Hugo, les Contemplations (extrait).
Publié le 07/05/2013
Extrait du document


«
Autour de nous la nature se change
En une lyre et chante nos amours.
Viens ! aimons-nous ! errons sur la pelouse.
Ne songe plus au ciel ! j’en suis jalouse ! —
Ma bien-aimée ainsi tout bas parlait,
Avec son front posé sur sa main blanche,
Et l’œil rêveur d’un ange qui se penche,
Et sa voix grave, et cet air qui me plaît ;
Belle et tranquille, et de me voir charmée,
Ainsi tout bas parlait ma bien-aimée.
Nos cœurs battaient ; l’extase m’étouffait ;
Les fleurs du soir entr’ouvraient leurs corolles…
Qu’avez-vous fait, arbres, de nos paroles ?
De nos soupirs, rochers, qu’avez-vous fait ?
C’est un destin bien triste que le nôtre,
Puisqu’un tel jour s’envole comme un autre !
O souvenirs ! trésor dans l’ombre accru !
Sombre horizon des anciennes pensées !
Chère lueur des choses éclipsées !
Rayonnement du passé disparu !
Comme du seuil et du dehors d’un temple,
L’œil de l’esprit en rêvant vous contemple !
Quand les beaux jours font place aux jours amers,
De tout bonheur il faut quitter l’idée ;
Quand l’espérance est tout à fait vidée,
Laissons tomber la coupe au fond des mers.
L’oubli ! l’oubli ! c’est l’onde où tout se noie ;
C’est la mer sombre où l’on jette sa joie.
Source : Hugo (Victor), les Contemplations, 1856.
Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.
Tous droits réservés..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Victor Hugo, Les Contemplations, « Paroles sur la dune ». Extrait commenté
- Victor HUGO, Les Contemplations, « Un jour je vis, debout au bord des flots mouvants ». Extrait commenté
- Vous commenterez ce texte de Victor Hugo, extrait des Contemplations, en vous attachant à montrer tout ce que la poésie apporte de vigueur à la thèse.
- « Vini, Vidi, Vixi », Les Contemplations, Victor Hugo
- Victor Hugo, Les Contemplations 1856 IV « Pauca Meae », 12 « A quoi songeaient les deux cavaliers dans la forêt »