hongroise, littérature.
Publié le 06/05/2013
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romantique dans la littérature hongroise.
4 XIX E SIÈCLE
Le renouveau du sentiment national, la part plus grande faite à la conscience sociale caractérisèrent la vie littéraire de ce siècle.
Ces thèmes trouvèrent d’abord une expression privilégiée dans les romans de Mór Jókai et surtout de József Eötvös (1813-1871), romancier et homme d’État, qui fut l’initiateur du roman social en Hongrie.
À la même période, József Katona (1791-
1830) jetait les bases du théâtre moderne hongrois avec sa tragédie historique, le Palatin Bànk (1815).
Voir Drame et art dramatique.
Étroitement lié à cette conscience politique nationale, le mouvement romantique hongrois produisit notamment deux poètes particulièrement importants.
La poésie de Sándor Petöfi, qui devint une légende nationale après sa mort durant la rébellion
de 1849, brille par une simplicité lyrique inspirée de la vie quotidienne, évoquant les problèmes politiques et sociaux.
János Arany, auteur notamment d’un poème épique, Toldi (1847), chef-d’œuvre de la veine populiste, composa aussi de
nombreuses et magnifiques ballades ; son style raffiné trouva sa plénitude dans son recueil de poèmes lyriques intitulé Automnales (1860-1870).
Inscrit également dans ce courant romantique et nationaliste, un regain d’intérêt pour les chants folkloriques et les contes populaires se manifesta, notamment avec les recueils publiés entre 1846 et 1848 par János Erdélyi (1814-1868).
La rébellion avortée de 1848-1849 entraîna un durcissement du pouvoir autrichien, qui se manifesta sur le plan littéraire par l’interdiction renouvelée de l’emploi de la langue magyare.
La situation s’améliora cependant après 1860, période qui vit le
rétablissement du magyar comme langue officielle.
Dans la génération d’après 1848, Imre Madách (1823-1864) illustra bien le désenchantement de tout un peuple avec son drame poétique la Tragédie de l’homme (1861).
La même vision tragique du monde habitait les romans de Zsigmond Kemény
(1814-1875), Mari et femme (1852) et Temps morose (1862), remarquables par la finesse de leur analyse psychologique.
Rompant avec ce climat, le romancier Kálmán Mikszáth (1847-1910), homme de la modernité, représenta dans ses récits le Parapluie de Saint-Pierre (1895) ou Un étrange mariage (1900) les changements à l’œuvre dans la société hongroise, et en
particulier le passage d’une civilisation rurale à la vie citadine.
5 XX E SIÈCLE
5. 1 Première moitié du siècle
L’apparition de la revue Nyugat (« Occident »), fondée en 1908, marqua le début d’une ère nouvelle dans la littérature hongroise.
Cette revue réunissait en effet les auteurs les plus importants de la première moitié du siècle.
Parmi eux se trouvait le
poète révolutionnaire Endre Ady (1877-1919), qui choqua ses contemporains par la modernité et par la sensualité de sa poésie ( Poèmes nouveaux, 1906 ; Sang et Or, 1907).
Le dramaturge Ferenc Molnár se distingua comme l’auteur d’un roman
célèbre, les Garçons de la rue Pál (1907), et surtout d’une pièce, Liliom (1909), fable sociale pleine de fantaisie.
Citons aussi l’essayiste Mihály Babits, le poète et nouvelliste Dezsö Kosztolányi (1885-1936), et Zsigmond Móricz (1872-1942), considéré souvent comme le plus grand romancier hongrois.
Découvert grâce à sa nouvelle Sept Sous (1909), celui-ci
s’affirma rapidement comme un maître du roman réaliste : Fange et Or (1910), Pauvres Gens (1917) décrivaient la vie provinciale et la lente décadence de l’aristocratie rurale.
Auteur de récits historiques puissants, Transylvanie (1922) et Sándor
Rózsa (1941-1942), il fut également le grand romancier de la paysannerie, ce dont témoigne son chef-d’œuvre Un homme heureux (1935), où il dresse un tableau quasi documentaire de la vie des paysans pauvres hongrois au tournant du siècle.
Évoquons également Frigyes Karinthy (1887-1938), apprécié pour ses pastiches et ses récits à la fois fantastiques et humoristiques, parmi lesquels le célèbre Voyage autour de mon crâne (1937) et Gyula Krüdy (1878-1933), auteur de nouvelles au
climat onirique.
Voir Narration ; Roman.
Il faut mettre à part, dans cette première partie du siècle, la poésie lyrique de Lörinc Szabó (1900-1957), auteur d’une œuvre raffinée et intellectuelle, et celle de Attila József (1905-1937), qui marie folklore hongrois, idéologie marxiste et notions de
psychanalyse.
Quant à Gyula Illyés, il s’illustra dans la veine populiste avec son œuvre maîtresse Ceux des Putszas (1936).
Tout ces auteurs témoignèrent de l’intense vitalité de la vie littéraire hongroise avant le déclenchement du deuxième conflit
mondial.
Voir Poésie.
5. 2 Poésie depuis 1946
L’instauration du pouvoir communiste entraîna l’émergence, à partir de 1948-1949, d’une nouvelle génération de poètes, perçus dans un premier temps comme les porte-parole du nouveau régime.
Parmi eux, on retiendra surtout László Nagy (1925-1978), auteur d’une poésie associant l’idéal populiste et l’expérimentation surréaliste, et Ferenc Juhász (1928- ), dont les œuvres se caractérisent par un rejet des formes classiques et par une
écriture fondée sur la profusion d’images.
Tous deux prirent rapidement leurs distances avec le régime.
À la même période, on retiendra également les noms de Sándor Weöres (1913-1989), Nemes Nagy (1922-1991) et György Rába (1924- ).
Longtemps soumise à la censure du pouvoir communiste, la poésie hongroise ne renaquit vraiment qu’au début des années 1970.
Ce renouveau, incarné notamment par Dezso Tandori (1938- ), fut à l’origine du dynamisme remarquable de la poésie
d’avant-garde des années 1980-1990.
Voir Poésie ; Versification.
5. 3 Récit depuis 1946
L’arrivée du régime stalinien, entre 1949 et 1955, poussa de nombreux auteurs à l’exil.
Parmi les plus célèbres, le romancier et dramaturge Lajos Zilahy (1891-1974), surtout connu pour un roman au souffle épique, L’âme s’éteint (1932), s’exila aux
États-Unis dès 1947.
D’autres comme Tibor Déry, d’abord proches du communisme, subirent ensuite la répression du Parti.
En effet, pour s’être impliqué dans la révolte de 1956, Déry fut emprisonné.
Il décrivit cette expérience en 1971, dans Il n’y a.
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