grecque, littérature.
Publié le 06/05/2013
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2. 2 L'histoire
Dans la première moitié du Ve siècle av.
J.-C.
apparaissent la prose et l'histoire.
C'est à Hérodote, « père de l'histoire », que nous devons une chronique des guerres médiques (500-449 av.
J.-C) ainsi qu'une une profusion d'informations sur l'Antiquité
grecque contenues dans son Histoire. Mais Thucydide reste le premier grand prosateur de la période attique et son Histoire de la guerre du Péloponnèse le révèle comme le premier historien critique.
L'œuvre de Xénophon illustre de nouvelles
tendances : évolution vers l'autobiographie avec l' Anabase ou vers le roman historique et philosophique avec la Cyropédie.
2. 3 L'éloquence et la philosophie
L'art de penser et l'art de dire sont, pour les Grecs, indissociables (logos signifie à la fois « parole » et « raisonnement ») et la philosophie ne se sépare pas de l'éloquence ( voir Platon ; Aristote ; Grecque, philosophie).
Invité, grâce à l'instauration de
la démocratie, à jouer un rôle de plus en plus prépondérant dans la cité, le citoyen, s'il veut persuader son auditoire, doit savoir lui présenter ses arguments d'une manière irréfutable : l'art de la rhétorique s'élabore sous l'influence des sophistes dont
les motivations sont l'homme et la morale.
L'éloquence révèle son utilité dans les tribunaux, où Antiphon livre avec les Tétralogies un modèle de virtuosité oratoire et où Lysias prononce des discours considérés comme des modèles de la prose
attique.
L'éloquence politique trouve sa plus haute expression dans les discours d'apparat d'Isocrate, ceux de Démosthène ou encore d'Eschine.
3 L'ÉPOQUE HELLÉNISTIQUE, DE 323 À 31 AV.
J.-C.
À la suite des conquêtes d'Alexandre le Grand au IVe siècle av.
J.-C., la culture grecque se répand dans tout l'Empire.
Peu à peu dépossédée de sa prééminence intellectuelle, Athènes demeure néanmoins un foyer de création littéraire (Ménandre y
crée la comédie nouvelle) et un lieu où parfaire son éducation (l'Académie platonicienne, le Lycée d'Aristote ou le Jardin d'Épicure sont sur ses collines).
Alexandrie avec son musée et sa bibliothèque ( voir Alexandrie, bibliothèque d'), mais aussi Pella,
Antioche et Pergame sont des centres vivants, où les colons, désireux de préserver et de transmettre les caractéristiques propres de l'hellénisme créent des gymnases, des instituts de recherche et des bibliothèques.
L'activité littéraire de la période
hellénistique est plus érudite que créatrice : on compile, on fixe les textes, les genres, on établit des canons ; on classe les auteurs, dont on se sent tributaire et on imite tout en cherchant à se démarquer.
Les érudits s'adressent à un public non plus
d'auditeurs mais de lecteurs, disséminés géographiquement mais disposant d'une langue commune, la koinè, qui supplante peu à peu les dialectes locaux, et un public cultivé, mais plus restreint.
Ainsi, la poésie hellénistique est une poésie savante,
un art de cour, raffiné et allusif, privilégiant la forme brève, l'épigramme.
Pour se différencier de leurs illustres prédécesseurs, les poètes reprennent leurs thèmes ou leurs formes mais les traitent de manière inattendue.
L'œuvre poétique de
Callimaque, chef de l'école d'Alexandrie (il est chargé de rédiger le catalogue des œuvres conservées à la bibliothèque d'Alexandrie), représente parfaitement le goût du temps par son érudition omniprésente, son goût pour les formes concises et sa
recherche de l'inattendu et du rare.
Les Argonautiques, poème épique, d'Apollonios de Rhodes, élève puis rival de Callimaque, mettent en question le genre même qu'ils prétendent illustrer, l'épopée, et en explorent les limites : aux éléments propres
à l'épopée traditionnelle (combats, exploits) Appolonios intègre des données savantes (détails géographiques, ethnographiques, théories médicales) et une tonalité lyrique : cette contamination des genres est caractéristique de la poésie hellénistique.
Le poète syracusain Théocrite, qui compose la quasi-totalité de son œuvre à Alexandrie, est le créateur de l'idylle (du grec eidullion, diminutif de eidos « forme »), forme brève, le plus souvent bucolique, que reprendront ses successeurs Bion de
Smyrne, auteur de dix-huit poèmes qui nous sont conservés, dont son fameux Chant funèbre en l'honneur d'Adonis, et le poète sicilien Moschos, auteur d'un poème épique, Europe, et de poèmes bucoliques.
L'apport des grammairiens, des philologues et des chercheurs à la période hellénistique est important ( voir Hérophile, Érasistrate ; Hipparque ; Ptolémée ; Aristarque de Samos ; Ératosthène).
La littérature géographique et historique, essentiellement
représentée par la Géographie de Strabon et l' Histoire de Polybe, allie la discussion théorique et la description concrète.
4 LA PÉRIODE GRÉCO-ROMAINE, DU IER SIÈCLE AV.
J.-C.
AU IV E SIÈCLE APR.
J.-C.
Après l'annexion de l'Égypte par les Romains (bataille d'Actium, 31 av.
J.-C.), le monde hellénistique, soumis au pouvoir de Rome, présente, en dépit de sa dispersion géographique, une très forte homogénéité culturelle grâce à un retour aux
« classiques » et à la rhétorique prônée par Denys d'Halicarnasse, qui contribue par ses traités sur les orateurs (Démosthène notamment) à maintenir la tradition de l'atticisme, née pendant la période hellénistique, et qui consiste dans l'imitation du
style des orateurs.
Cet intérêt pour le passé se retrouve dans les Vies parallèles de Plutarque lorsqu'il associe par paire les biographies d'un Grec et d'un Romain célèbres, dans les œuvres de Lucien et chez les orateurs des deux premiers siècles de
l'Empire (Dion de Pruse, Aelius Aristide et Maxime de Tyr) qui, en consacrant leurs discours, écrits dans une langue résolument archaïsante, à la défense et à l'illustration de culture grecque, à la glorification du passé, incarnent ce que l'on a appelé la
seconde sophistique.
À peu près à la même époque apparaît le roman : les fragments du Roman de Ninos, sur l'amour de Ninos, fondateur légendaire de Ninevoli, semblent dater du Iersiècle av.
J.-C.
Cinq romans complets écrits après 100 apr.
J.-C.
et avant 300 apr.
J.-C.
nous ont été conservés : Chéréas et Callirhoé de Chariton est considéré comme le plus ancien des cinq, les Éthiopiques, ou Théagène et Chariclée (début du IIIe siècle apr.
J.-C.), composés par Héliodore d'Émèse, Daphnis et
Chloé, de Longus, le plus célèbre et probablement le meilleur parmi ces romanciers, les Éphésiaques, ou Anthia et Habrocomès, de Xénophon d'Éphèse, vraisemblablement, le moins doué d'entre eux, Leucippe et Clitophon (avant 300 apr.
J.-C.)
d'Achilles Tatius, qui semble être le plus récent.
Il s'agit, dans tous les cas, de romans d'amour et d'aventures au cours desquels deux jeunes gens vertueux sont séparés et ne se retrouvent qu'au terme d'une odyssée tourmentée.
La philosophie
stoïque ( voir Stoïcisme) est représentée par les écrits d'Épictète et de Marc Aurèle ; les néoplatoniciens ( voir Néoplatonisme) trouvent leur parangon en la personne de Plotin.
L'intégration de la foi chrétienne à la culture hellénistique commence au
IIe siècle avec les apologistes, Clément d'Alexandrie et Origène.
Certains des vers les plus raffinés de cette période sont des épigrammes anonymes consignées dans l' Anthologie grecque, recueil de poésie et de prose grecques couvrant une période de
deux mille ans environ.
Elle se compose de deux volumes réunis au Xe et XIV e siècles apr.
J.-C., intitulés Anthologie palatine et Anthologie planudéenne.
5 LA PÉRIODE BYZANTINE, DE 324 À 1453
La période byzantine est une période de mutation politique, sociale et religieuse ( voir Byzantin, Empire).
Héritière de la tradition grecque antique, la littérature de cette période présente une double aspiration, païenne et chrétienne.
Grecs de
sentiment et de culture, les Byzantins font des œuvres anciennes la base de leur éducation et prolongent la pensée antique par l'histoire, la rhétorique (Julien l'Apostat, Libanios, Thémistios, Himérius) et la philosophie.
L'historiographie, notamment
illustrée par l' Histoire ecclésiastique d'Eusèbe de Césarée et l' Histoire nouvelle de Zosime, manifeste la présence constante de Dieu et s'apparente de plus en plus à la biographie par sa visée édifiante.
L'inspiration chrétienne de la littérature se fait
sentir chez les néoplatoniciens dont la quête du divin est devenu l'objet exclusif de leur philosophie, et surtout chez les Pères de Cappadoce Basile de Césarée, Grégoire de Nysse et Grégoire de Nazianze, et ceux de l'école d'Antioche Jean
Chrysostome, Théodore de Mopsueste et Théodore de Cyr, qui peu à peu réalisent la synthèse de l'hellénisme et du christianisme.
Cette littérature savante, écrite dans une langue littéraire, n'exclut pas la production d'une littérature sentimentale et
chrétienne en langue populaire (Cyprien d'Antioche de l'impératrice Athénaïs Eudoxie), profane, et enfin, nationale ( voir Syriaque, littérature ; Arménienne, littérature)..
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