hébraïque, littérature.
Publié le 06/05/2013
Extrait du document
«
période, le philosophe ukrainien Nachman Krochmal (ReNaK, 1785-1840) est connu pour son Guide des égarés du temps présent (Führer der Verwirrten dieser Zeit — Moreh nevoukhé ha-zeman, posth., 1851).
5 LES ÉCRIVAINS MODERNES
La douzième période, de 1880 à nos jours, est marquée, à l’origine, par la poursuite de la Haskala et une renaissance de la littérature hébraïque (qui va de pair avec la résurgence de la langue hébraïque) sur des thèmes profanes, puis par la littérature
produite en Israël à partir de 1948.
La montée du sionisme à la fin du XIXe siècle provoque un regain d’intérêt pour l’hébreu écrit et parlé, notamment parmi les juifs d’Europe orientale.
Le premier journal d’information juif, Ha-Yom (le Jour), paraît en
1886 ; parmi plusieurs périodiques hébreux, on trouve également Ha-Shahar (l’Aurore), journal littéraire fondé à Vienne en 1868 et publié par l’écrivain d’origine russe Peretz Smolenskin (1842-1885).
C’est dans ce périodique que paraît, tout d’abord,
par épisodes, le grand roman semi-autobiographique de Peretz Smolenskin, Errant sur les chemins de la vie (Ha-to’ eh be-darkhe ha-Ilayim, 1868-1871).
Le plus important poète de la Haskala est Yehouda Leib Gordon (1830-1892), né dans l’actuelle
Lituanie.
Son œuvre, composée en hébreu biblique et en hébreu moderne, est instigatrice d’un nouveau style poétique ( Reveille-toi mon peuple — Haqitsa ammi, 1866).
Un certain nombre d’écrivains de fiction, influencés par le mouvement des
Lumières, abandonnent le yiddish pour l’hébreu ; on compte parmi eux Mendele-Mokher-Sefarim.
Ahad HaAm (1856-1927), ardent défenseur du sionisme, et Mikha Joseph Berditchevski (1865-1921), influencé par Friedrich Nietzsche, utilisent tous
deux un hébreu remarquablement modernisé.
Trois écrivains nés en Russie, Hayyim Nahman Bialik, Saul Tchernikhovsky (1875-1943) et Zalman Shneour (1887-1959) apportent l’une des plus importantes contributions à la renaissance de la littérature hébraïque.
Bialik, poète, essayiste et
interprète de l’héritage judaïque, entreprend aussi la traduction de classiques de la littérature européenne comme Don Quichotte de Cervantès .
Si une bonne partie de la poésie de Saul Tchernikhovsky célèbre les dieux de l’ancien monde en des
termes presque païens, certaines de ses œuvres sont consacrées à des portraits idylliques de la vie populaire juive (Visions et Mélodies — Hezionot ou-Manguinot, 1899).
Quant à la poésie et à la prose de Zalman Shneour, elle appelle son peuple à se
mobiliser pour une renaissance des valeurs spirituelles.
L’installation des juifs en Palestine donne un nouvel élan et une nouvelle direction à la littérature hébraïque, même si les premiers prosateurs émigrés demeurent attachés au passé.
Joseph Hayyim Brenner (1881-1921), romancier, nouvelliste et
critique littéraire, immigre en Palestine en 1909.
Hanté par le tragique de la vie, il recherche ardemment une foi capable de soulager son désespoir et contribue à façonner la prose hébraïque moderne.
Il traduit en hébreu Crime et Châtiment de Fedor
Dostoïevski, dont l’influence est incontestable dans son œuvre.
Les premières œuvres de Samuel Joseph Agnon dépeignent la vie des juifs dans les shtetl, les villages juifs d’Europe orientale ; mais, à partir des années 1940, il décrit la vie dans les
kibboutz de Palestine.
Hayyim Hazaz (1898-1973) arrive en Palestine en 1931 ; son œuvre comporte des histoires de la période biblique aussi bien qu’un roman sur les juifs yéménites venus en Israël, Ha-Yoshevet ba-Gannim (« Toi qui demeures
dans les jardins », 1944).
Contrairement à leur fiction en prose, la poésie de la première génération de colons juifs traite plus directement de leur nouvelle vie.
Les vers de Rachel Bluwstein (1890-1931), née en Ukraine, proclament son amour de la
Palestine ; une bonne partie de son œuvre est également consacrée à la musique.
La poésie d’Uri Zvi Greenberg (1894-1981) s’intéresse quant à elle à des thèmes d’actualité.
Nathan Alterman (1910-1970), né à Varsovie, s’établit en Palestine en
1925.
Disciple à ses débuts du symbolisme français, il passe d’un style imagé aux rimes dissonantes à des vers politiques plus limpides (la Cité de la colombe — Ir Ha-Yonah, 1957).
L’œuvre des premiers écrivains nés sur la terre du futur État d’Israël (alors la Palestine) révèle une double inspiration : les promesses et les difficultés d’installation dans une nouvelle patrie et l’identité juive.
Citons parmi ces écrivains Moshe Shamir
(1921-2004), chantre du « Grand Israël », romancier et auteur de théâtre, dont les romans comprennent Il s’en est allé par les champs (Hou halakh ba-sadot, 1947) et Roi de chair et de sang (Melekh bassar va-dam, 1954).
À ses côtés, une nouvelle
génération d’auteurs hébraïques s’impose, avec notamment Nathan Saham (né en 1925), Aharon Megged (né en 1920), S.
Yizhar (de son vrai nom Yizhar Smilansky, 1916-2006), Haïm Gouri (né en 1923) ou encore Hanoch Bartov (né en 1926) et
Yehuda Amihaï (1924-2000) qui partagent avec des écrivains d’expressions européennes, tels Elie Wiesel ou André Schwarz-Bart, la même horreur face à l’Holocauste ( Voir aussi Shoah).
Ce génocide du peuple juif est également le thème récurrent
des œuvres d’Aharon Appelfeld (né en 1932), lui-même déporté, de Yoram Kaniuk (né en 1930), ainsi que des poètes Aba Kovner (1918-1988) et Ben Zion Tomer (1928-1998).
À partir des années 1950, la plupart des auteurs tel Amos Oz se montrent davantage préoccupés par les problèmes de l’individu confronté à la solitude et à la mort, même si la suite de la guerre des Six-Jours (1967) fait ressurgir dans son œuvre les
thèmes nationaux (la Colline du mauvais conseil — Héar haetsa haraa, 1976).
Une œuvre antérieure, Toucher l’eau, toucher le vent (Laga’at bamayim, laga’at baruach, 1973), décrit sur un mode symbolique la fuite du personnage principal tout
d’abord de l’Holocauste en Europe, puis de la guerre de 1967.
Les poètes Nathan Zach (né en 1930), David Avidan (1934-1995) ou Yehuda Amihaï se révoltent quant à eux contre la tradition des grands poètes qui les ont précédé et, délaissant les idéaux nationaux et les formes élaborées, s’attachent à peindre la
vie de tous les jours dans une langue simple.
Amir Gilboa (1917-1984), mêlant les thèmes bibliques et le symbolisme, évoque pour sa part la désintégration de la communauté juive européenne.
Une nouvelle vague d’écrivains amorce l’émergence d’une littérature multiple plus intime et individualiste à travers notamment les œuvres d’Itzhak Orpaz (né en 1923), d’Amalia Kahana-Carmon (née en 1926), Abraham B.
Yehoshua (né en 1936), ou
de David Shahar (1926-1997).
Le traumatisme lié à la guerre du Kippour, en 1973, transparaît dans les œuvres de Yitzhak Ben-Ner (né en 1937), David Schütz (né en 1941) ou encore Yaakov Shabtaï (1934-1981).
Parallèlement, des écrivains arabes
d’expression hébraïque font entendre leurs voix, tels Amnon Shamosh (né en 1929), Elie Amir (né en 1937), etc.
Une jeune génération qui n’a pas connu la Shoah, ni naissance d’Israël, témoigne de nouveau de l’horreur de leurs pères.
Ainsi, Savion Liebrecht (née en 1948) et David Grossmann (né en 1954) se font à leur tour porte-paroles de l’innommable,
tandis que d’autres figures émergent dans des styles et des thématiques variés, comme Orly Castel-Bloom (née en 1960) ou Etgar Keret (né en 1967).
Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.
Tous droits réservés..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- LITTÉRATURE HÉBRAÏQUE ANCIENNE
- Madame Bovary et la littérature sentimentale
- l'histoire de la littérature
- En quoi la littérature et le cinéma participent-ils à la construction de la mémoire de la Shoah ? (exemple du journal d'Hélène Berr)
- Fiche pédagogique Littérature francophone