Hermlin, Stephan - littérature.
Publié le 30/04/2013
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Hermlin, Stephan - littérature. 1 PRÉSENTATION Hermlin, Stephan (1915-1997), poète, nouvelliste et essayiste allemand, l'une des plus importantes figures littéraires de l'ex-RDA. 2 ÉLÉMENTS DE BIOGRAPHIE Né à Chemnitz (Saxe), fils d'un industriel juif allemand, Rudolph Leder, dit plus tard Stephan Hermlin, s'inscrit (alors qu'il est encore lycéen) aux Jeunesses communistes berlinoises (1931). Après la prise de pouvoir par Hitler en 1933, il devient un opposant actif au nouveau régime. Contraint d'émigrer en 1936, il vit dans différents pays : Égypte, Angleterre, Espagne (il s'y enrôle aux côtés des Républicains dans la guerre civile), France, Suisse, etc. En 1947, au lendemain de la guerre, Hermlin devient collaborateur de Radio Frankfurt et critique littéraire au journal Frankfurter Rundschau. Peu après, il retourne dans la zone d'occupation soviétique et s'installe comme écrivain indépendant dans la jeune République démocratique allemande. En dépit des contacts qu'il s'efforce de maintenir avec les dirigeants politiques, notamment Erich Honecker, Hermlin ne s'interdit pas pour autant de critiquer de manière véhémente le pouvoir politique en place, notamment en 1968, après le printemps de Prague. En 1976, il est à la tête, avec Stefan Heym, du mouvement de protestation des écrivains contre l'expulsion du poète et chanteur dissident Wolf Biermann ; protestation qui recueille les signatures des principales figures de la littérature estallemande : Jurek Becker, Heiner Müller, Sarah Kirsch, Christa Wolf. Finalement, de nombreux intellectuels quittent la RDA à la suite de cette expulsion. Hermlin, pour sa part, et malgré son exclusion temporaire de l'Union des écrivains, ne quitte pas son pays. 3 L'OEUVRE Lyriques, les premières oeuvres d'Hermlin s'inscrivent dans la tradition du symbolisme et de l'expressionnisme, mais aussi dans la lignée du surréalisme, ne serait-ce que par référence aux liens indissociables qu'avait établis ce mouvement entre poésie et engagement politique. Douze ballades des grandes villes (Zwölf Balladen von den grossen Städten, 1945), son premier recueil poétique, brosse une image contrastée de la ville : monstrueuse -- elle est le lieu du chaos -- et mythique -- lieu de convergence de toutes les forces révolutionnaires, en matière de poésie comme de politique. Au cours de cette même période, il adapte plusieurs oeuvres lyriques de grands poètes modernes, tels Pablo Neruda, et surtout Louis Aragon, le poète combattant par excellence, son grand modèle. Ses nouvelles le Lieutenant York de Wartburg (Der Leutnant York von Wartburg, 1946) et Die Kommandeuse (« la Commandeuse «) révèlent, pour leur part, l'influence de Franz Kafka et d'Anna Seghers. Le discours-programme Ballade von den Alten und den Neuen Worten (« Ballade des mots anciens et nouveaux «), qui date -- comme son premier recueil -- de 1945, marque les prémisses d'une recherche plus personnelle, libérée de toute influence. Même s'il y transparaît encore en filigrane les mêmes idéaux (la lutte contre le fascisme et l'édification d'une société socialiste), la défense de la liberté de l'individu demeure, quoiqu'il en soit, le point focal de son combat : le Vol de la colombe (Der Flug der Taube, 1952). Cependant, à la fin des années cinquante, le lien qui associe en un même combat exigence poétique et fidélité à l'utopie socialiste ne résiste pas à l'épreuve de la réalité des faits telle qu'elle s'incarne dans le régime est-allemand. Hermlin préfère alors (à la différence d'Aragon) faire le choix de se taire (Scardanelli, 1970, pièce radiophonique). Ce divorce était annoncé, d'une certaine manière, dans ses récits antérieurs, le Temps de la solitude (Die Zeit der Einsamkeit, 1950), le Temps de la communauté (Die Zeit der Gemeinsamkeit, 1950), qui déjà préféraient se dérober au présent et au réel pour préserver le rêve d'une révolte poétique et socialiste dont la réalisation devenait de jour en jour davantage improbable. Ce silence n'empêche toutefois pas Hermlin d'affirmer ses positions et de défendre la création littéraire face à la culture officielle du régime, sans jamais pour autant prendre le risque d'une rupture avec ce dernier. L'essayiste prend donc le relais du poète et nouvelliste, en particulier dans plusieurs récits à caractère autobiographique, Crépuscule (Abendlicht, 1976), Retour (Rückkehr, 1983), Situations (Bestimmungsorte, 1985), occasion pour l'auteur de se pencher sur son parcours. Il revient toutefois à la poésie et à la nouvelle à partir du milieu des années soixante-dix : Gesammelte Gedichte (1979, recueil de poèmes), Lebensfrist, Gesammelte Erzählungen (« Échéance d'une vie, recueil de nouvelles «, 1980), et Die Argonauten (« les Argonautes «, livre pour enfants, 1974). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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