Inconnu à cette adresse de Kressmann Taylor
Publié le 29/07/2010
Extrait du document
Ce roman épistolaire de Kressmann Taylor a été publié pour la première fois dans sa version intégrale dans Story Magazine en 1938. Un an après éclatait la seconde guerre mondiale. Martin Schulse, Allemand et Max Eisenstein, juif Américain, sont associés et tiennent tous deux une galerie de peinture à San Francisco, la galerie Schulse-Eisenstein. Une forte complicité les unit. Ce sont deux vrais amis, deux frères. Au début des années trente, Martin souhaite rentrer en Allemagne. Ils commencent une correspondance épistolaire le 12 novembre 1932. Elle s’achèvera le 3 mars 1934. Les deux amis s’échangeront près d’une vingtaine de lettres. Les premières lettres sont chaleureuses, passionnées. Puis, en juillet 1933, Max exprime ses doutes et son malaise face à la situation politique en Allemagne . « Qui est cet Adolf Hitler qui semble en voie d’accéder au pouvoir en Allemagne? Ce que je lis sur son compte m’inquiète beaucoup «, écrit-il inquiet, à son ami allemand. Martin, qui est fasciné par le dictateur, répond à son ami juif et avoue un mélange d'admiration et de doute : « Franchement, Max, je crois qu’à nombre d’égards Hitler est bon pour l’Allemagne, mais je n’en suis pas sûr (…). L’homme électrise littéralement les foules ; il possède une force que seul peut avoir un grand orateur doublé d’un fanatique. Mais je m’interroge : est-il complètement sain d’esprit ? « Un jour pourtant sa décision tombe comme une sentence : « Ici en Allemagne, un de ces hommes d'action énergiques, essentiels, est sorti du rang. Et je me rallie à lui. « Une fracture irréversible se crée entre les eux amis ; Martin demande à son fidèle ami de stopper leur correspondance, en déclarant : « Le Juif est le bouc émissaire universel. Il doit bien y avoir une raison à cela ... « Au nom de leur amitié, Max insiste. Il demande même à Martin d’aider sa petite soeur Griselle, avec qui martin était sortit. Un jour Griselle par en Allemagne car elle obtient un rôle dans une pièce de théâtre à Berlin, mais un soir les spectateurs ont su qu'elle était juive et l'on donc pour chasser, elle essaie d'aller chez Martin pour qu'il l'aide à fuir, mais au moment où elle demande de l'aide une troupe nazis passe devant la maison de Martin et il lui demande de fuir dans le jardin, et elle se fait tuée. Max ayant appris la nouvelle se venge en envoyant des lettres suspectes à Martin, la dernière lettre est renvoyée à Max avec la mention inconnu à cette adresse.
Quatrième de couverture
1er août 1933. "Tu es un libéral, Martin. Tu vois les choses à long terme. je sais que tu ne peux pas te laisser entraîner dans cette folie par un mouvement populaire qui, aussi fort soit-il, est foncièrement meurtrier." 18 août 1933. "Tu dis que nous persécutons les libéraux, Max, que nous brûlons les livres. Tu devrais te réveiller : est-ce que le chirurgien qui enlève un cancer fait preuve de ce sentimentalisme niais ? Il taille dans le vif, sans états d âme. Oui, nous sommes cruels. La naissance est un acte brutal; notre re-naissance l'est aussi." 1932. Martin Schulse, un Allemand, et Max Eisenstein, un juif américain, sont marchands de tableaux en Californie. Ils sont aussi unis par des liens plus qu'affectueux - fraternels. Le premier décide de rentrer en Allemagne. C'est leur correspondance fictive entre 1932 et 1934 qui constitue ce petit livre inédit en France, écrit par une Américaine en 1938, et salué à l'époque aux États-Unis, comme un chef d'oeuvre. Incisif, court et au dénouement saisissant, ce livre capte l'Histoire avec justesse. C'est un instantané, une photographie prise sur le vif qui décrit sans complaisance, ni didactisme forcené, une tragédie intime et collective, celle de l'Allemagne nazie.
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