Hélène MERLIN-KAJMAN La langue est-elle fasciste ? Langue, pouvoir, enseignement
Publié le 22/02/2012
Extrait du document

[Seuil, collection « La couleur des idées »,
2003, 416 p., 24 ¤, ISBN : 2-02-057277-X]
•La modernité nous a sommés de libérer
la langue en la débarrassant de son carcan
classique, ce qui a abouti à un rejet
de l'enseignement de la grammaire hérité
de la codification du XVIIe siècle. Pour notre
modernité, la fixation de la langue au XVIIe
siècle a eu pour effet d'arrimer son usage
à la domination de la cour et de l'État, par
le biais de l'Académie française. Or, à l'époque
classique, bien parler c'est être français.
Autour de la langue se construisent une
civilité et le sentiment d'une appartenance
nationale — à l'opposé de l'ethnicité raciale
— qui permettent de sortir de la violence
des guerres de religion. La modernité —
et Roland Barthes, qui écrit « la langue est
fasciste » — ont mal compris le classicisme.
Aujourd'hui, nous devons être vigilants
pour faire vivre une vraie langue, tendue
entre norme et anomie.
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