Irlande (île).
Publié le 20/04/2013
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En complément, voir les articles langues celtiques et littérature gaélique.
3.2 La progressive domination anglaise
3.2. 1 La bulle Laudabiliter de 1155
En 1155, le roi Henri II d'Angleterre reçoit du pape Adrien IV (un Anglais) la bulle Laudabiliter l'autorisant à prendre possession de l'île irlandaise, contre le versement d'un revenu annuel au trésor papal.
Même si historiens considèrent cette bulle comme apocryphe, la situation ne change pas jusqu'à ce que Dermot MacMurrough, le roi déchudu Leinster, cherche refuge à la cour du roi Henri II Plantagenêt ; en 1169, il obtient du souverain la permission de lever une armée de sujets anglais pour la reconquête deson royaume.
De retour en Irlande avec une armée de mercenaires normands commandée par Richard Strongbow, deuxième comte de Pembroke (1170), Dermot parvient àreconquérir une partie de ses territoires et à prendre plusieurs villes de la côte est, dont Dublin.
À sa mort en 1171, Richard Strongbow, qui a épousé la fille de Dermot, luisuccède.
Immédiatement, Henri II Plantagenêt accompagné d'une importante armée, se rend en Irlande pour mater le comte normand.
Il se fait reconnaître seigneur suzerain del'île, reçoit les hommages des chefs celtes, des princes de l'Église et des barons normands.
Il accorde à ces derniers une charte les autorisant, en tant que sujets de laCouronne d'Angleterre, à prendre possession des royaumes de l'île.
En 1175, le traité de Windsor consacre la suzeraineté d'Henri II sur toute l'île : le territoire irlandais estdevenu une colonie anglaise.
3.2. 2 L'insoumission des Celtes
Les Anglais rencontrent cependant une importante opposition avant de parvenir à s'établir sur les terres qu'ils revendiquent.
Le gouvernement est confié à un vice-roi et leslois normandes sont introduites dans les parties de l'île soumises à l'obédience de l'Angleterre.
Héritier de la couronne d'Angleterre, le jeune prince Jean est envoyé parHenri II en 1185 en Irlande, mais la conduite maladroite de son conseil provoque de violentes réactions.
Il est vite rappelé en Angleterre.
Jean, devenu roi en 1199,entreprend une seconde expédition en 1210 pour soumettre ses barons normands qui ont contracté des alliances avec les Irlandais.
Au cours du XIIIe siècle, plusieurs aventuriers anglo-normands parviennent à s'implanter en Irlande, en s'alliant ou en exterminant des clans locaux.
Le clan des Fitzgerald prend le pouvoir à Kildare et dans le Munster oriental ; les Butler, dans le Munster occidental ; le clan des Burke, dans le Connacht.
Après la victoire des Écossais contre les Anglais à Bannockburn (1314), Édouard Bruce — frère cadet du nouveau roi Robert Bruce d'Écosse — envahit l'Irlande et tente envain d'y battre les Anglais.
Le pape, à l'instigation de l'Angleterre, excommunie Bruce et ses alliés irlandais.
Malgré l'échec de son invasion, Bruce contribue au déclin de lasuprématie anglaise en Irlande.
3.2. 3 Les statuts de Kilkenny de 1366
Les descendants des colons anglo-normands les plus puissants d'Irlande s'identifient progressivement aux Gaëls, dont ils adoptent la langue, les coutumes et les lois.
Enréaction, le Parlement anglo-normand adopte, en 1366, les statuts de Kilkenny : contraignant Anglais et Irlandais à vivre séparément et interdisant les lois et coutumesirlandaises dans le « Pale » (région côtière entre Dublin et Dundalk sous autorité anglaise), les statuts prévoient l'excommunication et de lourdes peines pour tout sujetsuivant les coutumes des Gaëls ou s'alliant à eux.
Toutefois, les humiliants statuts ne sont pas appliqués jusqu'à la fin du XIVe siècle en dépit de l'intervention armée de Richard II d'Angleterre (roi de 1377 à 1399).
Le pouvoir et l'influence des Gaëls se sont considérablement accrus à l'époque de la guerre des Deux-Roses qui oppose enAngleterre la maison d'York et celle de Lancastre (1455-1485) : ainsi, alors que l'Irlande soutient la maison d'York, l'autorité de la couronne d'Angleterre se limite à larégion côtière du « Pale » anglais.
3.3 La main mise anglaise
3.3. 1 L'autoritarisme des Anglais
3.3.1. 1 La loi de Poynings de 1494
La participation de l'aristocratie anglo-normande du « Pale » dans la guerre des Deux-Roses a considérablement affaibli la domination anglaise en Irlande.
Quand Henri VIITudor devient roi d'Angleterre en 1485, il nomme vice-roi d'Irlande Gerald Fitzgerald, huitième comte de Kildare — bien que Kildare soutienne les York.
Mais effectivement,Kildare aide si ouvertement les prétendants York que le roi le remplace en 1494 par le militaire et diplomate anglais sir Edward Poynings.
Représentant exclusivement lesintérêts anglais, il convoque immédiatement le Parlement de Drogheda, qui adopte des lois assurant la défense de la zone côtière du « Pale » et la réduction du pouvoir desseigneurs anglo-irlandais.
Il est désormais interdit aux nobles d'opprimer leurs vassaux, de commettre des exactions contre les fermiers ou de constituer une armée avecleurs serviteurs.
Edward Poynings fait également confirmer les status de Kilkenny de 1366.
Toutes les charges d'État, y compris celle de juge, sont affectées par le roid'Angleterre, au détriment du vice-roi, et la législation anglaise devient officielle au « Pale ».
La plus importante des lois est la loi dite de Poynings (1494), qui assujettit leParlement irlandais à la couronne anglaise, en soumettant tout projet de loi à l'assentiment royal, avant qu'il ne soit adopté par le Parlement — la loi de Poynings régit lesrelations entre l'Angleterre et l'Irlande pratiquement jusqu'à l'Acte d'union de 1800.
3.3.1. 2 L'acquisition par le souverain anglais du titre de roi d'Irlande
Henri VII rétablit finalement Kildare, le plus puissant des aristocrates irlandais, comme vice-roi.
Sous le gouvernement de ce dernier, le « Pale » s'agrandit et prospère.
Maissa famille, les Fitzgerald ou Geraldine, se rebelle sous le règne d'Henri VIII (1509-1547) ; il est battu et sa puissance détruite.
Lorsque Henri VIII, après la promulgation del'Acte de suprématie en 1534, tente d'introduire la Réforme en Irlande en 1537, la dissolution des monastères commence.
Elle s'achève quelque temps plus tard par ladestruction des reliques et des statues religieuses.
Les chefs gaëls se réconcilient grâce à un partage des dépouilles et reçoivent des titres anglais, leurs terres leur étantrétrocédées sous le régime foncier anglais.
Les Irlandais restent régis par leurs propres lois.
Une commission anglaise tient des sessions dans toute l'île, mais le droitirlandais est respecté et le pays demeure en paix.
Au Parlement de 1541, où sont pour la première fois présents chefs gaëls et seigneurs du Pale, le titre d'Henri seigneurd'Irlande, conféré par le pape, est remplacé par celui de roi d'Irlande.
3.3.1. 3 La division religieuse
Les évolutions religieuses sous les règnes de l'anglican Édouard VI (1547-1553), notamment l'abolition de la messe, accroissent l'hostilité des Irlandais.
Son successeur autrône d'Angleterre, Marie I re Tudor (1553-1558), est de confession catholique.
Néanmoins, elle est à l'origine de la colonisation de l'Irlande par les Anglais.
La population irlandaise des comtés rebaptisés de Kings et Queens (respectivement les actuels Offaly et Laois) est chassée et les terres données à des colons anglais.
La reine Élisabeth I re (1558-1603) suit d'abord la politique de son père Édouard visant à réconcilier les chefs irlandais, mais la rébellion du chef de l'Ulster, Shane O'Neill, l'incite à adopter desmesures plus strictes ; une loi est promulguée, divisant toute l'Irlande en comtés, et les officiers de justice sont investis de pouvoirs militaires, dont ils usent de façonarbitraire.
Les guerres de religion de la reine Élisabeth sont accompagnées par les rébellions des catholiques irlandais.
Seizième comte de Desmond et membre de la grandemaison des Geraldine, James Fitzgerald, qui gouverne la plus grande partie du Munster, est vaincu après une longue lutte.
Le militaire irlandais Hugh O'Neill, troisièmebaron de Dungannon et deuxième comte de Tyrone, anéantit une armée anglaise sur la rivière Blackwater et bat aussi Robert Devereux, deuxième comte d'Essex, envoyé.
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