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illustration (livre).

Publié le 08/05/2013

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illustration (livre). 1 PRÉSENTATION illustration (livre), dessin, gravure, photographie ou reproduction illustrant un texte. L'illustration représente une étape décisive dans l'histoire culturelle de la relation entre le texte et l'image : elle concerne tout élément pictural -- dessin, gravure ou photographie -- associé à un texte publié sur un support en papier. Son histoire est par conséquent éminemment liée à celle des techniques de reproduction, notamment à celle de l'imprimerie. Avant celle-ci, les manuscrits étaient décorés d'enluminures réalisées par des peintres ; les premiers livres imprimés furent d'ailleurs confiés aux enlumineurs, avant que la technique de la gravure sur bois ne fasse son apparition et permette les premières reproductions mécaniques. Le motif était dessiné sur la surface polie d'un bloc de bois, puis entaillé le long des contours. On obtenait ainsi des images en relief, qui étaient par la suite enduites d'encre ou de pigments et pressées contre un parchemin ou une feuille de papier. Ce procédé permit la reproduction des oeuvres ; les planches réalisées ainsi furent appelées des xylographies. Ne comportant que très peu de textes, la plupart des xylographies furent des ouvrages sommaires, véhiculant souvent un message religieux et destinés à un public peu lettré. 2 XVE ET XVIE SIÈCLES Comme l'imprimerie, l'illustration apparut d'abord en Allemagne. Le premier ouvrage illustré est un livre de fables d'Ésope, imprimé par Johann Zainer à Ulm (1476) ; celui-ci exerça une influence considérable sur l'histoire de l'illustration de livres. Parmi les autres grands ouvrages du XVe siècle figurent notamment les Maîtres chanteurs de Nuremberg (1493), qui requit plus de 1 800 gravures et le Chevalier de Turn (1493), illustré par Albrecht Dürer. En France, l'imprimerie se développa tout d'abord à Lyon, puis à Paris. À Lyon, les premières illustrations furent copiées sur des images allemandes, avant qu'un style propre ne s'affirme avec la Danse macabre de Mathieu Husz (1499). L'illustration s'implanta plus lentement à Paris du fait de la résistance et du talent des enlumineurs qui gardaient la faveur des bibliophiles. La Danse macabre (1485) publiée par Guy Marchand apparaît comme la plus haute expression de la gravure française au XVe siècle. Les publications de l'éditeur Vérard, parmi lesquelles il faut citer l'Art de bien vivre et bien mourir, dominèrent la dernière décennie du siècle. Au XVIe siècle, l'imprimerie se développa et les livres illustrés devinrent de plus en plus abondants. L'esthétique du livre s'affirma, influencée par la Renaissance. Parmi les ouvrages italiens les plus remarquables figurent l'édition de Pétrarque de Gabriele Giolito (1544) et les Cento favole de Giovanni Verdizotti (1570). L'influence italienne marqua le livre français et il appartint au typographe et écrivain Geoffroy Tory de réaliser la synthèse de ces apports : celui-ci parvint en effet à équilibrer texte et image dans un style sobre et élégant, dont les Heures de la Vierge (1525) et le Champfleury constituent de brillants exemples. Au milieu du XVIe siècle, le livre français connut une renommée justifiée, les plus grands artistes de l'époque s'y essayant avec succès. On doit ainsi au sculpteur Jean Goujon les images du Songe de Polyphile (1546) et du Vitruve (1547), tandis que les Métamorphoses d'Ovide constituent la plus belle réussite de Bernard Salomon. L'imagerie populaire se développa et entraîna l'apparition des dominotiers, graveurs sur bois spécialisés dans la réalisation de ce type d'images. En Allemagne, l'Herbier d'Otto Brunfels (1530) fut vraisemblablement le premier livre où l'illustrateur (Hans Weiditz) fut reconnu pour son talent ; l'ouvrage fut bientôt suivi par la Bible de Martin Luther (1534) illustrée par Lucas Cranach et Iconographia Regum Francorum (les Rois Francs, 1576), de Virgil Solis et Jost Amman. Aux Pays-Bas, la Bible illustrée par Jan Swart et Lucas de Leyde (1528) et celle de l'imprimeur flamand Christophe Plantin (1568) comptent parmi les ouvrages les plus remarquables de cette époque ; en Angleterre, le Vésale (1545) illustré par Geminus et le Livre des martyrs publié par l'imprimeur John Day en 1563 sont considérés comme de véritables chefs-d'oeuvre. La technique de la taille-douce commença à être employée à cette époque et tendit rapidement à supplanter la gravure sur bois. Cette technique de gravure sur cuivre, réalisée à l'aide d'un burin, permet un meilleur rendu des détails. L'une des premières oeuvres l'employant est l'Apocalypse (1561) de Jean Duvet. 3 XVIIE ET XVIIIE SIÈCLES L'art de l'illustration des livres pâtit quelque peu au XVIIe siècle du développement de la typographie, de plus en plus utilisée pour confectionner les livres. En France, vers le milieu du siècle, l'illustration des livres se réduisit souvent à un ou deux portraits. Une nouvelle technique se développa, celle de l'eau-forte, qui permettait un meilleur rendu des oppositions d'ombre et de lumière. Cette méthode consiste à recouvrir une plaque de cuivre d'un vernis que le graveur enlève avec une pointe pour réaliser son dessin. La plaque est ensuite recouverte d'acide nitrique dilué qui attaque les parties non vernies. Jacques Callot illustra de cette manière le livre emblématique de la Vie de la Sainte Vierge (1646) et Lux Claustri (1646) ; Nicolas Poussin historia une édition du Traité de peinture (1651) de Léonard de Vinci et Sébastien Leclerc le Labyrinthe de Versailles (1677) de Charles Perrault. Le plus bel ouvrage anglais illustré du XVIIe siècle est sans doute une édition polyglotte des fables d'Ésope, illustrée par Francis Barlow en 1666. Au XVIIIe siècle, la France domina le monde de l'illustration à travers un style délicat et gracieux qui traduisait la tendance animant tout l'art de ce siècle : la volonté de plaire. Le mezzo-tinto, ou gravure à la matière noire, fit son apparition. Cette technique de gravure sur cuivre permettait d'obtenir un dégradé plus subtil encore que l'aquatinte, proche des effets de l'aquarelle ou du lavis. De la profusion de romans, de nouvelles et de recueils de poésies datant de cette époque, sans doute fautil retenir les Fables de Jean de La Fontaine illustrées par Jean-Baptiste Oudry (1755). Les Contes du même auteur furent édités une première fois en 1762, avec des illustrations de Pierre Choffard et de Charles Eisen, puis une seconde fois avec des illustrations de Jean-Honoré Fragonard en 1795. Charles-Louis Cochin, graveur des menus-plaisirs, créa les illustrations du Virgile de Coustelier (1745). La production anglaise de cette période compta une édition d'Ésope (1722) enrichie des gravures de Samuel Croxall et Hudibras (1726) de Samuel Butler, illustré par William Hogarth. À la même époque, les artistes japonais illustraient les livres à l'aide de gravures en couleurs reproduisant des oiseaux, des fleurs et des scènes de la vie quotidienne, ainsi que le fit, par exemple, Shigemasa (le Miroir des Courtisanes, 1776). Vers la fin du XVIIIe siècle, la gravure sur bois debout (nommée ainsi par opposition au bois de fil) vit le jour ; l'artiste utilisant cette technique travaille avec des outils de graveur sur métal et grave la surface d'un bois coupé sur la tranche. Il obtient ainsi des images d'une remarquable finesse, généralement blanches sur un fond noir. C'est à cette époque également que fut inventée la lithographie, procédé très simple permettant de reproduire un dessin tracé sur un bloc de calcaire. 4 XIXE SIÈCLE Le journal suscita le croquis de presse et l'histoire en images : la Caricature et le Charivari (lancé en 1832 à Paris par Charles Philippon), journaux aux textes desquels correspondaient de virulentes illustrations, firent rapidement des émules : le Punch, sous-titré The London Charivari, fut publié à Londres à partir de 1841. C'est dans cette même ville que fut lancée la formule du grand journal illustré, avec la publication en 1842 de The Illustrated London News. Le genre fut rapidement imité en France (l'Illustration, journal pour lequel travaillait le célèbre illustrateur Paul Renouard) et en Allemagne (Illustrirte Zeitung). À la même période apparurent les journaux de voyages et d'aventures comme le Tour du monde, le Monde illustré ou The Graphic. Dans la seconde moitié du siècle, l'essor de la presse obligea les journaux illustrés à employer des équipes de dessinateurs et de graveurs jour et nuit : la « petite presse « illustrée se développa au point de supplanter rapidement le livre illustré. Ces nouveaux rôles de l'illustration ne doivent cependant pas faire oublier le regain d'intérêt pour l'illustration de livres -- livres qui passent alors du statut d'objet artisanal à celui d'objet industriel. Les romantiques en firent les beaux jours : en 1828 parut le Faust de Goethe illustré par Delacroix, dont les audaces scandalisèrent les contemporains mais reçurent l'assentiment de l'auteur. La vignette romantique s'inséra avec une liberté grandissante dans le texte : Tony Johannot, vignettiste prolifique et incontournable, donna la mesure de son talent dans le Paul et Virgine de 1838. C'est également l'époque des caricatures féroces de Daumier, des dessins oscillant entre réel et fantastique de Grandville et des étranges compositions de Célestin Nanteuil. Les éditeurs firent souvent appel à plusieurs illustrateurs pour une même oeuvre : l'immense Comédie humaine réunit ainsi Gavarni, Johannot, Monnier et Nanteuil. Peu avant de s'éteindre, le romantisme donna son plus célèbre illustrateur en la personne de Gustave Doré. Artiste à l'imagination débordante, il illustra notamment les Contes drolatiques de Balzac (1855), l'Enfer de Dante (1861) et Don Quichotte de Cervantès (1869) et excella à montrer le mystérieux et le fantastique de la nature. Au début du siècle, l'éditeur londonien Rudolph Ackermann publia nombre d'ouvrages sur la topographie et l'architecture anglaises, illustrés d'aquatintes colorées à la main par des artistes comme Thomas Rowlandson (le Microcosme londonien, 1808). George Cruikshank, Hablot K. Browne et John Leech réalisèrent de célèbres illustrations pour les romans de Charles Dickens. Une forte influence ornementale caractérise les oeuvres d'Aubrey Beardsley, qui illustra Salomé d'Oscar Wilde en 1894. Les oeuvres de William Morris imitaient les illustrations médiévales, tandis que les réalisations de William Nicholson (London Types, 1898) anticipaient les livres d'images pour enfants du siècle suivant. Au Japon, la tradition des gravures de scènes de la vie quotidienne fut perpétuée par les maîtres du ukiyo-e comme Hokusai. Enfin, l'apparition de la trame, qui permettait d'imprimer les photogravures et le procédé d'impression en couleurs, inventé en 1882 par Meisenbach, révolutionnèrent l'illustration des périodiques. Le nombre de livres illustrés pour enfants augmenta régulièrement au cours du XIXe siècle, notamment en Grande-Bretagne et aux États-Unis. La bande dessinée se développa en France à partir du moment où les éditeurs abandonnèrent leurs réticences à inclure le texte dans l'image : Louis Forton, avec les Pieds Nickelés, en fut le pionnier. Les livres de Babar, de Jean de Brunhoff, apparurent en 1931. La majeure partie de la production de livres illustrés publiés à l'heure actuelle est destinée aux enfants. 5 XXE SIÈCLE Les livres illustrés les plus remarquables du XXe siècle furent réalisés en France. Ambroise Vollard, éditeur et marchand d'art, eut recours à des artistes aussi célèbres que Pierre Bonnard, Marc Chagall, André Derain, Raoul Dufy, Aristide Maillol, Henri Matisse, Pablo Picasso ou Georges Rouault. Cette époque, considérée à tort comme le dernier instant de gloire de l'illustration de livres, trouve sa véritable impulsion dans son extension au livre d'artiste, où texte et image sont du même auteur. Ce nouveau mode d'expression donna lieu à de multiples et remarquables publications durant la seconde moitié du XXe siècle. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« en France (l'Illustration, journal pour lequel travaillait le célèbre illustrateur Paul Renouard) et en Allemagne (Illustrirte Zeitung). À la même période apparurent les journaux de voyages et d'aventures comme le Tour du monde, le Monde illustré ou The Graphic. Dans la seconde moitié du siècle, l'essor de la presse obligea les journaux illustrés à employer des équipes de dessinateurs et de graveurs jour et nuit : la « petite presse » illustrée se développa au point de supplanter rapidement le livre illustré. Ces nouveaux rôles de l'illustration ne doivent cependant pas faire oublier le regain d'intérêt pour l'illustration de livres — livres qui passent alors du statut d'objet artisanal à celui d'objet industriel.

Les romantiques en firent les beaux jours : en 1828 parut le Faust de Goethe illustré par Delacroix, dont les audaces scandalisèrent les contemporains mais reçurent l'assentiment de l'auteur.

La vignette romantique s'inséra avec une liberté grandissante dans le texte : Tony Johannot, vignettiste prolifique et incontournable, donna la mesure de son talent dans le Paul et Virgine de 1838.

C'est également l'époque des caricatures féroces de Daumier, des dessins oscillant entre réel et fantastique de Grandville et des étranges compositions de Célestin Nanteuil.

Les éditeurs firent souvent appel à plusieurs illustrateurs pour une même œuvre : l'immense Comédie humaine réunit ainsi Gavarni, Johannot, Monnier et Nanteuil.

Peu avant de s'éteindre, le romantisme donna son plus célèbre illustrateur en la personne de Gustave Doré.

Artiste à l'imagination débordante, il illustra notamment les Contes drolatiques de Balzac (1855), l'Enfer de Dante (1861) et Don Quichotte de Cervantès (1869) et excella à montrer le mystérieux et le fantastique de la nature. Au début du siècle, l'éditeur londonien Rudolph Ackermann publia nombre d'ouvrages sur la topographie et l'architecture anglaises, illustrés d'aquatintes colorées à la main par des artistes comme Thomas Rowlandson (le Microcosme londonien, 1808). George Cruikshank, Hablot K.

Browne et John Leech réalisèrent de célèbres illustrations pour les romans de Charles Dickens.

Une forte influence ornementale caractérise les œuvres d'Aubrey Beardsley, qui illustra Salomé d'Oscar Wilde en 1894.

Les œuvres de William Morris imitaient les illustrations médiévales, tandis que les réalisations de William Nicholson (London Types, 1898) anticipaient les livres d'images pour enfants du siècle suivant.

Au Japon, la tradition des gravures de scènes de la vie quotidienne fut perpétuée par les maîtres du ukiyo-e comme Hokusai.

Enfin, l'apparition de la trame, qui permettait d'imprimer les photogravures et le procédé d'impression en couleurs, inventé en 1882 par Meisenbach, révolutionnèrent l'illustration des périodiques. Le nombre de livres illustrés pour enfants augmenta régulièrement au cours du XIX e siècle, notamment en Grande-Bretagne et aux États-Unis.

La bande dessinée se développa en France à partir du moment où les éditeurs abandonnèrent leurs réticences à inclure le texte dans l'image : Louis Forton, avec les Pieds Nickelés, en fut le pionnier.

Les livres de Babar, de Jean de Brunhoff, apparurent en 1931.

La majeure partie de la production de livres illustrés publiés à l'heure actuelle est destinée aux enfants. 5 XX E SIÈCLE Les livres illustrés les plus remarquables du XXe siècle furent réalisés en France.

Ambroise Vollard, éditeur et marchand d'art, eut recours à des artistes aussi célèbres que Pierre Bonnard, Marc Chagall, André Derain, Raoul Dufy, Aristide Maillol, Henri Matisse, Pablo Picasso ou Georges Rouault.

Cette époque, considérée à tort comme le dernier instant de gloire de l'illustration de livres, trouve sa véritable impulsion dans son extension au livre d'artiste, où texte et image sont du même auteur.

Ce nouveau mode d'expression donna lieu à de multiples et remarquables publications durant la seconde moitié du XXe siècle. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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