Hoyle, sir Fred - sciences et techniques.
Publié le 27/04/2013
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Hoyle, sir Fred - sciences et techniques. 1 PRÉSENTATION Hoyle, sir Fred (1915-2001), astronome et mathématicien britannique, célèbre pour avoir inventé l'expression « big bang « pour discréditer la théorie selon laquelle une immense explosion primordiale serait à l'origine de l'Univers. Détracteur émérite de ce modèle cosmologique dominant qu'il qualifie de « naïf et puéril «, il défendra jusqu'à sa mort la théorie d'un Univers quasi stationnaire, dont il est l'un des fondateurs. 2 PARCOURS UNIVERSITAIRE Né à Bingley, dans le Yorkshire (Angleterre), diplômé de l'université de Cambridge en 1939 (auteur d'une thèse en électrodynamique quantique), Hoyle doit interrompre ses premiers travaux sur l'évolution des étoiles pour effectuer son service militaire pendant la guerre. Affecté dans les services de l'amirauté britannique, il participe au développement du radar et rencontre les deux physiciens avec lesquels il va élaborer la théorie de l'Univers stationnaire, Hermann Bondi et Thomas Gold. À la fin de la guerre, il réintègre l'université de Cambridge en tant que maître de conférences en mathématiques et poursuit parallèlement ses travaux cosmologiques. Par la suite, il obtient un poste de professeur d'astronomie et de sciences expérimentales et participe activement à la fondation du prestigieux Institut d'astronomie théorique de l'université de Cambridge, dont il devient le premier directeur en 1967. Par ailleurs, il travaille au Caltech (California Institute of Technology) de 1953 à 1954 et est également membre du personnel des observatoires des monts Wilson et Palomar basés en Californie durant les années 1957 à 1962. Anobli par la reine Élisabeth II en 1972, il quitte l'université de Cambridge -- où son sens de l'ironie et son esprit contestataire ne sont guère appréciés -- pour l'université de Cornell (États-Unis) où il enseigne l'astronomie jusqu'en 1978. 3 UN COSMOLOGISTE VISIONNAIRE, CRITIQUE ET CONTROVERSÉ Hoyle est l'un des premiers cosmologiste à appliquer la théorie de la relativité générale d'Einstein et les résultats de la physique nucléaire à la cosmologie. En 1948, il élabore avec ses collègues Hermann Bondi et Thomas Gold, une théorie radicalement opposée à celle du big bang : la théorie de l'Univers stationnaire, encore appelée la théorie de la création continue. Celle-ci stipule que l'Univers est bel et bien en expansion (comme le suggère la théorie du big bang) mais que cette expansion est exactement compensée par une création continue de matière. Ainsi, l'Univers a le même aspect à tout moment et en n'importe quel point. L'intérêt principal de cette théorie extrêmement controversée réside dans le fait qu'elle rejette l'idée d'un commencement de l'Univers, idée considérée par Hoyle comme trop séduisante et satisfaisante pour les esprits religieux. C'est dans cet esprit et dans un souci de vulgarisation qu'il part en croisade défendre son point de vue dissident sur les ondes de la BBC en 1950, où il anime des émissions radio à succès intitulées The Nature of the Universe (la Nature de l'Univers). L'histoire raconte qu'au cours de l'une de ces conférences radiophoniques, Hoyle aurait lancé avec ironie et dérision à l'abbé Georges Lemaître : « Ah ! C'est vous Monsieur big bang ? «. L'expression très médiatique et explicite de « big bang « s'est par la suite imposée au sein de la communauté scientifique, aux dépens de son auteur. De plus, les observations ultérieures de galaxies lointaines et du rayonnement de fond du ciel ne sont pas en faveur de la théorie stationnaire mais de celle du big bang. Aussi décide-t-il en 1986 d'apporter des modifications à sa théorie stationnaire s'entourant pour cela de l'astrophysicien indien Jayant Narlikar et de ses amis Margaret et Geoffrey Burbidge. Ils aboutissent à une nouvelle version de la théorie stationnaire qu'ils baptisent théorie quasi stationnaire. Celle-ci, qui réfute tout autant que la première version l'idée d'un commencement de l'Univers, suppose que l'Univers est en oscillation perpétuelle selon des cycles de contraction-expansion : chaque phase de contraction est associée à une création de matière et succède à une phase d'expansion. Ce modèle, qui se distingue principalement du premier par une création de matière discontinue, est cependant très controversé, voire littéralement rejeté par les partisans de la théorie du big bang. Toutefois l'histoire des sciences regorge de controverses plus étonnantes les unes que les autres, et ce modèle ne doit pas être écarté jusqu'à preuve du contraire. Par ailleurs, les travaux de Hoyle ne se bornent pas à ce modèle cosmologique rival du big bang. Dans les années 1950, il collabore avec William Fowler et le couple Margaret et Geoffrey Burbidge à l'élaboration du processus de nucléosynthèse des éléments lourds dans les étoiles -- processus selon lequel les éléments lourds se sont formés successivement à partir de l'hydrogène. Cette découverte fondamentale sera mise à l'honneur lors de la remise du prix Nobel de physique en 1983, que Fowler partagera avec l'astrophysicien Subrahmanyan Chandrasekhar. À la même époque, Hoyle s'intéresse également à la synthèse du carbone dans l'Univers, élément chimique à la base de la chimie organique. Selon lui, le modèle en vogue est incomplet et le carbone-12 devrait posséder un niveau d'énergie particulier (état excité). Il en fait part à Fowler qui confirme son hypothèse en moins de quinze jours à l'aide de l'accélérateur de Berkeley. Cosmologiste visionnaire et critique, Hoyle a également prédit dès 1939 que l'hydrogène devait exister sous forme moléculaire dans l'espace (molécules diatomiques d'hydrogène). L'observation ultérieure de ces nuages moléculaires confirmera sans conteste cette hypothèse, très mal accueillie à l'époque. 4 UN VULGARISATEUR ET AUTEUR PROLIFIQUE Son talent de vulgarisateur et son sens de l'ironie, révélés lors de ses émissions radiophoniques, amènent tout naturellement Hoyle à l'écriture. Écrivain prolifique, il publie de nombreux ouvrages de vulgarisation en astronomie, ainsi que des romans de science-fiction de qualité, ayant pour toile de fond l'actualité cosmologique, notamment le Nuage noir (1957), A comme Andromède (1962) -- qui sera adapté à la télévision --, Le 1er octobre, il sera trop tard (1966), Inferno (1973). Une autre source d'inspiration alimente également la plume et l'imagination de Hoyle : la panspermie, théorie selon laquelle une vie extraterrestre a inséminé la Terre ( voir exobiologie). Fervent partisan de cette théorie, il écrit dès 1970 un roman avec son fils Geoffrey, les Hommes-Molécules, qui met en scène des mutants extraterrestres. Par la suite, Hoyle fait de la panspermie son second cheval de bataille, arguant sa célèbre métaphore : « Je ne crois pas qu'un Boeing 747 puisse émerger par hasard d'un tas d'ordures... «. Sa contribution sur l'origine de la vie réside en une critique rigoureuse du néodarwinisme (voir évolution biologique), ce qui lui attire à nouveau les foudres de la communauté scientifique. Toutefois la découverte en 1996 de bactéries sur une météorite provenant de Mars a relancé la controverse. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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