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Itard, Jean Marie Gaspard - médecine.

Publié le 24/04/2013

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Itard, Jean Marie Gaspard - médecine. 1 PRÉSENTATION Itard, Jean Marie Gaspard (1774-1838), médecin français, auteur de nombreuses études sur les maladies de l'oreille, la rééducation des sourds-muets et la question du retard mental. 2 JEUNESSE ET FORMATION MÉDICALE Né à Oraison, près de Digne, Jean Marie Gaspard Itard fait ses études au collège de Riez puis chez les oratoriens à Marseille, jusqu'en 1789. Il devient en 1793, pendant le siège de Toulon, l'assistant de Vincent Arnoux, directeur de l'hôpital militaire et ami de sa famille. Ayant ainsi fait ses premières expériences sur le terrain, il suit à partir de 1795 les cours de chirurgie de Jean Dominique Larrey, d'abord à Toulon, puis à Paris, à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, où, après avoir réussi le concours de chirurgien de deuxième classe, il obtient en 1798 un poste d'assistant qui lui permet de poursuivre ses études de médecine. Il n'a pas encore achevé ses études en 1800, lorsqu'il se voit confier par l'abbé Sicard, directeur de l'Institution des sourds-muets de la rue Saint-Jacques, à Paris, la responsabilité de celui que l'on appelle le « sauvage de l'Aveyron «, un enfant d'une dizaine d'années, abandonné sans doute depuis sa naissance, qui a grandi sans aucun contact avec les hommes jusqu'à sa découverte par des paysans. Itard lui consacrera un an plus tard son ouvrage De l'éducation d'un homme sauvage. Reçu docteur en médecine le 19 juin 1803, il démissionne de l'armée et se consacre jusqu'en 1811 à son élève, baptisé Victor, tout en menant d'actives recherches sur le problème de la surdité. Il publie en 1821 un Traité des maladies de l'oreille et de l'audition (1821), où il propose une description de l'appareil auditif et une typologie des pathologies qui y ont leur siège, tout en justifiant sa préférence pour la méthode de rééducation par l'oral (démutisation) par rapport au langage des signes (dactylologie). Sa réputation scientifique dans le domaine de l'otologie lui ouvre les portes de l'Académie de médecine et celles de nombreuses sociétés savantes. 3 UN ÉCHEC FÉCOND Refusant de voir dans le « sauvage de l'Aveyron « un « idiot congénital «, à l'instar de Philippe Pinel qui l'a examiné avant lui, Itard entreprend de lui enseigner le langage et de le familiariser avec les usages de la vie sociale. Influencé par les théories des philosophes des Lumières, notamment par les développements sur l'homme sauvage de Rousseau et de Diderot, par le sensualisme de Condillac et par les théories des idéologues, Itard s'oppose de manière radicale aux classifications des types humains sur lesquelles se fondent la phrénologie et d'autres disciplines parascientifiques, et formule l'hypothèse que la plupart des déficiences intellectuelles ne sont pas innées, mais trouvent leur origine dans l'absence de socialisation, et donc de parole. Il doit cependant reconnaître, au cours des années qu'il consacre à l'éducation de Victor, que ses efforts de pédagogue se heurtent à des résistances qu'il ne parvient pas à expliquer. 4 AUX ORIGINES DE LA PSYCHIATRIE INFANTILE Dans son mémoire Sur le mutisme produit par la lésion des fonctions intellectuelles (1828), lu à l'Académie de médecine l'année même de la mort de Victor, Itard démontre que l'audition comme la vision ne dépendent pas exclusivement de conditions physiologiques ; il a d'ailleurs déjà noté, un an auparavant, qu'il est « des cas où l'ouïe la plus parfaite « ne peut « entendre « la parole et, lorsqu'il revient sur le cas de son élève, il remarque que celui-ci a fait des progrès déterminants au contact de la personne qui s'occupait de lui de manière quotidienne. Ce faisceau d'indications dirige Itard vers une explication de type psychologique, sans toutefois qu'il ait à sa disposition l'ensemble des concepts nécessaires à la formulation des problèmes qu'il a rencontrés. Quelque cent cinquante années plus tard, dans la Forteresse vide (1967), Bruno Bettelheim croit distinguer, dans le cas de Victor, l'une des premières descriptions détaillées de l'autisme, mais beaucoup de psychiatres s'accordent pour y voir une occurrence de ce qui sera baptisé plus tard la psychose infantile sans langage. Les études d'Itard ignoraient cette notion, de même que toutes celles qui furent forgées par Freud et connurent des développements dans le cadre de la psychiatrie ; elles restent cependant exemplaires dans la mesure où elles tentèrent, par tous les moyens, de faire progresser l'éducation physique et morale des hommes. Défenseur d'une « médecine philosophique « également au service de l'esprit et du corps, Itard a contribué au renouvellement des recherches sur les processus de formation et d'évolution de l'intelligence. Le cinéaste François Truffaut s'est inspiré de son expérience avec Victor dans le film l'Enfant sauvage (1970), où il jouait lui-même le rôle d'Itard. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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