurent les collections d'estampes japonaises (Théodore Rousseau, Millet, Fantin-Latour, puis Manet, Degas, Monet, Félix Bracquemond, Carolus-Duran, suivis des collectionneurs privés) ; les écrivains s'emparent de cette source d'inspiration (Edmond de Goncourt, Utamaro : le peintre des maisons vertes, 1891), et de nouvelles revues paraissent, contribuant activement à sa diffusion (le Japon artistique, 1888-1891). Une exposition consacrée à la gravure japonaise a lieu à l'école des Beaux-Arts en 1890, suivie quelques années plus tard par une présentation des oeuvres d'Utamaro et de Hiroshige chez Durand-Ruel (1893). 3 L'ART JAPONAIS : UNE NOUVELLE SOURCE D'INSPIRATION Les nombreuses manifestations qui s'organisent dès lors en Europe (Vienne, Dresde, Gênes) et outre-Atlantique (Chicago) permettent aux artistes occidentaux d'aborder de nouvelles pistes et de renouveler les règles classiques de l'art. Les lois anciennes héritées de la Renaissance, déterminant autant la perspective, le cadrage, le modelé et le traitement de la couleur, sont confrontées à des solutions inédites. L'influence est sensible à plusieurs niveaux. Dans un premier temps, l'art japonais peut avoir valeur anecdotique. Manet fait ainsi figurer sur le portrait d'Émile Zola une estampe d'Utagawa Kuniaki (1868, musée d'Orsay, Paris), Monet représente son épouse vêtue d'un kimono ( la Japonaise, 1876, Museum of Fine Arts, Boston). Un motif d'estampe peut également inspirer le sujet principal d'une oeuvre (Gauguin, les Trois Petits Chiens, 1888, Museum of Modern Art, New York ; la Vision après le sermon, 1888, National Gallery of Scotland, Edimbourg). L'influence du japonisme se ressent néanmoins jusque dans la structure même des oeuvres : les compositions évoluent (Pierre Bonnard, l'Enfant au pâté de sable, 1894, musée d'Orsay), les cadrages se resserrent, les vues plongeantes inspirées de la peinture de l'ukiyo-e se multiplient (Mary Cassatt, la Toilette de l'enfant, v. 1891, Art Institute, Chicago ; le Tub, Degas, 1886, musée d'Orsay). L'emploi d'aplats de couleur (Émile Bernard, Maurice Denis) se généralise, les modelés et effets d'ombres s'unifient, le dessin s'épure. La profondeur se restreint (Manet, le Fifre, musée d'Orsay) et l'emploi des arabesques (Beardsley) se multiplie. Tous ces éléments, d'abord sujets d'imitation, sont progressivement assimilés par les artistes qui les intègrent à leurs recherches. Dans certains cas, cette influence joue un rôle de puissant catalyseur. Les plus grands artistes de la période parmi lesquels Monet qui enserre ses vibrantes Nymphéas dans un cadrage très serré et Van Gogh, collectionneur d'estampes et organisateur d'une exposition en 1887, se saisissent de cette nouvelle orientation qui influence également des artistes comme Whistler et Toulouse-Lautrec (Jane Avril, le Divan japonais). Les arts décoratifs se montrent de même très perméables à ce courant. Gallé, Tiffany, Haviland ou Baccarat produisent des objets ornés de motifs floraux ou d'animaux exotiques (poisson, libellule). Le mobilier, les papiers peints ne sont pas en reste (mouvement Arts and Crafts ; Edward Godwin) tout comme l'architecture et la photographie pictorialiste (Steichen, Stieglitz). L'époque est également marquée par l'ouverture à Paris des musée Guimet (1889) et musée Cernuschi (1898). L'exposition universelle de 1900 qui permet la découverte de productions plus anciennes et moins populaires marque la fin de cet exceptionnel phénomène de mode. En 1988, une exposition consacrée au japonisme est organisée conjointement par les Galeries nationales du Grand Palais à Paris et le Musée national d'Art occidental de Tokyo. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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